Re: [EDUC] des collégiens installent Linux pour des écoliers

[ROYER Jean-Yves <royerjy AT wanadoo.fr>]

Bonjour,


Le 29/06/2017 à 01:01, Mathias Damour a écrit :
> Je dirais que pour avoir des marges de manœuvre (un peu de temps pour
> ne pas être trop dans l'urgence), il faudrait avoir l'objectif assumé
> d'en gagner, d'en économiser :
Cela semble fondamental, surtout quand dans les usages de l'informatique
la durée de retour sur l'investissement temps est parfois inférieure à
la journée, ce qui n'est pas rare.

Aux démarches citées, toutes plus pertinentes les unes que les autres,
je voudrais en ajouter une générale : apprendre à travailler et à
étudier avec un ordinateur. Ceci peut se décliner en de nombreux points,
par exemples :
- apprendre à s'exprimer en regardant l'écran et non le clavier,
- apprendre les raccourcis clavier les plus fréquents,
- ne pas travailler systématiquement à partir d'une page blanche, mais
presque toujours à partir de modèles bien conçus (à fournir aux élèves
dès la sixième au plus tard avant de leur apprendre à les adapter),
- structurer son expression comme sa pensée avec tous les moyens
d'expression : par exemple, feuilles de styles en rédigeant,
- comprendre les concepts sous-jacents à tous les outils numériques et
non apprendre des séquences de manipulation,
- savoir utiliser les aides des logiciels,
- etc.

J'accompagne des élèves de la sixième à la terminale et je ne veux même
plus les voir devant un ordinateur car j'ai les tripes qui font des
nœuds tant ils y perdent leur temps et se fatiguent inutilement à
produire de la mauvaise qualité : présentations, feuilles de calcul,
textes, sans compter les recherches sur le Web. J'ai renoncé à tenter de
leur faire quitter leurs mauvaises habitudes car ils s'imaginent des
champions. Les mauvaises habitudes sont des drogues dures... Je me
contente de leur montrer que très souvent, sans calculette, je suis
beaucoup plus rapide qu'eux et repère leurs erreurs. J'essaie de leur
montrer mes démarches et surtout de les motiver à les copier.

Il y a pourtant du confort et du temps enseignants et élèves à gagner
facilement à condition de présenter les bonnes pratiques dès le début
des usages, peut-être à retarder. Il serait aussi probablement utile
d'alerter les parents sur les risques à laisser les enfants
"gribouiller" longtemps avec des ordinateurs ou tablettes.

Librement.

-- 
Jean-Yves ROYER

>
>  * En confiant des tâches aux élèves,
>  * en les regroupant parfois par plusieurs classes pour un cours/une
>    séance communs,
>  * en faisant en sorte qu'ils travaillent parfois sans enseignant, (ou
>    bien à proximité d'enseignants, mais sans que l'un d'eux soit chargé
>    d'un cours à proprement parler).
>  * Et puis que la préparation des cours ne soit pas une tâche si
>    individuelle mais beaucoup plus partagée.
>
> La conceptions si individuelle, personnelle des cours et préparations
> d'un enseignant n'est-elle bien éloignée de la culture libre ?
>
> Les  barrières selon moi, en plus du poids de la tradition où l'élève
> n'a pas de rôle actif, c'est notamment
>
>  * la définition des obligations de service des enseignants, le groupe
>    classe et l'emploi du temps qui vont avec
>  * aussi la posture de revendiquer des moyens, quand elle va jusqu'à
>    s'opposer à une mesure si elle est susceptible de permettre des
>    économies et donc d'être une alternative à une augmentation de
>    moyens...

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