Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)
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- From: Louis-Maurice De Sousa <louis.de-sousa AT pi-et-ro.net>
- To: educ AT april.org
- Subject: Re: [EDUC] Rapport de l'Académie des Sciences
- Date: Tue, 28 May 2013 10:18:23 +0200
Le 26/05/2013 17:04, cnestel AT free.fr a écrit :
----- Louis-Maurice De Sousa<louis.de-sousa AT pi-et-ro.net> a écrit :
Bonjour,
Bonjour Louis-Maurice,
Je ne partage pas ton analyse sur l'inutilité d'un enseignement
de l'informatique dans le secondaire, même si je suis en désaccord
avec l'EPI sur les moyens d'y parvenir, notamment sur le niveau
collège.
Je ne pense pas que ce soit « inutile ». Ma position a d'ailleurs évolué en suivant des discussions sur cette liste ou celle du CNDP.
Ce n'est pas l'enseignement qui me parait inutile mais une discipline de plus.
Et « inutile » n'est même pas le mot qui convient.
On ne cesse d'empiler depuis 30 ans des disciplines sans réfléchir à ce que doit être l'objectif du système éducatif. Il y a maintenant tellement de choses que rien n'est approfondi ni acquis. L'articulation entre les disciplines n'est pas pensé, tout est est morcelé. En rajouter une couche ne me parait pas une bonne idée.
Tu écris :
On ne demande pas l'impossible mais le nécessaire qui correspond aux
besoins de l'époque où l'informatique et le numérique représentent
30% de la R&D au plan mondial (18% seulement en Europe), où
l'informatique est omniprésente dans le quotidien, l'entreprise, la
société...
Il s'agit de formation à des *métiers*. Ce n'est par le problème du
premier ou du second degré qui ont pour mission de former des citoyens
responsables.
Oui. Même si ce type d'argument peut être présenté aux politiques pour
leur faire comprendre que l'informatique est un enjeu stratégique,
il ne répond pas à Marie-Odile et est quelque peu déconnecté des enjeux réels
du premier et second degré.
Je ne comprend pas. Tu réponds à Jean-Pierre ou à moi ?
Lors des débats sur l'énergie, un citoyen sait de « quoi il retourne
» car il peut se référer à ses cours de sciences physiques. Idem pour
ceux sur les OGM avec ce qu'il a appris en SVT.
J'aimerais avoir ton optimisme, mais je n'ai pas l'impression que ces
problématiques soient largement partagées par nos concitoyens. Et ce
n'est pas les programmes du collège qui vont les y aider.
Entièrement d'accord. C'est un argument factuel qui peut provoquer un
écho chez les politiques et décideurs déconnectés du réel, mais ne
peut pas passer auprès d'enseignants qui sont sur le terrain.
Mais que signifie «
code source » pour quelqu'un qui n'a jamais écrit la moindre ligne de
programme ? « Neutralité du Net » pour celui qui n'a aucune
représentation mentale d'un réseau informatique ?
Ces notions peuvent être abordées simplement par n'importe quel prof de
maths, de sciences-physiques ou de technologie.
C'est là que nous sommes en profond désaccord et sur le plan pratique
(ces notions ne s'abordent pas en 5 minutes et nécessitent apprentissage)
et sur le plan politique.
Pour t'en convaincre, je te réfère à l'argumentaire du Conseil Général
de Corrèze, dans sa réponse à l'association P.U.L.L.CO, pour légitimer
le choix d'une dotation d'iPad en lieu et place d'ordinateurs portables
équipés d'un OS "open source" :
[…]
Comme tu peux le lire noir sur blanc, le choix de l'Ipad est conditionné
par le fait que l'informatique n'est pas enseignée en collège.
Quand on prend une mauvaise décision, n'importe quel argument est valable.
Ensuite on va te dire :
« Pour utiliser un iPad, on n'a vraiment pas besoin d'apprendre l'informatique, c'est tellement simple… »
Et on peut tourner en rond longtemps comme ça. :-)
Les deux aspects : enseignement de l'informatique et systèmes propriétaires
utilisés comme outils sont donc liés.
Oui, d'ailleurs, les chantres du privateurs ont besoin de codeurs.
http://www.code.org/
Il me semble, que dans l'option proposée actuellement, le programme ne présente les logiciels libres que comme une solution technique possible à côté des logiciels privateurs.
Pour moi, le compte n'y est clairement pas.
Le logiciel privateur est un système parasite de rente qui doit disparaître. Et dans le milieu éducatif, c'est clairement une plaie.
Le déploiement du Libre à l'école pour les usagers (je ne parle pas
d'ENT et/ou de cloud sur lesquels les usagers n'ont aucune prise)
est conditionné par un enseignement de l'informatique.
Pour moi la proposition est inverse. L'enseignement de l'informatique est conditionné par le déploiement du libre. C'est plus facile à faire avec moins de risques. Car qui te garantie que l'enseignement ne se fera pas sur et avec des logiciels privateurs ?
Ici :
http://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html?cid_bo=57572
le mot « libre » apparait *une fois*. Ici :
«
Non-rivalité de l'information
Existence de lois régissant la détention et la circulation de données numériques.
Prendre conscience de la non-rivalité des biens immatériels.
Distinguer différents types de licences (libres, propriétaires).
La non-rivalité d'un bien se définit par le fait que son usage par une personne n'en limite pas l'usage par d'autres (ainsi, le poste de radio est rival mais l'émission ne l'est pas).
