Re: [EDUC] Re : Nouvelle version de Framadate

["J. Fernando Lagrange" <jlagrange AT april.org>]

Bonjour,
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Le 27/11/2014 07:52, cnestel AT free.fr a écrit :
> 
> ----- Fabián Rodríguez <magicfab AT member.fsf.org> a écrit :
>> "Framadate est un service en ligne permettant de planifier un
>> rendez-vous ou prendre des décisions rapidement et simplement. Aucune
>> inscription préalable n’est nécessaire."
>>
>> Ce petit outil est souvent inconnu des enseignants, je le propose
>> toujours quand je reçois un "doodle".
>>
>> Je vous invite à prendre connaissance de cette importante mise-à-jour et
>> amélioration:
>> http://www.framablog.org/index.php/post/2014/11/26/Framadate-nouvelle-version-accessible
>>
>> A+
>>
>> Fabian
> 
> Je ne me suis pas manifesté pour soutenir la dernière campagne de 
> Framasoft qui, derrière le slogan "dégoogliser Internet" propose
> en fait du SaaS que je considère comme l'une des nouvelles formes
> du logiciel privateur.
> 
> Je ne sais pas si la bonne réponse aux « services se substituant au 
> logiciel »
> délocalisés mais centralisés, à l'instar par exemple de l'applicatif
> proposé par la société "doodle" pour la planification de réunions
> est de proposer la même chose en open source. 
Non.

Et j'ose espérer que nous savons tous ici (dans le groupe de travail 
Éducation de l'April) que la réponse est "non".

D'après ce que j'ai vu[1] et lu[2] de l'équipe de Framasoft, je ne pense pas 
qu'ils envisagent de remplacer google ni même de « proposer la même chose ».
Ils ont l'équivalent de moins de 3 secondes du budget annuel de Google, 
vouloir le remplacer serait suicidaire !

Personnellement, je salue leur initiative. Car il s'agit de proposer des 
services équivalents avec des logiciels libres (pas tous copyleft, 
malheureusement).
Ce qui signifie que *tout un chacun* peut installer *sa machine* avec ces 
logiciels (avec du temps et de la persévérance).

Par exemple, pour ceux qui ne veulent pas installer leur propre serveur et 
qui ne sont pas loin de Grenoble, je vous recommande d'utiliser 
<http://sondage.gresille.org>.
Bon, je ne sais pas si c'est la toute dernière version dont parle Fabián, 
mais c'est une (autre) alternative qui a le mérite d'exister. ^_^


[1] Les vidéos qui m'ont convaincues qu'il ne s'agissait pas de remplacer 
Google sont:
<http://framatube.org/media/tv5-monde-64mn-lhegemonie-de-google> (11 minutes)
et
14h42 #17 : Framasoft veut dégoogliser internet (42 minutes): 
<http://www.youtube.com/watch?v=Ja70GhXzTLQ&list=PLvs5oKzmvTtUY32sY2PHetV0sVmIWflTJ>
 (oui sur youtube :'-( ; j'ai bien voté pour rendre ce contenu d'@rrêts sur 
images gratuit, mais on ne doit pas être suffisamment nombreux à l'avoir 
fait… :-S )


[2] Les textes qui m'ont convaincus qu'il ne s'agissait pas de remplacer 
Google sont:
<http://degooglisons-internet.org/> (avec une analogie du village gaulois qui 
résiste toujours et encore à l'envahisseur, que je trouve super amusante et 
pertinente au vu du nom des villages :-) )
<https://linuxfr.org/users/zenitram/journaux/framasoft-aurait-il-tout-compris>
 J'ai apprécié ce "point de vue externe" sur l'initiative (pourtant Zenitram 
est connu sur ce site de trolls, comme l'un des champions dans la catégorie 
"polémiques").

Enfin, et surtout, Pierre-Yves (de Framasoft), l'a indiqué en toutes lettres 
au cours d'une discussion sur Diaspora* sur la liste générale de l'April: «
[…]
Je le répète, l'objectif est triple :
  * Sensibiliser (via le site degooglisons-internet.org)
  * Démontrer (via la mise en place de services libres, régis par une charte)
  * ***Essaimer*** : via les tutoriels qu'on va créer (sur le modèle de 
http://framacloud.org/cultiver-son-jardin/installation-de-wisemapping/ ) 
[…]
Bref, en rajoutant par exemple Framasphère, on ajoute une *alternative* à 
Facebook, mais pas un *concurrent* (6 000 inscrits à Framasphère, plus de 1 
000 000 000 à Facebook :P ).

Notre objectif, c'est plutôt de montrer qu'avec 10 000 Diaspora* on peut 
envisager de lutter contre Facebook.
Nous, on a fait le job en mettant un pod en place. Après, on sera suivi ou 
pas (et on arrive après d'autres). Mais on aura essayé. 
[…]
»
Les archives de la discussion sur Diaspora* sont disponibles aux abonnés de 
la liste générale. Elle commence sur 
<https://listes.april.org/wws/arc/april/2014-11/msg00010.html>.
Et elle "dévie" sur Framasoft à partir de 
<https://listes.april.org/wws/arc/april/2014-11/msg00031.html>.
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> Tant que l'application présentée comme une alternative restera 
> sur un serveur centralisé nommé Framasoft, quand bien serait-elle open 
> source, 
> stricto sensu, ce n'est plus du logiciel libre.
Cette alternative n'est pas centralisée, c'est la plus visible, celle qui 
fait le plus de bruit. Cela permet de ne pas faire passer le Logiciel Libre 
comme une bidouille de 3 barbus dans un garage.

