Sans doute. C'est une proposition valable. Et après ?
Je voulais dire que c'est important de chiffrer cela plutôt que
d'en rester à des idées. En escomptant que ça puisse déboucher sur
le choix de matériels plus économes par exemple. Ou se rendre
compte peut-être qu'on économisera beaucoup plus d'énergie à
limiter quelque peu ses déplacements (voire plus qu'un peu) qu'en
réformant ses pratiques numériques....
On peut travailler sur le chiffrage mais on n'obtiendra pas de
résultats systématiquement comparables et transposables car beaucoup
trop de facteurs pour arriver à avoir un algo «objectif». Il me
semble plus pertinent de travailler sur l'idée de "bon sens au-delà
des idées reçues et des dogmes".
Il est devenu trop systématique de considérer les technos comme
green parce qu'une clé usb se seraient des centaines de pages de
papier... mais vaut mieux brûler un tas de feuille faire pousser des
tomates dans ses cendres que de respirer les odeurs d'une clés qui
crâme et fond … oui mais si l'encre …
Oui, y a pas photo un email qui évite de prendre un avion pour aller
voir son correspondant de l'autre côté de l'atlantique c'est green
Non, commandez des tomates bio avec son smartphone et se les faire
livrer à domicile en disant qu'on travaille à distance, c'est pas
green lorsqu'on peut prendre ses petites jambes pour aller les
chercher au marché qui se trouve à un kilomètre (avec l'occasion de
créer du lien social dans le quartier et limiter ainsi le nombre de
technos de surveillance accrochées aux lampadaires des rues).
Le chiffrage, selon les facteurs qu'on intégrera ou mal sera tout
aussi évasif que des postures philo-éthiques, mais il tentera un
stratagème rhétorique utilisant la scientificité du chiffre se
donnant comme argument d'autorité par une apparence d'objectivité.
[…]
Vincent
Ça élargit beaucoup le sujet, on ne peut pas répondre en trois
ligne à tout ça. Il n'y a sans doute pas qu'en Europe qu'on a la
préoccupation de réduire la pollution.
Un vélo à assistance électrique est typiquement un produit des
technologies industrielles consommatrices de ressources et
polluantes, avec sa batterie notamment, puis il consomme de
l'énergie pour le charger. Mais en 50 à 100 fois plus petit qu'une
voiture électrique, c'est utile à relever.
Le 13/12/2016 à 20:15, Mathias Damour a
écrit :
Bonjour,
J'ai lu la transcription de cette conférence,
J'allais être assez critique sur les propos de Benjamin
Bayart, en fait j'ai failli le lire trop vite (mais il reste
des choses discutables).
Juste avant le passage donné ci-dessous, il dit : « /Il y a
des études qui disent des bêtises sur Internet, il y en a
depuis avant la création d’Internet. Internet ne consomme pas
d’électricité, ce sont les ordinateurs qui en consomment. Si
on ne les met pas en réseau, ça consomme quand même. Il faut
faire très attention à la façon dont on lit./ »
En effet, apparemment il y a eu une vague d'articles en 2013
sur la consommation d'Internet en général, sinon des
ordinateurs, smartphones ou utilisations particulières, avec
beaucoup d'approximations et d'approches trompeuses.
J'ai trouvé récemment cet article par exemple qui titre "Votre
smartphone consomme plus que votre réfrigérateur !" pour
finalement dire que c'est en comptant l'utilisation
d’applications et sites Web (ce qui reste pour le moins à
vérifier)
http://www.la-croix.com/Actualite/Economie-Entreprises/Economie/Votre-smartphone-consomme-plus-que-votre-refrigerateur-!-2013-08-20-1000083
Ceux qui lisent vite retiennent facilement que le smartphone
consomme vraiment plus qu'un réfrigérateur, alors qu'il
consomme environ 100 fois moins.
Je viens de développer l'article :
https://fr.vikidia.org/wiki/Puissance_%28physique%29 sur
Vikidia, en insistant bien sur des exemples et ordres de
grandeur.
Où il apparaît qu'un smartphone consomme de l'ordre d'1 watt
en activité et 0,1 watt en veille.