À l'occasion d'exposés suivis de débats, on sensibilise les élèves à l'évolution des valeurs et du droit (en France et ailleurs) induite par l'émergence de biens immatériels.
»
Le compte n'y est pas.
Et je ne lis rien de relatif au libre dans le sommaire du manuel :
http://crdp.ac-paris.fr/IMG/pdf/Introduction_a_la_science_informatique__sommaire_DR-2.pdf
Mais pas que...
Sans parler de
disciplines techniques en lycée. Mais il y a un pré-requis. Se
débarrasser complètement des logiciels privateurs qui ne sont que des
freins à tout cela.
Et comment ?
Les enseignants n'ont pas la main sur les systèmes qui sont installés.
Et il y a bien sûr d'autres paramètres qui entrent en ligne de compte.
C'est exact, mais il est certainement plus facile d'agir à l'échelle locale, auprès d'une collectivité que de tenter de créer une discipline avec CAPES et Agrégation (quand dans le même temps la discipline technologie elle, est la seule à ne pas disposer d'Agrégation).
Ce sont les collectivités locales qui financent les équipements. Il y autant de politiques que de collectivités, et donc une multitude de leviers sur lesquels agir.
Pour ce qui me concerne, autour de mon lieu d'exercice, trois collèges et quatre écoles utilisent des salles sous GNU/Linux.
Sur Versailles nous prêtons ça :
http://reservations.crdp.ac-versailles.fr/view_room.php?id_room=371
http://reservations.crdp.ac-versailles.fr/view_room.php?id_room=370
http://reservations.crdp.ac-versailles.fr/view_room.php?id_room=451
La Région Île-de-France livre des machines en double démarrage, comme certains départements. Bien sûr, cela ne sert pas à grand chose sans accompagnement ni discussions avec le Rectorat. Mais cela prouve qu'une marge de manœuvre existe.
[…]
J'ai le sentiment que chacun souhaite créer une brèche, mais que nous ne sommes pas d'accord sur le choix de la première porte à défoncer.
Mon expérience d'enseignant, de formateur, de conseiller auprès des enseignants, des personnes-ressource et des chefs d'établissement, me fait penser que c'est la porte avec une fenêtre à quatre panneaux. ;-)
Ils voient cela comme un truc de plus, alors que c'est un prolongement
de ce qu'ils font déjà.
Je reste convaincu que la première étape, c'est de se débarrasser de
Windows® partout.
Pour commencer :-)
Windows à l'ère des tablettes et du triomphe de l'Open source,
de l'informatique comme SaaS, etc, n'est plus notre principal
ennemi.
À titre individuel c'est exact. Les dernières évolutions de Google® sont d'ailleurs assez flippantes. Mais ce qui est livré et proposé aux établissements ce sont des ordinateurs sous Windows®. Et leur nullité invite à se tourner vers les tablettes et faire le deuil de tout un tas d'activité possibles. Mais au niveau tablette il n'y a pas d'alternative, techniquement crédible, à iPad®. Les trucs sous Android étant ingérables en établissement.
--
Louis-Maurice De Sousa
- Re : Re: [EDUC]Rapport de l'Aca démie des Sciences, (suite)
- Re : Re: [EDUC]Rapport de l'Aca démie des Sciences, cnestel, 24/05/2013
- Re:Re : Re: [EDUC]Rapport de l 'Académie des Sciences, jp . archambault, 25/05/2013
- Re: Re:Re : Re: [EDUC]Rapport de l'Académie des Sciences, Marie-Odile Morandi, 26/05/2013
- Re: Re:Re : Re: [EDUC]Rapport de l'Académie des Sciences, jp . archambault, 26/05/2013
- Re : Re: Re:Re : Re: [EDUC]Ra pport de l'Académie des Sciences, cnestel, 26/05/2013
- Re: Re : Re: [EDUC]Rapport de l 'Académie des Sciences, Louis-Maurice De Sousa, 26/05/2013
- Re: Re : Re: [EDUC]Rapport de l 'Académie des Sciences, jp . archambault, 26/05/2013
- Re : Re: Re : Re: [EDUC]Rappor t de l'Académie des Sciences, cnestel, 26/05/2013
- Re: Re : Re: [EDUC]Rapport de l 'Académie des Sciences, Louis-Maurice De Sousa, 28/05/2013
- Re : Re: Re : Re: [EDUC]Rappor t de l'Académie des Sciences, cnestel, 26/05/2013
- Re: [EDUC] Rapport de l'Académie des Sciences, Louis-Maurice De Sousa, 28/05/2013
- Re : Re: [EDUC]Rapport de l'Aca démie des Sciences, cnestel, 29/05/2013
- Re: Re : Re: [EDUC]Rapport de l 'Académie des Sciences, Louis-Maurice De Sousa, 30/05/2013
- Re: Re:Re : Re: [EDUC]Rapport de l'Académie des Sciences, Marie-Odile Morandi, 26/05/2013
- Re:Re : Re: [EDUC]Rapport de l 'Académie des Sciences, jp . archambault, 25/05/2013
- Re : Re: [EDUC]Rapport de l'Aca démie des Sciences, cnestel, 24/05/2013
- Re : Re: Re:Re : Re: [EDUC]Ra pport de l'Académie des Sciences, cnestel, 26/05/2013
- Re: [EDUC] Rapport de l'Académie des Sciences, jp . archambault, 25/05/2013
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