Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)
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- From: Vincent Mabillot <vincent.mabillot AT free.fr>
- To: educ AT april.org
- Subject: Re: [EDUC] Orientation - Affelnet
- Date: Tue, 21 Sep 2021 01:58:03 +0200
En région lyonnaise des effets de bords similaires se sont produits. L'opacité du système ne permet pas aux familles de faire des vœux qui regroupent des choix d'option et des choix de proximité territoriale … sauf à placer ses mômes dans le privé ou toutes les options sont présentes. Dans le public, il semble qu'il faille croiser les doigts pour que l'emploi du temps de son parcours soit cohérent avec une option qu'il faudra aller faire dans un autre bahut. Quand on voit la galère des options au sein d'un seul établissement, on imagine qu'il manque un merveilleux algorithme pour gérer les emplois du temps individualisés au niveau d'une académie… même pas peur! Bon courage Le 20/09/2021 à 23:33, Étienne ANDRÉ a
écrit :
Mhhh tout ceci est parisiano-parisien. Cette académie semble avoir fonctionné jusqu'ici en trouvant super bien de constituer quatre ou cinq lycées de relégation, pour les élèves dont aucun autre bahut ne voulait. J'arrive de Créteil et on n'y voit pas de telles pratiques ! Tout était mieux que continuer ainsi, même un aglo foireux qui oublie des élèves au passage... J'en ai déjà écrit trop, si vous transmettez ça au recteur, je peux préparer mon déménagement ! ----- Mail original ----- De: "Jérôme" <jerome.lac AT lilo.org> À: educ AT april.org, "Marie-odile Morandi" <mbottoli AT mailarchi.it> Envoyé: Lundi 20 Septembre 2021 22:19:18 Objet: Re: [EDUC] Orientation - Affelnet Bonjour à tous, Je peux témoigner de cette belle réussite qu'est ce programme Affelnet. Pour commencer, je me demande qui peut encore croire en France qu'une politique de mixité sociale peut exister? Les plus riches méprisent déjà l'Etat et ses fonctionnaires qui le font fonctionner. L'Etat est à leur service, ils le savent. Le système de reproduction sociale fonctionne à merveille au détriment de ceux qui n'ont que leur force de travail à proposer, ceux qui sont fatigués de leurs journées de travail, ceux qui n'ont pas la chance d'avoir un emploi fictif. Ainsi ceux qui n'ont pas d'autre choix que de croire aux fables de la république, au mythe de l'égalité ou à la légende urbaine de la démocratie en France, vont se faire manipuler un peu volontairement parce qu'à force, ils ne peuvent prétendre le contraire sauf à passer pour des imbéciles. Quand mon fils en 3 eme au collège Jean de La Fontaine dans le 16 eme arrondissement de Paris m'a parlé d'Affelnet et du truc de mixité sociale, je me suis dit que décidément, l'Education nationale était définitivement qu'un outil de manipulation aux mains du régime. Il a donc choisi 10 établissements et a placé en 7 eme position le lycée Jean de La Fontaine parce que si l'équipe enseignante est tout à fait convenable, on peut quand même tomber sur des profs de maths ou d'art plastique maîtrisant mal voire très mal la langue française. Sans parler de la prof de Français pour qui "l'anarchie c'est le chaos..." On se dit parfois que l'effondrement du niveau d'enseignement n'est pas qu'une légende. Au premier tour Affelnet, aucune affectation.. Second tour, aucune affectation. Troisième tour fin août/début septembre, on apprend qu'il est affecté dans le meilleur établissement de France, le lycée François Villon qui, contrairement aux établissements choisi en juin, ne communiquent pas sur les 96 à 100 % de réussite au Bac avec mention bien ou très bien. Ce lycée semble tout simplement ne pas avoir de résultat au Bac.. J'ai écris à la Principale et à la Proviseure de la Cité scolaire Jean de La Fontaine, pour reconnaître qu'il était normal que mon fils de 14 ans, maillon faible de la société française, se devait d'être exclu le plus tôt possible. Elles m'ont répondu comprendre ma colère et m'ont affirmé que c'était le Rectorat qui avait "orchestré" cette opération Affelnet. J'ai bien tenté d'écrire que sa pauvre maman, professeure