Les objections de type « oui mais si on compte aussi... » ne
sont pas recevables ou très insuffisantes sans chiffres, j'y
répondrais "Eh bien comptez et revenez avec des chiffres
tangibles". C'est une exigence essentielle tant on a tendance
à rester sur de simples idées dont les bases sont fragiles
sinon totalement fausses. D'approximations en approximations,
en passant par les impressions et sentiments que..., on en
vient vite à des rumeurs totalement erronées.
Que les datacenters consomment beaucoup, je ne vais pas le
nier (quoique j'aimerais avoir des données plus construites
sur le sujet, comment se répartit la consommation entre
datacenter et terminaux utilisateurs ?). À mon avis, une
raison centrale d'une éventuelle croissance exagérée de la
consommation énergétique du numérique, c'est que la valeur
financière de l'énergie est actuellement très faible, et en
particulier faible en rapport avec la valeur de ce que
représente le numérique.
Que l'électricité soit 2 ou 10 fois plus chère et cela
commencera peut-être à se sentir, au point que les entreprises
comme les particuliers y regarderont de plus prêt et
adopteront des solutions pour réduire cette consommation. Je
suis sûr qu'il y a des possibilités multiples de réduire cette
consommation, mais qui ont sans doute à chaque fois un certain
coût, même s'il est surmontable : se préoccuper de la
consommation des machines, chercher des moyens
d'optimisation... Actuellement, qui regarde la puissance d'un
ordinateur quand il l'achète ? Ça ne fait aucune pression sur
les constructeurs de ce côté.
Et puis il faut envisager que le gisements d'économies
d'électricité (si on se limite à l'électricité) soit beaucoup
plus importants ailleurs, ou au moins qu'on sait difficilement
à l'avance où ils sont (isoler des logements, installer des
chauffe-eaux solaires...) Il faudrait prendre la question de
façon pragmatique pour le savoir... Et/ou augmenter le prix de
l'électricité pour tout le monde mettrait en relief les fortes
consommations qui peuvent être réduites. Un ensemble de
serveurs qui consommerait autant qu'une rame de train « sert »
combien de fois plus d'internautes qu'il y a de passagers dans
la rame ?
Ensuite je crains que sur quelques points cette intervention
mélange un peu tout, ou alors il ne développe pas jusqu'au
bout ce qu'il vaut dire quand il parle de
centralisation/décentralisation de la consommation d'énergie.
C'est de l'oral, donc on ne se relit pas, mais il y a
quand-même une contradiction entre « /quand on décentralise
ces infrastructures, on se met à consommer plus d’énergie,
parce qu’on ne fait plus des économies d’échelle/ » et «
/C’est l’hyper centralisation qui coûte très cher en énergie./
»
Donc je crois qu'il faut chiffrer et voir au cas par cas
plutôt que tirer certaines données dans le sens qui nous
attire et propager des impressions mal fondées. Et si ces
rumeurs sont tant diffusées plutôt que des explications basées
sur des faits et données pertinentes sur la question, j'aurais
tendance à faire le lien avec le manque de culture
scientifique ou à l'approche de l'enseignement des sciences
dans l'école française quand, restant très formelle, elle fait
trop peu de liens avec le concret, et laisse inchangées les
représentations spontanées qu'on se fait sur une question.
Autrement dit apprendre et appliquer des formules sans les
comprendre et ensuite n'avoir aucune idée de ce que représente
un kilowatt-heure et le confondre allègrement avec le
kilowatt...
Reste à discuter de la centralisation des serveurs pour des
question autres qu'énergétiques, ou encore la question des
ressources employées pour la production du matériel, sa durée
de vie, mais sans sauter trop vite d'une question à l'autre...
Le 13/12/2016 à 08:17, Marie-Odile Morandi a écrit :
Bonjour
Dans cette conférence
https://www.april.org/big-data-gafa-nos-donnees-numeriques-nous-appartiennent-elles
Intervention de B. Bayart qui donnes des éléments pour la
réponse à
ce souci
*Benjamin Bayart :* Oui. Voilà ! C’est très important,
parce que ça
fausse l’idée qu’ont les gens. Si je fais des choses sur
mon
ordinateur au lieu de les faire en réseau, ça consomme
probablement
plus d’électricité. L’existence du réseau permet de traiter
énormément de choses sans se déplacer. Ce qui correspond à
terme :
le seul mode de société qui permet de relocaliser la
production
c’est celui où les gens peuvent échanger des données. Il
faut faire
très attention à voir à quel endroit on consomme de
l’énergie et à
quel endroit on en économise. Je ne dis pas que la question
n’existe
pas, je dis qu’elle est beaucoup plus complexe et que je me
méfie
des études qu’on lit sur le sujet, parce qu’elles ont une
certaine
tendance à additionner n’importe quoi avec n’importe quoi
d’autre.
