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educ - Re: [EDUC] Arduino+Squeakbot=relance de Coliscience ?

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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Re: [EDUC] Arduino+Squeakbot=relance de Coliscience ?


Chronologique Discussions 
  • From: Patrick <p.dedieu AT laposte.net>
  • To: educ AT april.org
  • Cc: glcosty AT free.fr, boiteabots <boiteabots AT planete-sciences.org>
  • Subject: Re: [EDUC] Arduino+Squeakbot=relance de Coliscience ?
  • Date: Sat, 04 Dec 2010 11:52:06 +0100

Le samedi 04 décembre 2010 à 11:16 +0100, cnestel AT free.fr a écrit :

----- "Patrick" <p.dedieu AT laposte.net> a écrit :

> Bonjour
> 
> Je pense que ce type de projet pourrait tout à fait s'inscrire dans
> le cadre du programme de technologie de la troisième et pourrait être le
> motif à inintéressants "ponts" avec d'autres discipline d'autant plus
> que dans le cadre du programme de la quatrième (domotique et confort)
> les élèves auront appris les bases de l'utilisation du module Arduino
> +squeakbot.

Oui sans doute pour les élèves qui auront appris les bases de l'utilisation 
du module Arduino+squeakbot.

Pour autant, le programme de troisième étant relativement ouvert, certains
formateurs travaillant à mi-temps en collège se sont lancés dans 
de la conception/réalisation de meubles en carton (ce que permettent 
également totalement les programmes).

Le volet télématique du plan IPT auquel je me référais dans mon message
précédent ne concernait que 300 établissements en France (là où existait
des clubs Microtel rattachés à la fédération des clubs Microtel Ademir).
Leur rayonnement fut beaucoup plus important si l'on considère 
qu'historiquement, c'est de ces établissements là que se constitèrent par
la suite les premiers bassins, ancêtres des établissements ressources
en TIC.

Je ne crois pas que l'usage du module Arduino squeakbot dépasse, y compris
dans le programme de domotique en 4ème, également plus de 300 établissements.

Je serai personnellement des plus opposés à ce que l'on présente ce
modèle comme généralisable partout. De plus, L'abandon du programme de 
quatrième" production d'un service" est une grosse connerie, car il permettait
à tous les enfants de France et de Navarre, donc au plus grand nombre,
d'apprendre à distinguer "biens matériels" (qualifiés d'objets techniques)
de prestations de services et donc d'appuyer la distinction entre
hardware et software, produits manufacturés industriels et information...

A l'inverse, je pense qu'il faut soutenir à donf', médiatiser, ce type d'expérience, 
là où existent des enseignants passionnés, maîtrisant ces technologies.


> J'aimerais avoir plus d'info sur le "label Université populaire du
> logiciel libre", le principe me séduit,en général, j'aime bien quand
> il y a "populaire" et "libre" dans une _expression_, mais qu'est que cela
> recoupe en réalité?

Il y a longtemps que cette idée me trotte dans la tête, et ce pour
de multiples raisons.

La première est due à l'abandon de l'enseignement des notions informatiques
en collège dans les programmes de technologie, l'abandon des options
nouvelles technologies qui suivit une dizaine d'années plus tard 
la suppression des options informatiques en lycée au profit de 
la généralisation du seul usage d'outils, du B2i, du socle commun, etc.
Dans certains Lugs, des membres interviennent dans diverses associations
pour former aux logiciels libres, donner des micro-conférences, faire
des démos, etc.

De ce fait, les savoirs informatiques (à un moment donné informatique
libre et informatique tout court se confondent, car l'idéologie
principale des lobbies privateurs c'est l'obscutantisme et 
la transformation d'une culture d'amateur de, en consommateur) que
l'école refuse d'enseigner se propagent dans des associations de
la société civile.

Les associations d'éducation populaire traditionnelles, issues du XIXème et 
début du XXème siècle sont principalement devenues des structures 
bureaucratiques, liées pour une énorme part à la financiarisation de 
l'économie (via le Tiers Secteur) et, par conséquent ne remplissent plus 
leur rôle.