agrégée, ne comprenait pas pourquoi son fils soit si tôt exclu (elle vient d'un pays sur lequel les médias dominants et la bien-pensance ignorante crache à la moindre occasion mais où le collectivisme veut dire encore quelque chose). Cette tentative d'obtenir un "passe-droit" de fonctionnaire (de nos jours, avoir un "pass" est obligatoire pour avoir une vie sociale), aura fait long feu. En conclusion, nous ne pouvons pas bénéficier des cours du CNED (réglementé) car on ne rentre dans aucune case et nous ne sommes pas "des gens du voyage" comme c'est écrit dans leur formulaire pour espérer la gratuité des cours. Ce n'est pas grave, ça ne nous coûtera que 900 euros par an pour ne pas devoir envoyer notre petit bourgeois, nanti, dans ce lycée qui, rien qu'à l'évocation du nom, horrifie notre entourage composé de professeurs de différents lycées. Ah! j'oubliais, un détail. Cette exclusion de notre beau système scolaire va aussi enrichir, un peu, une de ces écoles hors contrat de 6500 euros l'année car en ce début de beau mois de septembre, je n'ai pas réussi à trouver la moindre place dans une école privée sous contrat avec l'Etat. Combien d'enfant sont concernés par cette soi-disant orchestration algorithmique? Nous n'en saurons rien. Serait-ce un complot ourdi par des forces obscures situées aux confins de l'univers? Un niveau d'incompétence généralisé ou est-ce que des abrutis ont essayé de bien faire et ont fait comme d'habitude ? Dans tous les cas, on appréciera (ou pas), à notre niveau cette belle fable de la mixité forcément aidée par la haute technologie au coeur du projet de Start-up Nation. Jérôme On 20/09/2021 16:57, Marie-odile Morandi wrote: Bonjour Je me permets de diffuser ce qui vient d'une autre liste d'enseignants. Aurélie Jean - Carte scolaire : ne jetons pas l’algorithme avec l’eau du bain CHRONIQUE. Le logiciel national d’affectation Affelnet voulait réactiver la mixité sociale dans les lycées parisiens. Mais tout ne s’est pas passé comme prévu. Un élève inscrit ses vœux pour le choix d'un futur lycée. © RICCARDO MILANI / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP Par Aurélie Jean Publié le 19/09/2021 à 10h00 L a colère de nombreux parents se fait entendre après que l’algorithme Affelnet, imaginé pour réactiver la mixité sociale dans les lycées, a proposé à leurs enfants une école bien en dessous de leur niveau. En vue de cette nouvelle année scolaire à Paris , les élèves et leur famille ont dû établir sur le site dédié une liste préférentielle de lycées. Un algorithme, par un calcul de points, s’est ensuite chargé de déterminer l’établissement de l’élève. Mais, contre toute attente, l’algorithme a donné à d’excellents élèves un de leurs derniers choix – a fortiori les moins prisés. Un vrai problème. Car l’algorithme Affelnet aurait dû fonctionner pour tous les élèves, et pas uniquement pour une majorité d’entre eux – même écrasante. On s’accordera, bien sûr, sur le fait que la méritocratie républicaine seule, dans un système où les silos sociaux se renforcent, ne suffit pas. Mais la réponse à y apporter doit être fiable à 100 %, au risque de recréer des injustices. Une analyse s’impose pour comprendre et réparer cet incident… rapidement. Bonne idée sur le papier Revoir l’attribution des lycées en fonction de critères socio-économiques, géographiques et scolaires des élèves pour leur offrir les mêmes chances de réussir est une bonne idée. On peut tout à fait comprendre qu’un élève avec 11/20 de moyenne au lycée Louis-Legrand – l’un des meilleurs établissements de la capitale – puisse être en compétition avec un élève ayant 19 de moyenne au lycée Bergson dans le 19 e arrondissement, beaucoup moins réputé. Mais, jusqu’à présent, cela était impossible. Un calcul prenant en compte des critères pour rééquilibrer les opportunités offertes aux élèves est une voie habile à explorer. C’est ce qu’ambitionne la réforme Affelnet. Mais, pour atteindre un tel objectif, il faut plusieurs prérequis, dont l’absence de biais dans le calcul, des critères judicieux, et la garantie que les utilisateurs comprennent