Objet : Liste du groupe de travail Diversité (liste à inscription publique)
Archives de la liste
- From: Estelle Eulriet <estelle.eulriet AT gmail.com>
- To: François Poulain <fpoulain AT metrodore.fr>
- Cc: diversite AT april.org
- Subject: Re: [Diversite] 28% de femmes dans l'informatique proprio ?
- Date: Wed, 29 Jun 2011 03:27:12 +0200
Bonjour,
à 1èr lecture de ces 2 études :
- je ne vois pas dans FLOSSPOLS d'amalgame entre contribuer et coder puisqu'ils soulignent précisément ce point tout au début de l'étude : que d'une manière générale, la participation des femmes aux communautés /projets FLOSS serait "minimisée" car les projets FLOSS ont jusqu'alors été culturellement beaucoup orienté sur la production de code - domaine où les femmes sont moins nombreuses que les hommes.
- pour le rapport NSF, on a effectivement dans la table H4 une barre qui monte - à vue à un peu moins de 25% pour la participation des femmes en Sciences et Ingénierie dans le secteur privé
Les tables H28 ou H29 et H30 donnent des niveaux de représentation féminine dans le secteur des "Computing Science" entre 40 - 45% chez les institutionnels, 10-15% dans le privé.
En tant que nouvelle dans ce groupe, je ne comprends pas bien le but de la manoeuvre : analyser les études faites sur la diversité dans les FLOSS ... ok, mais dans quel but ? pour produire quel genre de réflexion ? quelle est la question de départ et que cherche-t-on à découvrir ou montrer ?
on dirait que tout se réduit à démontrer que le chiffre de 28% de femmes dans le propriétaire est faux; et ensuite ? ça rassurera la communauté Libre ?
Même si je suis bonne joueuse et qu'on dit qu'il y a 28% de femmes dans les sciences, ingénierie en général, FLOSS ou pas FLOSS ... ça donne quoi ?
- que la diversité n'est pas au rendez-vous, l'égalité des salaires non plus, les évolutions de carrière non plus;
- que les communautés FLOSS peuvent bien essayer de redorer leur blason en gonflant leurs chiffres de diversité avec quelques traductrices de docs ou graphiste femmes pour je ne sais trop quel logo d'un projet utilisé par 3 clanpins, c'est un fait que ces activités ne sont pas reconnues comme activités majeures, ne sont pas autant valorisées, notamment dans la communauté du Libre; sous cet angle, la supériorité du privé en ce domaine paraît naturelle, puisque pour vendre son produit, il faut bien l'empaqueter, et ça, le privé a dû le comprendre plus tôt, par simple nécessité; nécessité de rentabilité à laquelle n'avaient jusqu'alors pas vraiment été soumis les projets FLOSS et qui peut être un point d'entrée de plus de femmes (activités communicantes), plus d'étrangers (import/export, internationalisation, marketing localisé culturellement), etc ...
Qu'est-il recherché par le groupe Diversité April au travers de cette démarche d'analyse ?
Par avance merci,
Estelle
Le 27 juin 2011 12:11, François Poulain <fpoulain AT metrodore.fr> a écrit :
Salut,
[Je top-post pour re-situer le contexte pour les éventuels nouveaux
inscrits. L'étude est disponible ici :
http://flosspols.org/deliverables/FLOSSPOLS-D16-Gender_Integrated_Report_of_Findings.pdf ]
Vérification faite, il me semble bien que la méthodologie de l'étude
favorise le comptage des « commiteurs », dans la mesure où elle fait
appel à de l'autodéclaration dans un contexte où il y a un amalgame
assez marqué : contribuer => coder. Ça pose différents problèmes
quantitatifs et qualitatifs qui limitent l'analyse, mais ils en sont
visiblement conscient (voir la section 3.3).
En revanche, là où il semble y avoir un sérieux manque de sérieux, c'est
dans l'affirmation que 28 % de femmes qui coderaient dans
l'informatique privatrice : « just about 1.5% of F/LOSS community
members were female at that time, compared with 28% in proprietary
software (NSF 2004) » (page 4 du rapport).
Le fameux rapport du NSF est disponible ici :
http://www.nsf.gov/statistics/wmpd/pdf/nsf04317.pdf
Toutefois, je n'ai rien trouvé à l'intérieur du rapport qui permette
d'affirmer un tel chiffre. Ça semble assez invraisemblable. Au
contraire, si on prend les chiffres globaux au niveau des employés dans
tous les domaines confondus de l'ingénierie (Table H5), on trouve
environ 2% de femmes, ce qui ne m'étonne pas du tout.
