Accéder au contenu.
Menu Sympa

educ - Re: [EDUC] blog d'école

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

Archives de la liste

Re: [EDUC] blog d'école


Chronologique Discussions 
  • From: "Garreau\, Alexandre" <galex-713 AT galex-713.eu>
  • To: André Salaün <andresalaun AT free.fr>
  • Cc: educ AT april.org, William Gambazza <wgambazza AT yahoo.fr>
  • Subject: Re: [EDUC] blog d'école
  • Date: Sun, 30 Nov 2014 14:18:13 +0100
  • Face: iVBORw0KGgoAAAANSUhEUgAAADAAAAAwCAMAAABg3Am1AAAABGdBTUEAALGPC/xhBQAAADBQ TFRFAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAQEBAQEBAgICBAQEFRUV////////////////////////2mBkLQAA ABB0Uk5TAAAAAAAAAAABCU2g0Pr+/CTJwSkAAAABYktHRACIBR1IAAABkUlEQVRIx82W0XLEIAhF nbx5QfP/f1sVUVSStvvSOrObrOEI1yBsuH45wl8AAHEdRMD3QDHOZjDhFQClvI20IRaIYl5Wvdu1 e0uIPgDWBVGuhYW6ZHhAsxf/5Y6ofCTKlQjWPsl8cZBRvlhCQbJEMPY6S9U2coupE7R7iMa+rkgN o/FmDg0Y8fSI1qljl5CGf3Gm0p8A414dtBuOPlAcTO+koVi3G7A4SOMHeTGFHi2OiB5khx7sZSXH eU8PwCKZjJxDdpB5K9kNbwGMhJY386kTkwB39NcsP294QDKS7caYPfYB5NeRDg30DvAO1AgSL8PM TGBsK+UjZHPwJqAvrkre970WEDgAq2TeU2FkIE1ARZDzYkcG6is16d0kH0DspwJml/oBQnbPpGRg 08fLEfUkz2xBXoCWAp5kzcBicFtAcwIeUGVzW9AAkaROu4DUdCxAL8V+l5JyvAG2GO8e5MkO2HJ/ NCXGdQLSCbYOZRrKCVwR2rJquUbtpmm2rNhmH5tiSj9oih+03Q8a+z/4c/IFGNsy9Qwqrr0AAAAA SUVORK5CYII=

Ne peut-on pas rogner les photos où certains enfants sans autorisation
sont présents, ne pas publier celles où on peut pas rogner (le floutage
donne une impression pas très saine et met pas particulièrement en
confiance…), et juste laisser les photos accessibles uniquement aux
parents, via un compte pour chacun·e d’elle/eux, avec du watermarking
sur chaque photo (pour pouvoir identifier quel parent a pu « libérer »
telle image si ça arrivait, de sorte à pouvoir en parler avec
elle/lui) ?

Le 29/11/2014 à 18h30, André Salaün a écrit :
> Ceci dit comme tout cela est très compliqué, puisque cela ressort d'un
> faisceau législatif et non pas d'un texte ou d'un corpus unique et
> implique une responsabilité finale des enseignants, il me semble
> extrêmement dangereux pour une école et ses enseignants de mettre en
> ligne, publiquement, des photos d'enfants. En cas de problème
> sur l'utilisation de ces photos, on sait dans quel but, ou sur
> le "repérage" d'un enfant et ce qui pourrait en découler,
> leur responsabilité pénale pourrait, amha, facilement être
> engagée.

> On remarquera que l'Apep de Petitville est sur google (re la
> discussion ardue !) et que ce sont les parents d'élèves qui publient
> publiquement des photos d'enfants.
>
> On remarquera aussi l'abandon de tout site "pour des raisons
> techniques" à Colleville... No comment.

Ce qui est le plus dérangeant à mon sens, c’est que l’enfant puisse voir
plus tard des photos d’elle/lui dans la nature. Quand je dis « dans la
nature » c’est pas quelque hypothétique psychopathe déviant sortant de
l’imagination de politiques en manque de pouvoir, mais d’oncles, de
tantes, d’amis de familles, avec des histoires comme « ohh regarde comme
t’étais mignon [càd ridicule] làààààà ! ». C’est pas toujours très
agréable. Après c’est l’exemple le plus classique mais pas le pire :)

Je pense que la *vraie* problématique est la nécessité majeure d’une
*réelle* éducation des parents sur ce point. Parce que si légalement
l’enfant n’est pas considéré assez mature pour exprimer son consentement
de façon à la fois officielle, éclairée et consciente, ce que ça veut
dire c’est pas que ses parents doivent avoir en attendant avoir un
pouvoir absolu sur ses choix de vie en le supposant inconscient, mais
qu’ils sont censés être les plus aptes, les plus à même d’interpréter la
volonté et le consentement de l’enfant et sa conscience de ses intérêts.

Parce que c’est le genre de photos à avoir le pouvoir de conditionner
votre image plus tard… et de créer des inégalités. Personne ne verrait
un ·e politique devenir maire alors qu’on peut aisément trouver des
photos de elle/lui nu·e tout·e petit·e au milieu de poupées ? Alors on a
l’argument des « jeunes cons » : « oui non mais plus tard quand il y
aura ça ce sera le cas de tout le monde, donc ce sera socialement
accepté et privé de toutes conséquences », sauf que le « plus tard » où
c’est « socialement accepté » il peut prendre beaucoup de temps, qu’on
prend de plus en plus d’initiatives conscientes à même de pouvoir
participer à la société de plus en plus jeune (et à des âges très
disparates, certain·e·s mettent longtemps à se prendre en main, d’autres
très peu…), et que ce ne sera jamais « le cas de tout le monde » :
typiquement je doute que les classes les plus aisées d’où sortent la
plupart des dirigeants soient aussi peu préoccupés de l’avenir de leur
enfant… chose qui au contraire sera beaucoup plus tolérée et moins
réfléchie dans des classes plus basses (incluant la moyenne)… Ce qui
contribue à renforcer et accentuer des inégalités — notamment d’image —
qui existent déjà.