son fonctionnement. Intéressons-nous ici au dernier point, mais en aveugle car l’algorithme n’est pas encore public. Pour qu’un algorithme fonctionne correctement, il faut que les utilisateurs en connaissent un peu la logique pour pouvoir lui fournir des données pertinentes. Sans cela, il orientera l’utilisateur – ici l’élève – vers une réponse maladroite, voire injuste, même si elle est mathématiquement correcte. Dans ce cas présent, les élèves et leur famille pouvant entrer cinq à dix choix de lycées ne connaissaient pas l’impact du nombre de choix ou encore ce que ces choix impliquaient dans le résultat final. On peut ici imaginer qu’un élève proposant cinq choix – en théorie les plus demandés – aura plus de chances de se voir attribuer l’un de ces établissements qu’un élève qui aurait les mêmes premiers choix mais dans une liste de dix lycées. Cela permet de minimiser les risques d’avoir des élèves sans établissement. Comprendre le sens Les solutions à poursuivre sont les suivantes. Tout d’abord, il faut exiger une efficacité totale de l’algorithme. Le cas contraire, il faut résoudre – pour cette année au moins – à la main les cas qui n’ont pas fonctionné pour le bien des élèves avant tout. Il faut aussi tester l’algorithme avant son utilisation massive et en cours de fonctionnement pour se prémunir d’erreurs, voire de biais, dans le nombre de choix entrés par l’élève et sa famille, par exemple. On peut en effet se demander si ce nombre fourni par l’élève ne dépend pas de son genre ou de ses origines sociales, qui traduiraient son assurance ou sa capacité à faire confiance à l’État. Enfin, il est fondamental d’expliquer la logique calculatoire avec pédagogie pour se prémunir d’erreurs de jugement de la part des familles, comme mettre un lycée non souhaité en dernière position d’une longue liste en supposant que l’algorithme ne le proposera jamais, alors que la logique algorithmique suppose que chaque établissement proposé est désiré. Qu’il soit algorithmique ou étatique, pour qu’un système fonctionne correctement, les individus qui en sont les sujets doivent pouvoir en comprendre le sens. C’est la raison pour laquelle, dans un monde toujours plus numérisé, l’explicabilité algorithmique qui consiste à décrire la logique des algorithmes est un enjeu fondamental dans les décennies à venir. https://www.lepoint.fr/debats/aurelie-jean-carte-scolaire-ne-jetons-pas-l-algorithme-avec-l-eau-du-bain-19-09-2021-2443753_2.php?M_BT=2957571013933#xtor=EPR-6-[Newsletter-Mi-journee]-20210919 https://www.lepoint.fr/education/carte-scolaire-que-risque-t-on-a-tricher-12-03-2021-2417448_3584.php https://www.lepoint.fr/invites-du-point/aurelie-jean-transparence-et-explicabilite-des-algorithmes-la-grande-confusion-13-06-2021-2430716_420.php -- Amicalement Marie-Odile Morandi Libre à lire ! April Soutenir le logiciel libre et les actions de l'April -- Pour vous désinscrire de cette liste : https://listes.april.org/wws/sigrequest/educ Pour connaître la configuration de la liste, gérer votre abonnement à la liste educ et vos informations personnelles : https://listes.april.org/wws/info/educ -- -- Pour vous désinscrire de cette liste : https://listes.april.org/wws/sigrequest/educ Pour connaître la configuration de la liste, gérer votre abonnement à la liste educ et vos informations personnelles : https://listes.april.org/wws/info/educ -- ================================================================= Retrouvez "Mes expressions libres" et mon agenda sur: http://vincent.mabillot.net À suivre au fil de l'eau sur Mastodon: vincentmabillot AT framapiaf.org ======================================================== |
- [EDUC] Orientation - Affelnet, Marie-odile Morandi, 20/09/2021
- Re: [EDUC] Orientation - Affelnet, Jean-Christophe Becquet, 20/09/2021
- Re: [EDUC] Orientation - Affelnet, Jérôme, 20/09/2021
- Re: [EDUC] Orientation - Affelnet, Étienne ANDRÉ, 20/09/2021
- Re: [EDUC] Orientation - Affelnet, Vincent Mabillot, 21/09/2021
- Re: [EDUC] Orientation - Affelnet, Étienne ANDRÉ, 20/09/2021
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