RE: [EDUC] Arduino+Squeakbot=relance de Coliscience ?

["ROYER Jean-Yves" <royerjy AT wanadoo.fr>]

> -----Message d'origine-----
> De : François Poulain [mailto:fpoulain AT metrodore.fr]
> Envoyé : dimanche 5 décembre 2010 15:52
> À : educ AT april.org
> Objet : Re: [EDUC] Arduino+Squeakbot=relance de Coliscience ?
> 
> 
> Salut,

Bonsoir,

> 
> Le Sat, 4 Dec 2010 20:32:29 +0100 (CET),
> cnestel AT free.fr a écrit :
> 
> > C'est dans ce contexte qu'a germé dans mon esprit l'idée de
> > l'université populaire des logiciels libres. Les contenus ne sont
> > même pas à inventer, ils existent là partout, dans toute la 
> diversité
> > et l'infinité de projets du logiciel, de l'art et des 
> cultures libres.
> 
> À titre personnel, ça fait plusieurs années que je considère que
> l'activité des GULL change de dimension. Les « install parties » sont
> de moins en moins nécessaires, car les OS libres sont de plus en plus
> intuitifs. Elles demeurent une façon intéressante et sécurisantes de
> découvrir le libre, mais les choses bougent peu à peu.

Bien d'accord sur cette évolution. Il n'empêche que nous avons du mal à 
toucher de nouveaux publics. Lors de notre dernière install party un couple 
est venu sur la recommandation d'un enseignant de l'Université Tous Ages. 
C'est le premier... Il y a de nombreuses personnes qui ignorent encore 
l'existence du logiciel libre, y compris dans le monde militant. Récemment, 
j'ai rencontré la présidente d'une association de support logistique à 
d'autres associations, notamment dans le domaine de la gestion, qui ignorait 
l'existence du logiciel libre. Ce sont ces prescripteurs qu'il faut viser en 
priorité.

Vendredi, à la région Rhône-Alpes, il y avait une assemblée de préparation 
des Etats-Généraux de l'Economie Sociale et Solidaire. Deux thèmes principaux 
ont été travaillés : la communication et la gouvernance. En arrière plan, il 
y avait les technologies numériques, parfois évoquées, mais sans aucune 
allusion aux biens communs numériques libres (bien qu'un portail cité en 
exemple soit réalisé avec des logiciels libres, mais aucune trace dans les 
discours).

> 
> Au sein du GULL parisien où j'essaie de consacrer un tout petit peu de
> temps, Parinux, cela fait plusieurs années que les conférences,
> formations et l'assistance à l'utilisation/configuration sont la
> majeure partie de l'activité du GULL.

Nous constatons aussi la même chose, mais ce sont les mêmes personnes qui 
reviennent souvent pour être aidées dans leur progression. C'est bien, mais 
on tourne en rond si simultanément on ne cherche pas à toucher des publics 
qui n'ont pas encore eu accès à la connaissance du logiciel libre et des 
biens communs numériques libres.

Par ailleurs, lors de conférences dans des bibliothèques, nous rencontrons de 
nombreux utilisateurs de logiciels libres qui sont émerveillés de découvrir 
les valeurs portées par ces logiciels et les méthodes de développement et de 
diffusion. Ils sont venus à des logiciels libres par la gratuité à la lecture 
d'une revue, sans aucune connaissance du monde du libre, confondant souvent 
avec les freewares. Parmi l'assistance il y a aussi des personnes qui 
découvrent et qui sont incitées à aller vers le logiciel libre à cause de ses 
valeurs de partage. Ces personnes viennent dans une bibliothèque, elles ne 
viendraient jamais dans une conférence organisée par le GULL, bien que ce 
serait le même conférencier.

> 
> Il me semble que si les GULL ne portent pas explicitement le nom
> d'université populaire, ils en ont en tout cas la saveur, et il y a
> partout en France de telles initiatives à longueur d'année.
> 
> Je ne sais pas s'il serait utile de « centraliser » tout ça dans un
> réseau d'éducation populaire, mais par contre je pense qu'il serait
> intéressant que chaque GULL soit conscient de sa valeur, et 
> qu'il sache
> communiquer sur cet aspect de sorte qu'il s'ouvre plus facilement à un
> public souhaitant acquérir et partager ses connaissances en
> informatique libre. Car sans cela, ils peuvent traîner une image de
> « regroupement de geeks technophiles » qui, si elle n'est pas toujours
> volée, nuit peut être aux ambitions de toutes ces personnes souhaitant
> avant tout découvrir, s'enrichir et partager.

Au lieu de créer une université populaire du libre, il me semble plus 
pertinent d'aller vers les universités populaires et tous les organismes de 
formation ("éducation") populaire qui existent. Beaucoup s'orientent vers le 
libre, parfois seulement à cause de la gratuité. En travaillant avec eux, 
nous les aidons à découvrir les valeurs du libre et les manières de 
contribuer. Par exemple, je trouve génial qu'un organisme d'éducation 
populaire initie ses adhérents à contribuer à des communautés du libre, 
notamment en faisant remonter des bogues lors de test de versions bêta ou en 
assurant de la traduction ou de la rédaction de documentation. Ceci s'est 
déclenché à la suite de plusieurs manifestations en commun avec le GULL local 
auquel cet organisme adhère dorénavant.

A mon avis, ne cherchons pas à créer de nouvelles structures, mais allons de 
plus en plus vers les structures qui existent, dont c'est le métier de faire 
de la formation et qui ont des moyens humains et matériels adaptés, qu'il 
faut seulement aider à s'ouvrir sur le monde libre et à acquérir les quelques 
compétences spécifiques.

Bonne fin de week-end.

Jean-Yves ROYER
Secrétaire de l'ALDIL
http://www.aldil.org
Trésorier du réseau des EPN du Lyonnais
http://www.epndulyonnais.org

Premier jeudi du mois : une conférence
Troisième jeudi du mois : séance dépannage logiciels libres
MPT Salle des Rancy
249 rue Vendôme - 69003 LYON