Guide d'argumentaire à destination des ap riliens eux-mêmes

[Vincent Calame <vincent.calame AT exemole.fr>]

Bonjour à tous,

Je me permets de créer un nouveau fil en complément des fils « Flyer 
logiciels libres » et « Documents expliquant le libre ». En effet, ces 
fils parlent de documents à destination du public. Je voudrais également 
réfléchir à un document à destination de ceux qui tiennent un stand pour 
les aider à adapter leurs discours en fonction de leurs interlocuteurs.

Nous affrontons des publics de plus en plus différents et c'est tant 
mieux. C'est clair qu'on ne tient pas le même discours à Paris Capital 
du Libre qu'à la braderie de Lille ou au forum des associations de 
Paris. Les mêmes questions reviennent tout le temps mais la manière de 
répondre n'est jamais la même.

Je vous transmets mon expérience récente au forum des associations 
parisiennes :
- la personne arrive, elle regarde le panneau de l'April et neuf fois 
sur dix, elle pose la question fatidique « et alors, qu'est-ce que c'est 
que le logiciel libre ?».
La première fois que j'ai répondu à cette question samedi matin, à une 
femme de plus de soixante ans, j'ai commencé à parler des quatre 
libertés et quand j'ai abordé le fait que le code-source était ouvert, 
j'ai vu le visage de mon interlocutrice se fermer (François est témoin) 
et là j'ai compris que je m'étais planté. En quelques mots maladroits, 
je suis parti d'une situation avec un préjugé favorable à une situation 
mal engagée.

Par la suite, j'ai essayé de faire un peu de « profilage » (soyons un 
peu marketeux, que diable). Et voici les différentes images que j'ai 
employé :

- Version nostalgie : « les logiciels propriétaires, c'est comme les 
moteurs des voitures actuelles : des boites fermées sur lequel personne 
ne peut intervenir à part le concessionnaire. Le logiciel libre, c'est 
comme le moteur d'une Deux Chevaux : ça vous emmène au bout du monde et, 
si vous même vous n'êtes pas mécanicien, vous trouverez toujours un 
passionné capable de la réparer ». Cette image, je l'utilise avec les 
plus de cinquante qui ont forcément été en contact un jour ou un autre 
avec cette voiture mythique.

- Version « tiers-mondiste » : « les logiciels propriétaires, c'est 
comme lorsque la France vend une centrale nucléaire à un pays du Sud, 
sous prétexte de rendre service, elle maintient le pays du Sud dans une 
dépendance technologie. Les logiciels libres, c'est un transfert de 
technologie Nord-Sud immédiat et permanent. Avec les logiciels libres, 
pays du  Sud et du Nord ». Cette image, je l'ai utilisé dans trois cas 
lorsque la personne travaillait dans la solidarité internationale.

- Version « économie solidaire » : « un logiciel est un "bien qui se 
multiplie en se partageant": c'est un bien numérique au cout de 
duplication nul qui gagne à être partagé par le plus grand nombre. Les 
quatre libertés du logiciel libre garantissent que ce partage se fait 
sur des bases équitables et non au détriment du consommateur ».  Cet 
argumentaire est évidemment à utiliser lorsque vous sentez la personne 
concernée par ces questions-là (je ne vais pas jusqu'à regarder si elle 
porte des baskets Veja).

Voilà. Tout ça pour dire qu'il ne faut sans doute pas se contenter d'une 
seule image. L'enjeu, c'est de trouver l'image qui parle à 
l'interlocuteur. C'est clair que sur un stand de Paris Capitale du 
Libre, les arguments ne seraient pas du tout les mêmes.

Vincent