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educ - Re: [EDUC] Orientation - Affelnet

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

Archives de la liste

Re: [EDUC] Orientation - Affelnet


Chronologique Discussions 
  • From: Étienne ANDRÉ <etienne AT intendancezone.net>
  • To: educ AT april.org
  • Subject: Re: [EDUC] Orientation - Affelnet
  • Date: Mon, 20 Sep 2021 23:33:07 +0200 (CEST)

Mhhh tout ceci est parisiano-parisien. Cette académie semble avoir fonctionné
jusqu'ici en trouvant super bien de constituer quatre ou cinq lycées de
relégation, pour les élèves dont aucun autre bahut ne voulait. J'arrive de
Créteil et on n'y voit pas de telles pratiques !

Tout était mieux que continuer ainsi, même un aglo foireux qui oublie des
élèves au passage... J'en ai déjà écrit trop, si vous transmettez ça au
recteur, je peux préparer mon déménagement !

----- Mail original -----
> De: "Jérôme" <jerome.lac AT lilo.org>
> À: educ AT april.org, "Marie-odile Morandi" <mbottoli AT mailarchi.it>
> Envoyé: Lundi 20 Septembre 2021 22:19:18
> Objet: Re: [EDUC] Orientation - Affelnet
>
>
>
> Bonjour à tous,
>
>
> Je peux témoigner de cette belle réussite qu'est ce programme
> Affelnet.
>
>
> Pour commencer, je me demande qui peut encore croire en France qu'une
> politique de mixité sociale peut exister?
>
>
> Les plus riches méprisent déjà l'Etat et ses fonctionnaires qui le
> font fonctionner. L'Etat est à leur service, ils le savent. Le
> système de reproduction sociale fonctionne à merveille au détriment
> de ceux qui n'ont que leur force de travail à proposer, ceux qui
> sont fatigués de leurs journées de travail, ceux qui n'ont pas la
> chance d'avoir un emploi fictif.
>
>
> Ainsi ceux qui n'ont pas d'autre choix que de croire aux fables de la
> république, au mythe de l'égalité ou à la légende urbaine de la
> démocratie en France, vont se faire manipuler un peu volontairement
> parce qu'à force, ils ne peuvent prétendre le contraire sauf à
> passer pour des imbéciles.
>
> Quand mon fils en 3 eme au collège Jean de La Fontaine dans le 16 eme
> arrondissement de Paris m'a parlé d'Affelnet et du truc de mixité
> sociale, je me suis dit que décidément, l'Education nationale était
> définitivement qu'un outil de manipulation aux mains du régime.
>
>
> Il a donc choisi 10 établissements et a placé en 7 eme position le
> lycée Jean de La Fontaine parce que si l'équipe enseignante est tout
> à fait convenable, on peut quand même tomber sur des profs de maths
> ou d'art plastique maîtrisant mal voire très mal la langue
> française. Sans parler de la prof de Français pour qui "l'anarchie
> c'est le chaos..." On se dit parfois que l'effondrement du niveau
> d'enseignement n'est pas qu'une légende.
>
> Au premier tour Affelnet, aucune affectation.. Second tour, aucune
> affectation. Troisième tour fin août/début septembre, on apprend
> qu'il est affecté dans le meilleur établissement de France, le lycée
> François Villon qui, contrairement aux établissements choisi en
> juin, ne communiquent pas sur les 96 à 100 % de réussite au Bac avec
> mention bien ou très bien. Ce lycée semble tout simplement ne pas
> avoir de résultat au Bac..
>
> J'ai écris à la Principale et à la Proviseure de la Cité scolaire
> Jean de La Fontaine, pour reconnaître qu'il était normal que mon
> fils de 14 ans, maillon faible de la société française, se devait
> d'être exclu le plus tôt possible. Elles m'ont répondu comprendre ma
> colère et m'ont affirmé que c'était le Rectorat qui avait
> "orchestré" cette opération Affelnet.
>
>
> J'ai bien tenté d'écrire que sa pauvre maman, professeure agrégée, ne
