Re: [EDUC] Ne pas tomber dans le piège

["o2.bracco AT laposte.net" (via educ Mailing List) <educ AT april.org>]

Bonsoir,

Je n'ai pas très bien compris en quoi consistait le piège
indiqué dans le titre de ce fil de discussion, mais je
vais essayer d'apporter quelques éclairages concernant
les projections-débats sur le documentaire "les nouveaux
loups du Web" du 8/11 à Dunkerque, dont j'ai fait un
compte-rendu sur cette liste il y a quelques jours.

> > Les spectateurs sont presque tous restés jusqu'à la fin de 
> > la discussion, qui a pourtant été bien plus longue que le 
> > documentaire lui-même ! Et une demande forte a été exprimée 
> > par les personnes présentes : pouvoir se former lors 
> > d'ateliers pratiques. 
> > Y aurait-il des amateurs pour encadrer de tels ateliers ? 
> 
> 
> Ce sujet sur la surveillance est très intéressant. Mais nous vivons
> dans un système marchand voulu et dominé par les américains.
> Plutôt que se fatiguer à se défendre sur notre territoire, la
> meilleure solution est d'effacer Microsoft, Google et Apple des PC.
> Aujourd'hui par exemple, j'ai un iphone. Mais ce portable n'est
> en réalité rien d'autre qu'un mini PC. Plutôt que de sécuriser le
> logiciel Apple, ou devrai-je dire le virus Apple, je préférerais
> démarrer mon téléphone sur un Linux propre. Une fois que cette tâche
> sera réalisée, nous pourrons commencer à parler réellement de
> sécurité. 

Les questions des spectateurs après avoir vu le documentaire
"les nouveaux loups du Web" ont bien porté sur ces questions.

Les systèmes fermés enregistrent de plus en plus d'informations et
les exploitent comme bon leur semble, à l'insu des utilisateurs.
Ce problème a été exposé. Mais d'autres ont été abordés,
notamment, le fait d'autoriser des services en ligne, le plus
souvent gratuits et de ce fait très populaires, à collecter et
exploiter nos données personnelles dès que l'on s'enregistre en
cliquant sur "accepter les conditions générales d'utilisation".
De même pour les applications connectées, etc.

Utiliser un système libre ne prémunit pas contre tous ces
risques. D'où la nécessité de se former.

Le jour de la projection du documentaire, beaucoup de personnes
ont pris conscience de l'ampleur du problème et aussi de la
complexité à le résoudre. Ce qu'il y a de particulièrement
intéressant, c'est que la plupart des personnes présentes,
quel que soit leur âge, n'étaient pas sensibilisées à la
question des logiciels libres. Et si elles vont commencer
à s'y intéresser, ce sera peut-être parce-qu'elles auront
ressenti le besoin de protéger leur vie privée.

> Autrement dit, il faut remplacer la source polluée par
> des rentiers étrangers, d'où mon ciblage sur les
> install-parties. 

En se formant, la question du système d'exploitation va
arriver naturellement. Ces personnes auront alors besoin
d'aide à ce niveau. Mais bien sûr, ce ne sera qu'une étape
parmi d'autres.

Suite à ce message, une discussion a démarré sur la question de
la distinction entre entreprises françaises et étrangères.
Ce fut aussi un des thèmes abordés lors des discussions qui
ont suivi la projection du documentaire. Et nous avons appris
beaucoup de choses :
- que certaines entreprises françaises qui proposent des services
en lignes à des utilisateurs de France, sous-traitent la gestion
de l'infrastructure de ces services à des entreprises hors de
l'union européenne ;
- qu'il en était de même pour les publicités ciblées ;
- que des entreprises françaises sont en bonne place sur le
marché international des solutions d'espionnage de masse
pour le compte des états (créneau analogue à celui des
ventes d'ar mes) ;
- que des échanges de renseignements ont cours entre des
services secrets de pays différents ;
- etc (j'en oublie).

Bref, les temps sont durs et rien n'est simple.

Pour ne pas terminer sur ce cruel constat, je vous propose
d'écouter, ou de lire si vous préférez, la chronique de Xavier
de la Porte du 15 novembre dernier (une semaine tout juste
après la projection du documentaire) :
https://www.franceculture.fr/emissions/la-vie-numerique/mega-fichier-tes-le-probleme-cest-aussi-lamour

Bien à vous,
Olivier.