[EDUC] Re : Re: Najat Najat Najat !!!!!!!!!!!!!!!!!!!

[charlie.nestel AT free.fr]

----- Thierry Munoz <thierry.munoz AT free.fr> a écrit :

Bonjour, 

Juste un commentaire sur cette phrase.  Tu écris :

> L’utilisation informatique n’est pas neutre : nos choix (ou non choix) 
> ont des conséquences sur toute la société. Par conséquent, elle doit 
> mériter une toute autre attention de notre part.

J'ai fondé le groupe educ de l'April avec Michel Delord.

Je me suis fait virer de la liste educ en février dernier pour avoir 
manifesté avec véhémence mon désaccord à la participation de l'April, 
en tant qu'association à une consultation en ligne sur l'école numérique 
alors que dans mon propre collège mes collègues qui avaient décidé de 
le boycotter, après le simulacre de consultation numérique sur 
le socle commun.

Cela est dit.

Je partage ton point de vue, s'il s'agit de prendre en compte le medium 
informatique dans ses conséquences sociétales et surtout dans ses
conséquences dans l'éducation.

Je prends toujours comme exemple le logiciel mouchard de l'Hadopi
qui est open source. Promouvoir le libre à l'école ce n'est pas
promouvoir n'importe quoi sous prétexte que le format généré
est interopérable et que c'est open source.

Voir ce qu'écrivait par exemple Michel Delord (qui cofonda également
avec un médailler Fields Sauver les Maths) dans un article intitulé
par un journaliste "L’école et les nouvelles technologies : apprend-on à 
marcher avec une voiture ?", à propos de l'appauvrissement de 
l'enseignement, notamment en mathématiques, par l'introduction de
l'informatique comme *outil* (concept trompeur) à l'école.
http://education.blog.lemonde.fr/2010/02/16/lecole-et-les-nouvelles-technologies-apprend-on-a-marcher-avec-une-voiture/

Dans cet article il se réfère à un autre article qu'il avait écrit 
quelques années plus tôt "NTIC à l'école : un pas de plus dans l’enseignement 
taylorisé d’une pensée taylorisée ?" pour l'association Sauver l'école
http://www.sauv.net/nticd.htm

   "De manière certes sommaire, on y expose notamment la transformation 
    des contenus lorsqu'on prétend les enseigner par la médiation 
d'ordinateurs : 
    ils sont limités à ce qui est computable, ce qui réduit le contenu de 
    l'enseignement à sa partie la plus mécanique.".

Pour le dire autrement, écrit-il encore : 

    "on assiste à la disparition de l'enseignement des connaissances au 
profit 
     d'une transmission des compétences."

     [...]
     
     la réduction des enseignements à ce qui est le plus mécanique et 
traitable 
     par machine favorise le pilotage par les évaluations. Ainsi on obtient 
     une heureuse synthèse de l'abrutissement programmé: il faut que les 
élèves 
     soient transformés en logiciels pour que les ordinateurs puissent les 
évaluer 
     et qu'ils puissent réussir ces évaluations".

Lire également la signature de l'article :
 
      Michel Delord
      Membre de l'APRIL
      CA de la SMF 2002-2008
      Auteur d'une partie de ADI-Adibou

C'est avant tout en tant que membre de l'April que Michel Delord avait écrit
cet article prémonitoire qui préfigure la destruction de l'éducation nationale
par Najat Vallaud-Belkacem, déjà entamée par Allègre, Fillon et consorts.

Ceci pour signifier que notre position en fondant le groupe educ
de l'April n'était pas de l'inscrire dans les seuls zzzzzuzages de logiciels 
libres (ce qui se limite au seul degré zéro de liberté) sans réflexion 
critique
sur l'informatique à l'aune des principes de l'instruction publique auxquels 
nous étions attachés.

Ce qui impliquait de:

- militer pour un enseignement de l'informatique dans le cursus 
(cf. l'article de Delord : « Une chose est d'appuyer le doigt sur un 
interrupteur, autre chose est de comprendre la nature de la fée 
électricité. » qui rejoint ton approche) ; 

- le refus de séparer à l'école la promotion des logiciels libres 
des ressources pédagogiques dites libres ; 

- le refus séparer la promotion du libre d'un regard critique sur 
l'informatique 
qui contribue, dans les politiques menées depuis des années (socle
commun, livret de compétences, B2i, etc ) à transformer la fonction du 
professeurs 
qui n'est plus un passeur  mais un contrôleur, lui-même soumis au contrôle 
des machines....  


Librement,
Charlie