Accéder au contenu.
Menu Sympa

educ - Re: [EDUC] des collégiens installent Linux pour des écoliers

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

Archives de la liste

Re: [EDUC] des collégiens installent Linux pour des écoliers


Chronologique Discussions 
  • From: "William Gambazza" (wgambazza AT yahoo.fr via educ Mailing List) <educ AT april.org>
  • To: educ AT april.org
  • Subject: Re: [EDUC] des collégiens installent Linux pour des écoliers
  • Date: Thu, 29 Jun 2017 10:05:10 +0200
  • Authentication-results: vip.april.org; dkim=pass reason="2048-bit key; unprotected key" header.d=yahoo.fr header.i= AT yahoo.fr header.b=GEZkrjVn; dkim-adsp=pass; dkim-atps=neutral



Le 29/06/2017 à 01:01, Mathias Damour a écrit :
> Bonsoir,
>
> Le 28/06/2017 à 23:03, JC Salmon - Collège de Cluses a écrit :
>> Bonsoir,

Bonjour
je n'ai pas beaucoup de temps en ce moment pour participer à ce débat
très intéressant mais en tant qu'enseignant je ne peux pas laisser
passer certaines assertions de ce mail sans réagir ...

>> Je me pose quand même une question :
>> Pourquoi sommes-nous toujours dans l'urgence dans l'éducation nationale ?

Beaucoup d'enseignants se plaignent également de cela ainsi que d'une
espèce de vision à moyen et long termes qui guiderait l'ensemble. Aucun
programme politique de fait mention si ce n'est évasivement, d'une telle
vision à long termes.
Pour autant, il ne faut pas croire qu'il n'y ait pas de réflexions au
sein du ministère et des divers services concernés mais celles-ci sont
opaques et jamais officiellement publiées. Les seules réactions
diffusées sont périodiques et liées aux divers tests internationaux.


>> Et je suis bien d'accord, quand on confie des responsabilités aux élèves,
>> ce qui ne signifie pas les laissés livrés à eux-mêmes sans aide
>> on le regrette rarement. Et même pour des choses complexes.

Il y a du vrai mais en matière d'informatique, à l'échelle d'un EPLE du
secondaire, les contraintes de sécurité sont telles qu'elles sont gérées
par les collectivités et que les EPLE n'ont que très peu la main dessus.
Alors permettre à des élèves d'aller "trifouiller" le serveur n'est pas
pour demain.
Au mieux on peux envisager la gestion d'une salle info avec un serveur
indépendant mais qui n'aurait pas accès au web. Utilité hors ISN/ICN ?
Les lignes sont tout de même en train de bouger et le ByOD pointe le
bout de son nez. reste que les difficultés techniques
(généralisation/sécurisation du wifi - santé & sécurité - etc ...) et
juridiques (responsabilité pénale du principal/proviseur) en cas de
mauvaises utilisation (torrent, hacking.... déjà constatés à l'heure
actuelle dans les EPLE) font que ce n'est pas là non plus tout prêt à
mettre en place.


> Je dirais que pour avoir des marges de manœuvre (un peu de temps pour ne
> pas être trop dans l'urgence), il faudrait avoir l'objectif assumé d'en
> gagner, d'en économiser :
>
> * En confiant des tâches aux élèves,

C'est déjà le cas, compte tenu des contraintes indiquées

> * en les regroupant parfois par plusieurs classes pour un cours/une
> séance communs,

Belle idée mais dans la pratique, il n'y a en général qu'une salle
"amphi" dans un EPLE capable la plupart d'accepter 2 classes pour des
confs ou autres
Et selon le niveau, gérer un groupe de 60 à 70 élèves (2 classes)
requiert plus d'un adulte. De plus, ils sont devenus très réfractaires à
tout ce que nous appelons "cours magistraux". Pour ma part, je n'en fais
plus du tout et les mets en activité à chaque séance. Une version papier
& numérique(pdf) du cours leur est fourni en amont ou en aval de ces
activités

> * en faisant en sorte qu'ils travaillent parfois sans enseignant, (ou
> bien à proximité d'enseignants, mais sans que l'un d'eux soit chargé
> d'un cours à proprement parler).

L'expérience actuelle montre que les salles infos gérées de la sorte ont
une fréquence de renouvellement des périphériques très élevée : touches
inversées du clavier, Souris collées sur la table ...... sans adulte à
proximité c'est la fête du sli**


> * Et puis que la préparation des cours ne soit pas une tâche si
> individuelle mais beaucoup plus partagée.

C'est ce que font déjà les élèves qui réussissent. Les autres ne
cherchent pas ce genre de fonctionnement et subissent le carcan scolaire
la plupart du temps (généralisation un tantinet abusive, je l'avoue)

>
> La conceptions si individuelle, personnelle des cours et préparations
> d'un enseignant n'est-elle bien éloignée de la culture libre ?
>
> Les barrières selon moi, en plus du poids de la tradition où l'élève
> n'a pas de rôle actif, c'est notamment

La conception d'un cours par un enseignant n'est pas une méthode unique
mais propre à chacun et s'appelle "liberté pédagogique". L'objectif est
censé être commun. Inévitablement la progression et le contenu fourni
par un collègue lui "ressemble" et c'est normal.
Les élèves sont de plus en plus actifs car les collègues sont bien
conscients que les générations actuelles ne supportent plus le magistral
et non plus la capacité d'attention qu'il a pu exister avant (encore que
ça resterait à prouver).
Le problème est que pour être acteur, il faut déjà des bases qui ne
s'acquièrent généralement qu'au prix d'un effort d'attention et une
volonté de comprendre que tous les élèves n'ont pas ou ne veulent pas
investir.
La société actuelle ne vend plus la reconnaissance du travail mais au
contraire la réussite facile et sans efforts (émissions de téléréalité,
sportifs aux salaires mirobolants, ...)


> * la définition des obligations de service des enseignants, le groupe
> classe et l'emploi du temps qui vont avec
> * aussi la posture de revendiquer des moyens, quand elle va jusqu'à
> s'opposer à une mesure si elle est susceptible de permettre des
> économies et donc d'être une alternative à une augmentation de
> moyens...


C'est effectivement une vrai contrainte sur la mise en place de
certaines réformes. Imaginez vouloir "gommer" une discipline à un niveau
pour mettre les moyens dans cette même discipline sur un ultérieur et
afin de libérer des heures sur ce premier niveau pour renforcer une
autre discipline : cela aura des répercussions sur les postes
d'enseignants qui vont devoir se retrouver à muter parfois loin de chez
eux. Les syndicats y sont en général du coup assez opposés ...

Allez, je retourne à mes occupations du moment
Librement
William




Archives gérées par MHonArc 2.6.19+.

Haut de le page