J'en ai entendu parler dans mes réseaux pas du tout portés sur 
l'informatique. Et ça fait bien plaisir, de voir le Logiciel Libre arriver 
par un autre chemin que la techno/info/internet ! :)
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> Est-il besoin de rappeler que l'étroite frontière qui sépare le libre
> de l'open source c'est l'éthique ?
> Je n'ai pas vu de réflexion sur le SaaS dans la campagne de pub 
> "degooglisons Internet". 
Je pense (j'espère) que la réflexion s'est faite en amont, parce que le nom 
de Framasoft est publiquement exposé. Et maintenant, on va voir arriver le 
"framasoft = logiciel libre" ou "alternative à google = framasoft", un peu 
comme on a "logiciel libre = linux" et "alternative à windows = ubuntu" ou 
"alternative à free/sfr/orange = FDN". C'est réducteur, simplificateur et ne 
donne qu'une vague idée de ce que sont les choses.

Et, àmha, ce n'est pas grave, car je pense que seuls ceux qui ne 
s'intéressent pas à comment fonctionne un ordinateur resteront à ce niveau de 
réflexion (préjugés, clichés et prêt-à-penser).
Si ceux qui utilisent un ordinateur tous les jours restent aussi à ce niveau, 
c'est leur problème, pas le mien.

Mais ceux qui s'interrogent et posent des questions méritent des aides, des 
débats et des discussions pour que chacun puisse trouver sa propre réponse à 
son propre besoin, voire trouver ensemble notre réponse commune.
../..

> Pour autant, je ne nie nullement que la possibilité de planifier
> des réunions, de sonder les avis des uns et des autres - ce que 
> de nombreux logiciels de groupware proposaient déjà sur les réseaux
> internes des entreprises pour gérer le workflow, organiser des tâches,
> du travail collaboratif - répond à d'authentiques besoins.
> 
> Le problème posé en tâche de fond c'est l'articulation entre
> l'éthique du Libre et la nécessité d'innover, car n'en doutons pas
> l'informatique, surtout dans le domaine éducatif n'en est encore
> qu'à la préhistoire.
> 
> Richard Stallman, puisque je lis à ton adresse que tu es membre
> de la FSF, propose pour ce qui concerne les services publics,
> des solutions de compromis qui me semblent des plus acceptables,
> dans le fameux texte "Mesures à la portée des gouvernements pour 
> promouvoir le logiciel libre". Par exemple ceci :
> 
> "La souveraineté et la sécurité informatiques d'un État supposent le 
> contrôle 
> de l'État sur les ordinateurs effectuant des tâches de son ressort. Cela 
> exige 
> d'éviter le logiciel en tant que service (SaaS), à moins qu'il ne soit géré 
> par 
> une agence de l'État (cependant, pour respecter la séparation des pouvoirs, 
> les travaux informatiques des services relevant respectivement de 
> l'exécutif, 
> du législatif et du judiciaire ne doivent pas être confiés à une agence 
> relevant 
> d'un autre pouvoir). Plus généralement, cela exige d'éviter toute pratique 
> qui 
> diminuerait le contrôle exercé par l'État sur son informatique.".
> https://www.gnu.org/philosophy/government-free-software.fr.html
> 
> D'aucuns pourraient cependant rétorquer qu'un Etat totalitaire ne 
> résoudrait pas la question et bénéficierait d'un big data lui 
> permettant de contrôler par une gestion des flux les populations, et
> ils auraient raison !
> 
> Le débat reste donc ouvert.
Je suis, moi aussi, pour l'autonomie des individus et des structures dans 
leurs outils, notamment leurs outils informatiques et si possible le plus 
localement possible (pourquoi aller à Paris chercher ce qui existe à moins de 
2km de chez moi ?).
Je suis fier que l'April ait ses propres outils (wiki, pétitions, listes, 
etc…). Ce n'est pas pour autant que je qualifierai ces outils de 
"centralisés". ;-P

Cela passe parfois par des "services centralisés" (logiciels libres installés 
sur une machine commune à toute la structure et pas sur chacune des machines 
de travail des individus). Je suis d'accord qu'il faut rester vigilants sur 
cette utilisation.
Personnellement, cela me rappelle les "anciens temps" informatiques: les 2 
étages du sous-sol étaient dédiés à l'ordinateur et des terminaux 
(écran/clavier, voire souris) étaient disposés dans les étages. Impossible 
pour l'utilisateur de faire quoi que ce soit de "non-prévu" (pas de lecteur 
disquettes, pas de prise USB), impossible "d'amener sa pierre" ou de 
"repartir avec le soft" à copier chez soi.
On est en train d'y retourner: des tablettes en mode "je consomme Internet", 
des ordiphones vidéo-micro-géolocalisateurs sur lesquels on ne peut pas 
brancher de clé USB (mais qui deviennent de simples disques durs quand on les 
branche en USB sur un PC).

Bref, gardons notre esprit critique, restons vigilants et sachons saluer ceux 
qui se mettent en première ligne pour agir et montrer que la route est longue 
mais la voie est libre ! ;)
../..
> 
> Librement,
> Charlie
> 
> PS : copie à Alexis Kauffmann :)
Je l'ai gardé en copie…

@+
Fernando, taquin ce matin ! ^_^

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