Accéder au contenu.
Menu Sympa

educ - Re : Re: Re : Re: [EDUC]Rappor t de l'Académie des Sciences

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

Archives de la liste

Re : Re: Re : Re: [EDUC]Rappor t de l'Académie des Sciences


Chronologique Discussions 
  • From: cnestel AT free.fr
  • To: Louis-Maurice De Sousa <louis.de-sousa AT pi-et-ro.net>
  • Cc: educ AT april.org
  • Subject: Re : Re: Re : Re: [EDUC]Rappor t de l'Académie des Sciences
  • Date: Sun, 26 May 2013 17:04:14 +0200 (CEST)


----- Louis-Maurice De Sousa <louis.de-sousa AT pi-et-ro.net> a écrit :
> Bonjour,

Bonjour Louis-Maurice,

Je ne partage pas ton analyse sur l'inutilité d'un enseignement
de l'informatique dans le secondaire, même si je suis en désaccord
avec l'EPI sur les moyens d'y parvenir, notamment sur le niveau
collège.


Tu écris :

> > On ne demande pas l'impossible mais le nécessaire qui correspond aux
> > besoins de l'époque où l'informatique et le numérique représentent
> > 30% de la R&D au plan mondial (18% seulement en Europe), où
> > l'informatique est omniprésente dans le quotidien, l'entreprise, la
> > société...
>
> Il s'agit de formation à des *métiers*. Ce n'est par le problème du
> premier ou du second degré qui ont pour mission de former des citoyens
> responsables.

Oui. Même si ce type d'argument peut être présenté aux politiques pour
leur faire comprendre que l'informatique est un enjeu stratégique,
il ne répond pas à Marie-Odile et est quelque peu déconnecté des enjeux réels
du premier et second degré.


> > Lors des débats sur l'énergie, un citoyen sait de « quoi il retourne
> > » car il peut se référer à ses cours de sciences physiques. Idem pour
> > ceux sur les OGM avec ce qu'il a appris en SVT.
>
> J'aimerais avoir ton optimisme, mais je n'ai pas l'impression que ces
> problématiques soient largement partagées par nos concitoyens. Et ce
> n'est pas les programmes du collège qui vont les y aider.

Entièrement d'accord. C'est un argument factuel qui peut provoquer un
écho chez les politiques et décideurs déconnectés du réel, mais ne
peut pas passer auprès d'enseignants qui sont sur le terrain.

> > Mais que signifie «
> > code source » pour quelqu'un qui n'a jamais écrit la moindre ligne de
> > programme ? « Neutralité du Net » pour celui qui n'a aucune
> > représentation mentale d'un réseau informatique ?
>
> Ces notions peuvent être abordées simplement par n'importe quel prof de
> maths, de sciences-physiques ou de technologie.

C'est là que nous sommes en profond désaccord et sur le plan pratique
(ces notions ne s'abordent pas en 5 minutes et nécessitent apprentissage)
et sur le plan politique.

Pour t'en convaincre, je te réfère à l'argumentaire du Conseil Général
de Corrèze, dans sa réponse à l'association P.U.L.L.CO, pour légitimer
le choix d'une dotation d'iPad en lieu et place d'ordinateurs portables
équipés d'un OS "open source" :

"Pédagogiquement, cette opération s’inscrit dans la mise œuvre au
Collège des compétences définies par le référentiel Education nationale
B2i (brevet informatique et internet, mis à jour en décembre 2011).

Le B2i porte sur les pratiques, « les évolutions d’Internet et le
développement
des usages pédagogiques du numérique afin de mieux préparer les élèves à un
usage responsable de ces technologies » ; les objectifs sont les suivants :
acquérir, stocker et traiter des informations pour produire des résultats,
être un utilisateur averti des règles et des usages de l’informatique et
de l’internet, composer un document numérique, chercher et sélectionner
l’information demandée, communiquer, échanger.

L’informatique n’est pas une matière enseignée au collège.".

Réf :
http://www.framablog.org/index.php/post/2013/01/31/ipad-education-pour-ou-contre

Comme tu peux le lire noir sur blanc, le choix de l'Ipad est conditionné
par le fait que l'informatique n'est pas enseignée en collège.

