Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)
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Re: [EDUC] Faire savoir le manque d'enseig nement de l'informatique à l'école publique
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- From: cnestel AT free.fr
- To: Lionel Allorge <lallorge AT april.org>
- Cc: APRIL Liste Education <educ AT april.org>
- Subject: Re: [EDUC] Faire savoir le manque d'enseig nement de l'informatique à l'école publique
- Date: Thu, 28 Jul 2011 19:56:04 +0200 (CEST)
----- "Lionel Allorge" <lallorge AT april.org> a écrit :
> Bonjour,
>
> Je discutais l'autre jour avec un ami qui fut longtemps informaticien
> (mais pas libriste) avant de vendre des bateaux :-)
>
> Il était stupéfait d'apprendre qu'en 2011, l'éducation nationale ne
> délivrait pas de cours d'informatique. Cela lui semblait
> incompréhensible et cela plus encore quand je lui ai parlé du B2i qui
> doit être validé mais sans enseignement d'informatique au préalable.
Lionel,
Il ne faut pas confondre le B2i avec un enseignement de notions
informatiques.
>
> Cela m'a rappelé une autre conversation avec une amie qui avait dû
> faire des cours d'informatique elle-même à sa fille pour qu'elle puisse
> valider le B2i puisque qu'aucun enseignement n'était prévu dans son
> collège. Le mère était scandalisée d'une telle situation mais pensait
> que c'était lié l'école de sa fille.
Cette maman s'inquiétait pour rien. L'obtention du B2i est nécessaire
à l'obtention du brevet des collèges. L'éducation nationale est
devenue une machine, à l'instar de la police et de nombreux services
publics, à faire du chiffre.
Quand bien même aucun professeur - cas des plus répandus - ne validerait
aucun item du B2i, les chefs d'établissement se démerdent de les valider
eux-mêmes et/ou de trouver un ou deux profs relais afin d'être en
phase avec les statistiques académiques et nationales.
Idem pour le livret personnel de compétences au sein duquel le B2i
est intégré.
Cf. un copier/coller partiel d'un florilège digne des meilleurs
sketchs d'humoristes :
http://wiki.april.org/w/News_education_juillet_2011#Floril.C3.A8ge_sur_le_livret_de_comp.C3.A9tences
De ce fait, le ministère peut afficher des chiffres qui ne veulent
plus rien dire.
> Il me semble donc qu'il y a une méconnaissance de ce fait de non
> enseignement de l'informatique à l'école publique (qu'en est-il dans
> le privé ?) et qu'il faudrait le faire savoir largement.
OUI !!!!!
>
> Ne serait-il pas opportun pour l'année 2012 et ses enjeux politiques,
> de préparer un "kit de communication" autour de ce problème, par exemple
> en exigeant un enseignement de l'informatique en tant que matière à part
> entière et basée sur des logiciels libres ?
Je dis OUI à 80% mais c'est plus compliqué.
1) En période de déficits budgétaires - quels que soient les gouvernements
en place - la création d'une nouvelle discipline dans le cursus parait
improbable. la tendance serait davantage à rogner les disciplines
existantes.
2) La seule possibilité d'un enseignement purement dédié à l'informatique
est la création d'une option facultative à l'instar des anciennes options
Nvlles Technologies appliquées qui ont été supprimées.
Il y a fort à craindre que la création d'une telle option facultative
serait laissée aux choix des établissements sans augmentation de
l'enveloppe globale du nbre d'heures d'enseignement.
Mais selon les contextes locaux, une telle option pourrait être
jouable si le ministère en donne l'autorisation.
La création d'une inspection générale d'informatique, sans doute
dans l'entourage du réseau de l'EPI, peut faciliter une telle création.
3) Mais notre ambition doit être un enseignement de notions informatiques
pour tous. La seule possibilité reste la réintégration d'un enseignement
de notions informatiques au sein de la discipline technologique,
enseignement sacrifié sur l'autel du B2i et du socle commun des compétences.
Or, on va se trouver avec de nombreux obstacles sur la route pour contrer
un tel enseignement :
a) L'inspection générale des Sciences et techniques industrielles qui voit
ses filières désertées par les lycéens et considère la Techno en collège
comme sa chasse gardée risque de très mal prendre l'enseignement
de notions informatiques qui sont désormais rattachées à une autre
Inspection générale.
b) Les lobbies des éditeurs de logiciels privateurs et leurs alliés
qui ont réussi a empêcher depuis plusieurs décennies un enseignement
de l'informatique dans le secondaire.
c) Les partisans du socle commun des connaissances et des connaissances
qui verraient dans un enseignement dédié la preuve de l'échec d'une
validation de compétences par tous enseignée par personne.
Le seul moyen est de trouver des alliés, notamment dans les fédérations
de parents d'élèves, certains syndicats, des relais d'opinions chez
des universitaires et des personnalités reconnues comme étant des
autorités morales.
Cela ne doit pas nous empêcher de rappeler les promesses non
tenues de Nicolas Sarkozy dans le questionnaire Candidats.fr.
Enfin, pour ce qui concerne le développement mutualisé des logiciels
libres et des ressources libres et/ou de libre diffusion dans
l'éducaion, il faut s'atteler au statut des Établissements Publics à
caractère Administratif comme le CNDP, les CRDP qui constituent un obstacle
au développement et à l'information mutualisés des logiciels
dans l'Education.
>
> J'entends par "kit de communication" une affiche, des dépliants et
> peut-être des autocollants et des exemples de courriers à envoyer aux
> candidats à la députation.
Très bonne idée.
je suis moi même en train de cogiter à Edito pour le fil de news
du groupe Educ sur le même sujet.
Voir à ce propos, hors logiciels libres, l'information la
plus stratégique de juillet :
L'éducation, priorité n°1 des Français devant l'emploi
http://wiki.april.org/w/News_education_juillet_2011#L.27.C3.A9ducation.2C_priorit.C3.A9_n.C2.B01_des_Fran.C3.A7ais_devant_l.27emploi
La situation française est comparable à celle que pose
nos amis Tunisiens depuis la Révolution :
"Pour que l’adoption du logiciel libre se fasse, il faudrait sans doute
traiter le problème à la source et l’intégrer dans le système éducatif.
La communauté tunisienne des logiciels libres devra s'organiser afin
d'offrir un vrai vis-à-vis au futur gouvernement et être apte à porter
à terme des projets colossaux tels que des réformes éducatives ou bien
la mise à la disposition des citoyens des données publiques plus connues
sous le nom de "Open Data".
Réf :
http://www.webdo.tn/2011/04/11/le-logiciel-libre-en-tunisie-enfin-le-bout-du-tunnel-2/
Charlie
> Qu'en pensez-vous ?
>
> Bonne continuation.
>
> --
> Lionel Allorge
> Secrétaire de l'April
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- Re: [EDUC] Faire savoir le manque d'enseig nement de l'informatique à l'école publique, cnestel, 28/07/2011
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