Oui les technologies de l’information et de la
communication
consomment une quantité énorme d’énergie. Oui ! Il se
trouve que si
on utilise correctement Internet, c’est une consommation
d’énergie
qu’on peut relocaliser.
À l’heure actuelle il y a une tendance, très fâcheuse, à
l’hyper
centralisation, c’est le principe des Google, Amazon, etc.,
qui sont
des plateformes gigantesques. Ça, c’est hyper consommateur
d’énergie
et surtout, ça consomme beaucoup d’énergie en un point.
Quand on
délocalise, quand on décentralise ces infrastructures, on
se met à
consommer plus d’énergie, parce qu’on ne fait plus des
économies
d’échelle, mais partout. C’est-à-dire si au lieu d’avoir
toutes vos
données chez Google, vous avez toutes vos données sur un
petit
ordinateur chez vous, ça va consommer plus d’énergie que
Google,
mais ça va consommer un tout petit peu d’énergie dans tous
les
logements, et ça c’est facile à produire de manière propre.
Produire
des mégawatts de manière propre c’est compliqué. Produire
quelques
kilowatts, pour sa maison, c’est assez simple. C’est-à-dire
qu’en
fait, c’est beaucoup moins que le chauffage. Ma
consommation
d’énergie en matière de numérique, c’est moins que le
chauffage de
mon logement, beaucoup moins. Et donc, c’est une
consommation
d’énergie qu’on est capable de relocaliser, à terme.
Il faut faire très attention dans les grilles de lecture à
ce qui
est lié à une forme particulière de l’usage qui est l’hyper
centralisation et à ce qui est lié à la technologie
elle-même. Le
numérique, en lui-même, est très peu consommateur
d’énergie. La
preuve un téléphone consomme très, très peu d’énergie. Si
vous
réfléchissez, la charge d’une batterie de téléphone, en
quantité
d’essence, c’est quelques gouttes. En fait, la quantité
d’énergie
qui est contenue dans une batterie de téléphone, c’est
l’équivalent
de quelques gouttes d’essence. Et pourtant, c’est un
ordinateur
extrêmement puissant. C’est-à-dire ça [Benjamin montre son
téléphone] c’est largement assez puissant pour traiter mon
mail,
enfin toutes mes données perso, quoi ! La quantité
d’énergie mise en
œuvre dans un certain nombre de cas est extrêmement
raisonnable.
Donc il faut faire très attention aux grilles de lecture.
C’est
l’hyper centralisation qui coûte très cher en énergie. Là
où il y a
un vrai problème, c’est sur les consommations de
ressources. C’est
sur le fait que ça, on le jette tous les trois/quatre ans,
alors
qu’il n’y a pas de vraies bonnes raisons. Ça, c’est un
autre sujet.
Ça, ce sont des questions de recyclage, etc., mais c’est
vrai dans
toutes les techniques.
/Amicalement
Marie-Odile Morandi
Adhérente April/
Le 13/12/2016 à 08:12, Frucot Jean-Louis a écrit :
Le 12/12/2016 à 23:53, Marc Hépiègne a écrit :
Concernant owncloud, ça fonctionne bien, mais il
faut un
serveur, ça ne
peut donc pas être totalement gratuit, mais c'est
pour la
bonne cause.
Il est une question que je me pose aussi (c'est une
vraie
question) : «Qu'en est-il de l'aspect énergétique de
l'auto-hébergement ?»
J'ai l'impression, mais peut-être n'est-ce qu'une
impression,
qu'un serveur personnel même avec un PI et surtout avec
les
disques durs consomme plus qu'une instance chez un
hébergeur pro
comme ovh.
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