Re: [EDUC] Précisions (2) sur l'enseignement de l'informatique

[Lucas Nussbaum <lucas AT lucas-nussbaum.net>]

On 10/03/11 at 10:48 +0100, Vincent.Mollimard AT esstin.uhp-nancy.fr wrote:
> Selon Lucas Nussbaum <lucas AT lucas-nussbaum.net>:
> 
> > Question naïve: le ton de vos mails laisse penser que vous regrettez que
> > l'INRIA ait pris part à l'élaboration du programme. Pourquoi ? Quel
> > organisme aurait été plus légitime à votre avis ?
> 
> Lucas,
> 
> En France, la compétence en recherche informatique est essentiellement à
> l'INRIA, et c'est heureux vue la signification de l'acronyme !
> Bon, je pourrais pinailler sur le fait que la compétence en recherche 
> n'induit
> pas la compétence en enseignement mais c'est un argument de pédagogisme qui 
> ne
> plaît guère car il sert trop souvent à valider la diffusion d'une pédagogie 
> de
> bas niveau. J'aimerais cependant que l'épisode Lichnerowicz des maths 
> modernes
> ne se reproduisent pas trop souvent.

Note que si on regarde le programme du séminaire, les personnels INRIA sont
minoritaires. Je pense que quand il est écrit "Son programme a été
élaboré avec l'INRIA (Institut national de recherche en informatique et
en automatique)", c'est surtout de l'affichage, car en pratique, la
consultation est apparemment allée plus loin.

> Et puis je ne sais quel rôle exactement l'INRIA (et IBM ?!) ont joué dans «
> l'élaboration du programme » : je ne goutte pas les procès d'intention.
> Il est peut être excellent, ce programme.
> 
> Non, le problème, récurrent dans l'Éducation nationale, est qu'on présente 
> à la
> consultation des éléments qui sont validés par avance, cette
> pseudo-consultation étant un achat de la paix sociale en interne.
> 
> Ou bien on souhaite impliquer des enseignants du secondaire et on élabore 
> les
> programmes en communiquant AVANT et en faisant un vrai planning de projet, 
> ou
> bien on ne le souhaite pas et on ne met pas le programme en « consultation 
> ».
> 
> Dans le premier cas, impliquer des enseignants dans la création des 
> programmes,
> c'est leur demander un travail, qui mérite salaire...
> 
> Dans le second cas, on assume et au besoin on ferraille avec des syndicats
> râleurs.

D'un autre côté, même si je ne nie pas que beaucoup d'enseignants du
secondaire ont des compétences en informatique, il n'y a pas beaucoup
d'enseignants dans le secondaire qui ont enseigné l'informatique. Ca
serait dommage de se priver de l'expérience de ceux qui l'enseignent
"juste après". ;)

- Lucas