> comprenait pas pourquoi son fils soit si tôt exclu (elle vient d'un
> pays sur lequel les médias dominants et la bien-pensance ignorante
> crache à la moindre occasion mais où le collectivisme veut dire
> encore quelque chose).
>
> Cette tentative d'obtenir un "passe-droit" de fonctionnaire (de nos
> jours, avoir un "pass" est obligatoire pour avoir une vie sociale),
> aura fait long feu.
>
>
> En conclusion, nous ne pouvons pas bénéficier des cours du CNED
> (réglementé) car on ne rentre dans aucune case et nous ne sommes pas
> "des gens du voyage" comme c'est écrit dans leur formulaire pour
> espérer la gratuité des cours. Ce n'est pas grave, ça ne nous
> coûtera que 900 euros par an pour ne pas devoir envoyer notre petit
> bourgeois, nanti, dans ce lycée qui, rien qu'à l'évocation du nom,
> horrifie notre entourage composé de professeurs de différents
> lycées.
>
> Ah! j'oubliais, un détail. Cette exclusion de notre beau système
> scolaire va aussi enrichir, un peu, une de ces écoles hors contrat
> de 6500 euros l'année car en ce début de beau mois de septembre, je
> n'ai pas réussi à trouver la moindre place dans une école privée
> sous contrat avec l'Etat. Combien d'enfant sont concernés par cette
> soi-disant orchestration algorithmique? Nous n'en saurons rien.
> Serait-ce un complot ourdi par des forces obscures situées aux
> confins de l'univers? Un niveau d'incompétence généralisé ou est-ce
> que des abrutis ont essayé de bien faire et ont fait comme
> d'habitude ? Dans tous les cas, on appréciera (ou pas), à notre
> niveau cette belle fable de la mixité forcément aidée par la haute
> technologie au coeur du projet de Start-up Nation.
>
> Jérôme
>
>
>
>
> On 20/09/2021 16:57, Marie-odile Morandi wrote:
>
>
>
>
> Bonjour
>
> Je me permets de diffuser ce qui vient d'une autre liste
> d'enseignants.
> Aurélie Jean - Carte scolaire : ne jetons pas l’algorithme avec l’eau
> du bain
>
> CHRONIQUE. Le logiciel national d’affectation Affelnet voulait
> réactiver la mixité sociale dans les lycées parisiens. Mais tout ne
> s’est pas passé comme prévu.
>
>
> Un élève inscrit ses vœux pour le choix d'un futur lycée. © RICCARDO
> MILANI / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP Par Aurélie Jean
> Publié le 19/09/2021 à 10h00
>
>
>
> L a colère de nombreux parents se fait entendre après que
> l’algorithme Affelnet, imaginé pour réactiver la mixité sociale dans
> les lycées, a proposé à leurs enfants une école bien en dessous de
> leur niveau. En vue de cette nouvelle année scolaire à Paris , les
> élèves et leur famille ont dû établir sur le site dédié une liste
> préférentielle de lycées. Un algorithme, par un calcul de points,
> s’est ensuite chargé de déterminer l’établissement de l’élève. Mais,
> contre toute attente, l’algorithme a donné à d’excellents élèves un
> de leurs derniers choix – a fortiori les moins prisés. Un vrai
> problème.
>
> Car l’algorithme Affelnet aurait dû fonctionner pour tous les élèves,
> et pas uniquement pour une majorité d’entre eux – même écrasante. On
> s’accordera, bien sûr, sur le fait que ​​la méritocratie
> républicaine seule, dans un système où les silos sociaux se
> renforcent, ne suffit pas. Mais la réponse à y apporter doit être
> fiable à 100 %, au risque de recréer des injustices. Une analyse
> s’impose pour comprendre et réparer cet incident… rapidement.
> Bonne idée sur le papier
>
>
> Revoir l’attribution des lycées en fonction de critères
> socio-économiques, géographiques et scolaires des élèves pour leur
> offrir les mêmes chances de réussir est une bonne idée. On peut tout