Je pense que mettre des photos de son enfant à un âge où elle/il est assez
vie·ille·ux pour être reconnaissable mais trop jeune pour s’exprimer sur le
problème est une très mauvaise chose.

> Personnellement une partie de site ou apparaissent des enfants n'est
> accessible que sous identification réservée aux parents. Mais même
> ainsi, si on imagine qu'un délinquant est aussi un parent, on pourrait
> considérer que le responsable du site a ouvert le "terrain de chasse".

> Concernant le conflit qui pourrait naître de telle situation, je dirais
> à chacun, collègues et parent d'y aller avec des pincettes et dans le
> calme. Il n'y a pas de pédophile à chaque coin de rue à chaque
> seconde.

De ce que j’en sais, fyi :

Pour être précis il y a une différence entre pédophile et
prédat·rice·eur sexuel·le. Déjà c’est quelque chose comme 0,01% de la
population qui est pédophile. Une minorité d’entre elle/eux le sont
exclusivement (c’est-à-dire dans l’incapacité de ressentir de
l’attirance pour d’autres personnes, qui peuvent être vraiment
consentantes), et quelque chose comme moins d’1% de ces dernier·e·s
deviennent des prédat·rice·eur·s sexuel·le·s. La plupart sont
détruit·e·s psychologiquement et se contentent de se morfondre dans la
haine et le dégoût de soi et finissent par se suicider (encore qu’une
minorité de celle/ceux-ci trouvent un support psychologique, mais c’est
chose difficile, elles/ils sont la plupart du temps considéré·e·s comme
des monstres, point barre, en fonction de leur nature et non de leurs
actes).

Seul une certaine minorité d’entre eux pètent un câble et finissent par
commettre l’irréparable : forcément, si c’est des monstres de toute
manière quoi qu’ils fassent… Semblerait que ce qui les rend si
monstrueu·se·x c’est leur attirance, pas tellement leurs crimes, du coup
ça crée un dénivellement qui les déresponsabilise et fait disparaître
toute notion de culpabilité : ce qui est grave c’est plus de violer des
enfants mais d’en être attiré·e (comme si être attiré par quelqu’un
expliquait et /justifiait/ à soi seul le viol de cette personne), dès
lors le viol c’plus très grave, de toute façon on est un monstre (le
même raisonnement est aussi utilisé, quoi que de manière différente,
pour déresponsabiliser les violeurs en général : « nan mais comprenez ma
p’tite dame c’est dans leur nature, ils peuvent pas s’en empêcher, c’est
leurs pulsions leur problème, et on peut pas les en débarrasser, par
nature »)…

Sauf que cette minorité de minorité de minorité de minorité est
ultra-médiatisée… et je parle pas de quand ça arrive dans le personnel
de la petite enfance ou dans le cléricat : la proportion est strictement
la même qu’ailleurs mais par contre c’est tellement plus médiatisé que
ça donne une image qui fait avoir peur de tout homme osant s’approcher
d’un enfant : « comprenez ma p’tite dame c’est louche, c’est pas dans
leur nature aux hommes normalement, les hommes ça a des pulsions et
c’est des violeurs par nature, s’occuper d’enfants c’est un boulot de
femme », non c’est pas de l’instrumentalisation par les médias et non ça
ne sert pas du tout de terreau aux réactionnaires intégristes :-° c’est
comme le sexisme : une simple coïncidence, il y a aucune cause à ça, et
tou·te·s celles et ceux qui le dénoncent sont de sales hystériques
parano et sexistes :')

C’est genre : comprenez ma petite dame, sur plus de 60 millions de
personnes on a trouvé une dizaine de gens pas très fréquentables, nous
vous préconisons l’éducation de votre enfant à la peur de tous les
inconnus, de la « déviance » (si cette notion n’incluait que la
pédophilie…) et de l’Étranger-louche-et-très-certainement-déviant en
général de façon systématique dès le plus jeune âge, et plus
généralement une sensibilisation à la peur d’Autrui et au besoin
irrationnel de plus de sécurité quitte à abandonner sa liberté. Vive
l’éducation par la terreur, ouiiiiiiiii ! xD On en forme des citoyens
libres et conscients avec cette méthode…

Et évidemment c’est les mêmes personnes qui dénoncent ça qui ensuite
font le rapprochement avec tout ce qui leur semble s’écarter de leurs
« bonnes mœurs » (ça inclut la transphobie, l’homophobie et la
xénophobie, sans oublier l’argument de la « pente glissante » : « mais
si on accepte <x> alors où va le monde ? il va plus y avoir de règles !
on finira par accepter la pédophilie ! ») et à utiliser la sécurité
comme excuse pour mieux asseoir leur pouvoir et restreindre les
libertés.

Bref, la peur du pédophile a une part énorme d’irrationnel et demeure
très instrumentalisée.

> Voilà un petit survol de la situation, mais en tout cas, si je peux me
> permettre un conseil, mollo, car les collègues en pré-élementaire et
> élémentaire en on vraiment ras le ... de se faire taper dessus tous
> azimuts et comme il n'y a pas de mobilisations collectives, ça peut
> partir en vrille dans tous les coins à tout moment.

Attachment: signature.asc
Description: PGP signature




Archives gérées par MHonArc 2.6.18.

Haut de le page