Re: [EDUC] Ces ressources pas libres et surdéterminées pour les cycles 3 et 4

[Philippe Martorell <martorell.philippe AT gmail.com>]

Ne désespère pas Didier,

Le malheur, je crois, viens du soucis de "rentabilité" de notre époque. Pour que l'éducation de nos bambins se fasse avec le maximum de productivité, on essaye d'avoir me minimum d'interactions entre l’enseignant et le gamin. Le but ultime étant de le remplacer par des logiciels, voire un logiciel unique.

On oubli, que apprendre, c'est essayer, se tromper souvent. Aujourd'hui, on n'a plus le temps de se tromper, et d’ailleurs, les enfants le comprennent assez tôt à l'école. Les pré-ado préfèrent se taire que de dire quelque chose qui pourrait être faux.

Perso, dans mes activités, je préfère laisser les personnes libres, et les soutenir individuellement quant elles pataugent devant une difficulté. Ainsi, l’apprentissage s'effectue sur une base plus solide. Mais c'est un luxe que je peux me permettre parce que je suis hors structure professionnelle, que je n'ai généralement pas plus de cinq ou six personnes, et que le temps n'a aucune importance.

Philippe Martorell
martorell.philippe AT gmail.com

Le 28 novembre 2016 à 03:16, "d.michon" <educ AT april.org> a écrit :

http://ecolenumerique.education.gouv.fr/brne/?utm_source=linkedin.com&utm_medium=referral

Qui a parlé de ressources numériques ?

Après avoir éliminé dans un premier jet de consciencieuses associations et de fervents mouvement pédagogiques qui proposaient des ressources pédagogiques libres, voilà où le carnet de route de l'effort ministériel pour le numérique en est arrivé.

Tout cela me fait penser à mes élèves du cycle 3, arrivant en classe en me demandant s'ils pouvaient présenter à leur camarades leur dernière acquisition ludique de pacotille, glanée dans un resto de la mal bouffe.

Je veux parler de ces soit-disant "boxes d'activités scientifiques " mal présentées et tellement surdéterminées qu'il n'y a plus rien à en dire, ni d'étonnant à comprendre, sauf à occuper la marmaille le temps d'un repas familial, sans concert de consoles ou de smartphones des aînés.

Je commence à ne plus trop me poser de questions sur l'opportunité de collecter, voire de produire des ressources et des productions ouvertes et de les partager entre classes ...

Adieu Vikidia et autres corres numériques en folies, bientôt tout cela sera dignement conspué et mis au compte du musées des horreurs pédagogiques et autres initiatives dérangeantes soixantes-huitardes et des didactiques nouvelles tendances .

Dans ces circonstances, quelles motivations pouvons-nous attendre de nos élèves lorsqu'ils assisteront en classe à un tel gavage stérile version numérique proche des soporifiques exposés "power point" ?

Comment après cela prétendre préparer nos élèves à produire du code puisque tout est déjà prêt à consommer y compris leur faux semblant de curiosité ?

Quelles différences pouvons nous prétendre entre ce tout-cuit-tout-mou de ressources issus de copiées collées des manuels délaissés et les copyright sans équivoque de mornes TNI ?

Il y a trop de ressemblances entre ce médiocre panel de jeux de consoles vantées sur les rayons des salons de l'éducation et la pubs de téloches aux abord des temps de Noël.

En fait non. Maintenant, je ne me pose plus trop la question de savoir qui a concocté cette série d'items préconfigurés de compétences rassemblées dans un livret informatisé et uniformisés avec si peu d'effort pédagogique et tant de soucis commercial.

Didier Michon



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