> à fait comprendre qu’un élève avec 11/20 de moyenne au lycée
> Louis-Legrand – l’un des meilleurs établissements de la capitale –
> puisse être en compétition avec un élève ayant 19 de moyenne au
> lycée Bergson dans le 19 e arrondissement, beaucoup moins réputé.
> Mais, jusqu’à présent, cela était impossible. Un calcul prenant en
> compte des critères pour rééquilibrer les opportunités offertes aux
> élèves est une voie habile à explorer. C’est ce qu’ambitionne la
> réforme Affelnet. Mais, pour atteindre un tel objectif, il faut
> plusieurs prérequis, dont l’absence de biais dans le calcul, des
> critères judicieux, et la garantie que les utilisateurs comprennent
> son fonctionnement. Intéressons-nous ici au dernier point, mais en
> aveugle car l’algorithme n’est pas encore public.
>
> Pour qu’un algorithme fonctionne correctement, il faut que les
> utilisateurs en connaissent un peu la logique pour pouvoir lui
> fournir des données pertinentes. Sans cela, il orientera
> l’utilisateur – ici l’élève – vers une réponse maladroite, voire
> injuste, même si elle est mathématiquement correcte. Dans ce cas
> présent, les élèves et leur famille pouvant entrer cinq à dix choix
> de lycées ne connaissaient pas l’impact du nombre de choix ou encore
> ce que ces choix impliquaient dans le résultat final. On peut ici
> imaginer qu’un élève proposant cinq choix – en théorie les plus
> demandés – aura plus de chances de se voir attribuer l’un de ces
> établissements qu’un élève qui aurait les mêmes premiers choix mais
> dans une liste de dix lycées. Cela permet de minimiser les risques
> d’avoir des élèves sans établissement. Comprendre le sens
>
>
> Les solutions à poursuivre sont les suivantes. Tout d’abord, il faut
> exiger une efficacité totale de l’algorithme. Le cas contraire, il
> faut résoudre – pour cette année au moins – à la main les cas qui
> n’ont pas fonctionné pour le bien des élèves avant tout. Il faut
> aussi tester l’algorithme avant son utilisation massive et en cours
> de fonctionnement pour se prémunir d’erreurs, voire de biais, dans
> le nombre de choix entrés par l’élève et sa famille, par exemple. On
> peut en effet se demander si ce nombre fourni par l’élève ne dépend
> pas de son genre ou de ses origines sociales, qui traduiraient son
> assurance ou sa capacité à faire confiance à l’État. Enfin, il est
> fondamental d’expliquer la logique calculatoire avec pédagogie pour
> se prémunir d’erreurs de jugement de la part des familles, comme
> mettre un lycée non souhaité en dernière position d’une longue liste
> en supposant que l’algorithme ne le proposera jamais, alors que la
> logique algorithmique suppose que chaque établissement proposé est
> désiré.
>
> Qu’il soit algorithmique ou étatique, pour qu’un système fonctionne
> correctement, les individus qui en sont les sujets doivent pouvoir
> en comprendre le sens. C’est la raison pour laquelle, dans un monde
> toujours plus numérisé, l’explicabilité algorithmique qui consiste à
> décrire la logique des algorithmes est un enjeu fondamental dans les
> décennies à venir.
>
> https://www.lepoint.fr/debats/aurelie-jean-carte-scolaire-ne-jetons-pas-l-algorithme-avec-l-eau-du-bain-19-09-2021-2443753_2.php?M_BT=2957571013933#xtor=EPR-6-[Newsletter-Mi-journee]-20210919
>
> https://www.lepoint.fr/education/carte-scolaire-que-risque-t-on-a-tricher-12-03-2021-2417448_3584.php
>
> https://www.lepoint.fr/invites-du-point/aurelie-jean-transparence-et-explicabilite-des-algorithmes-la-grande-confusion-13-06-2021-2430716_420.php
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