L'idée d'université populaire que portaient les associations d'éducation
populaire d'avant-guerre a pratiquement disparu. 

Elle est principalement réapparue après mai 68 lors de la création
de l'Université Populaire de Vincennes, première université ouverte
aux travailleurs et où la plupart des grands intellectuels de la
nation sont venus dispensés un enseignement.

Même quand l'Université Populaire de Vincennes fut baptisée Paris 8,
puis expulsée à Saint-Denis, elle conserva le label Université
Populaire de Vincennes à Saint-Denis.

Ce n'est donc pas par hasard si les premières associations du mouvement
pour le logiciel libre dont l'April (crée avant l'Aful) sont nées à 
l'Université populaire Vincennes à Saint-Denis.

Le département informatique de Paris 8 fut le seul département
informatique de France a avoir été créé dans une université de Lettres.
Paris 8, dès le départ fut bâtie sur des projets pluridisciplinaires
et une expérimentation. Ce n'est donc pas par hasard si Paris 8 fut
la première université d'Europe a avoir introduit Unix.

Aujourd'hui, c'est l'Université populaire de philosophie pour tous 
de Michel Onfray qui est la plus médiatisée. 

L'idée d'une université populaire du logiciel libre peut revêtir 
un sens profond si l'éducation nationale perdure dans son entêtement
à refuser d'enseigner l'informatique et les cultures numériques
dans le secondaire, excepté pour une élite : un module optionnel
en Terminale S.

Car il faudra bien lutter contre l'obscutantisme, lutter contre
l'oubli et la perte des savoirs, de la mémoire et des compétences.

Aujourd'hui l'informatique est devenue un enjeu aussi important
que la philosophie. Le projet Arduino+Squeakbo y trouve toute
sa place naturelle dans une université populaire du logiciel libre, 
de la même manière que c'est une fédération d'associations de la société 
civile (qui a l'époque ne se posait même pas la question du label 
"éducation populaire" tout en la pratiquant réellement) qui permit, sur une 
durée malheureusement trop courte, l'entrée des savoirs liés à l'informatique
de réseau dans les collèges et lycées.


> Un "wiki" du logiciel libre dans l'éducation? 

Un recensement de toutes les activités de type Coliscience sur
un média numérique des plus simples pour commencer (une liste et/ou un blog
et/ou un wiki, etc ) labellise Université populaire du logiciel libre,
où peu à peu, à petits pas, les formations dans les associations de
personnes du troisième et quatrième âge pratiquées par certains Lugs,
des mini-conférences sur tel ou tel logiciel (par exemple à Marseille,
de manière régulière à l'Equitable café ou à Mille Babords ou 
dans des médiathèques à Martigues) puissent se fédérer. 

D'ailleurs qu'est-ce, pour une grande part, les RMLL, les JM2L, les journaux
comme GNU Linux Pratique, les installs parties Fedora, Ubuntu, Mandriva,
les communautés Debian, Open BSD, linux MAO, Macaq à Paris, des écoles
de musiques comme Musiques Tangentes, Wikipédia, etc si ce n'est de l'Education
populaire, vivante, réelle et authentique ?


> Si c'est un label dans sa définition "système de reconnaissance de la
> qualité particulière d’un produit ou d’un service par rapport à
> certains critères définis par un cahier des charges", qui définira le cahier
> de charges, qui en contrôlera le respect? 
> ça me parait être beaucoup de boulot....
> cordialement

Il ne faut pas raisonner en cahier des charges, c'est un mal typiquement
français.
Il faut raisonner en réseaux, en rhizome, accepter l'inconnu, l'imprédictif,
la sérendipité, la richesse.

Wikpédia nous apprend que l'idée d'Université populaire (je viens de
le découvrir) sont nées "dans le contexte de l'affaire Dreyfus. Face à 
la déraison que manifestent les idées antisémites, face aux passions qui 
se déchaînent alors, les universités populaires tentent d'apporter une 
réponse humaniste."
http://fr.wikipedia.org/wiki/Universit%C3%A9_populaire

Présenté comme cela, ça me convient ... On commence quand???
@+
Patrick

Peut-on réduire l'être humain à un cahier décharge ?


Charlie






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