Les deux aspects : enseignement de l'informatique et systèmes propriétaires
utilisés comme outils sont donc liés.

Le déploiement du Libre à l'école pour les usagers (je ne parle pas
d'ENT et/ou de cloud sur lesquels les usagers n'ont aucune prise)
est conditionné par un enseignement de l'informatique.

Mais pas que...

> Sans parler de
> disciplines techniques en lycée. Mais il y a un pré-requis. Se
> débarrasser complètement des logiciels privateurs qui ne sont que des
> freins à tout cela.

Et comment ?
Les enseignants n'ont pas la main sur les systèmes qui sont installés.
Et il y a bien sûr d'autres paramètres qui entrent en ligne de compte.


> La première chose pour défendre l'enseignement d'une science
> informatique, même si à mon sens, créer une discipline de plus n'est pas
> une solution, c'est d'œuvrer à la disparition de Windows®, Microsoft®,
> Adobe®… des établissements scolaires.

La création d'une discipline informatique n'est qu'une partie de la
solution. Et ce d'autant plus qu'en Grande Bretagne c'est Microsoft
et Google qui oeuvrent à l'instauration d'un tel enseignement.

Mais c'est tout de même une partie de la solution, à la condition
que ses promoteurs ne soient pas déconnectés des réalités du terrain.

L'EPI a obtenu l'extension d'un enseignement des sciences de l'informatique
et du numérique pour toutes les terminales. C'est un grand pas en avant.

Mais la revendication d'une extension d'un tel enseignement pour tous
dans un contexte de déficits budgétaires, de débats sur les rythmes
scolaires, d'allègements des programmes combinés au puissant lobbying
des acteurs du numérique est une faute politique qui nous affaiblit.

Dans le contexte actuel, il fallait militer pour ce qui concerne
les collèges pour un enseignement de l'informatique intégré au cours de
technologie et la création d'options (facilement plus négociables)
dédiées à la science informatique qui auraient fait entrer en douceur
l'enseignement de l'informatique en collège.


> > Il s'agit de décisions à prendre de nature profondément politique.
> > L'analyse du présent et une vision de l'avenir conditionne le
> > "faisable raisonnable". Comme le dit l'Académie des Sciences, "il est
> > urgent de ne plus attendre". Il faut une volonté politique qui
> > définit la culture générale d'une époque (voir par exemple la IIIème
> > République et lire, écrire, compter).
> >
> > Concernant l'enseignement de la science informatique en 6ème et au
> > collège, on commence à aller au-delà d'une sensibilisation. Beaucoup
> > de professeurs de technologie peuvent l'assurer mais beaucoup aussi
> > ne le souhaitent pas (voir l'enquête de Pagestec).
>
> Les profs de technologie sont tellement majoritairement pollués par le
> virus microsoftien que ce résultat n'est pas étonnant. Sous GNU/Linux ce
> serait tellement simple, dans beaucoup d'activités, de procéder à cette
> sensibilisation…

Le problème principal des professeurs de technologie est la réduction
(notamment par l'Académie des technologies, proche de l'Académie des
sciences) de la technologie à la seule étude des objets techniques.
Et le rapport de l'Académie des sciences n'arrange rien en reprenant
à son compte cette erreur épistémologique.

Ce que dit Jean-Pierre est donc en contradiction avec le rapport.

Mais l'autre erreur a ne pas commettre est de considérer qu'il serait
possible de faire en technologie des cours spécifiques de science
informatique.

Ce serait souhaitable mais irréaliste.

> Ils voient cela comme un truc de plus, alors que c'est un prolongement
> de ce qu'ils font déjà.
> Je reste convaincu que la première étape, c'est de se débarrasser de
> Windows® partout.
> Pour commencer :-)

Windows à l'ère des tablettes et du triomphe de l'Open source,
de l'informatique comme SaaS, etc, n'est plus notre principal
ennemi.

Librement,
Charlie



Archives gérées par MHonArc 2.6.16.

Haut de le page