Je vais tenter de contacter les auteurs pour leur demander où ils
trouvent ce chiffre, mais à mon avis il s'agit pour l'essentiel d'une
lecture fautive du rapport du NSF.
Je vous tiens au courant.
François
Le Mon, 7 Feb 2011 20:14:39 +0100,
François Poulain <fpoulain AT metrodore.fr> a écrit :
> Salut,
>
> Le Mon, 7 Feb 2011 17:26:23 +0100,
> Luc Fievet <luc.fievet AT gmail.com> a écrit :
>
> > Les chiffres que j'avais en tête étaient de l'ordre de 20% il y a
> > quelques années. Ce que l'on déplore tout particulièrement, c'est la
> > très faible proportion de femmes dans le logiciel libre
> > spécifiquement. Le chiffre de 2% qui circule s'applique normalement
> > aux projets libres. Ceci-dit, je ne sais pas comment ces chiffres
> > ont été obtenus.
>
> Il me semble que des deux cotés ne sont pas comptés la même chose.
>
> Il faudrait prendre la méthodologie pour confirmer, mais je suppose
> que les « 2% » de femmes relevées (ou quelque chose comme ça) ne
> concernent que des comiteuses sur un dépôt de source.
>
> Et je serais bien étonné (c'est un euphémisme) de voir en entreprise
> « propriétaire » un chiffre significativement différent, ayant
> rencontré la même proportion de femmes au cours de mes études, ayant
> rencontré beaucoup de gens de différents horizons techniques faisant
> le même constat, et ayant vu de l'intérieur différentes entreprises
> qui produisent du code.
>
> Je suppose que la différence peut s'expliquer du fait que si on compte
> les « équipes de développement » dans le monde propriétaire, il y aura
> de nombreux postes moins orienté purement « code » : ergonomes,
> technico-commerciaux, graphistes, managers, etc. D'où un meilleur
> équilibre des genres, mais qui du coup ne permet pas de conclure.
>
> Il y a certainement aussi des différences de domaines : on imagine
> bien que développer une infrastructure telle que Apache ou Linux ne
> fait pas appel aux mêmes métiers que du webdesign. Or, les seconds
> sont *beaucoup* plus nombreux que les premiers, et amha mieux placés
> pour équilibrer les genres, une fois de plus.
>
> Si c'est le cas (et mon expérience au sein des communautés que je
> fréquente ne me donne pas vraiment tord), il serait grand temps que
> les sociologues qui font des statistiques arrêtent de postuler la
> supériorité du seul code dans les communautés du libre, afin de
> comparer ce qui est comparable. Ça ne rétablira pas le déficit de
> femmes dans les métiers d'ingénierie mais ça évitera de publier des
> chiffres qui semblent relativement faux.
>
> François
>
--
François Poulain <fpoulain AT metrodore.fr>
Le serpent qui ne peut changer de peau périt.
-+- Friedrich Nietszche, Aurore -+-
- Re: [Diversite] 28% de femmes dans l'informatique proprio ?, François Poulain, 27/06/2011
- Re: [Diversite] 28% de femmes dans l'informatique proprio ?, Estelle Eulriet, 29/06/2011
- Re: [Diversite] 28% de femmes dans l'informatique proprio ?, François Poulain, 29/06/2011
- Re: [Diversite] 28% de femmes dans l'informatique proprio ?, Estelle Eulriet, 29/06/2011
- Re: [Diversite] 28% de femmes dans l'informatique proprio ?, Nicolas THOMASSE, 29/06/2011
- Re: [Diversite] 28% de femmes dans l'informatique proprio ?, François Poulain, 30/06/2011
- Re: [Diversite] 28% de femmes dans l'informatique proprio ?, François Poulain, 29/06/2011
- Re: [Diversite] 28% de femmes dans l'informatique proprio ?, Nicolas THOMASSE, 29/06/2011
- Re: [Diversite] 28% de femmes dans l'informatique proprio ?, Estelle Eulriet, 29/06/2011
- Re: [Diversite] 28% de femmes dans l'informatique proprio ?, François Poulain, 29/06/2011
- Re: [Diversite] 28% de femmes dans l'informatique proprio ?, Estelle Eulriet, 29/06/2011
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