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educ - Re: [April] "Droit à l'oubli" et logiciel libre

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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Re: [April] "Droit à l'oubli" et logiciel libre


Chronologique Discussions 
  • From: Patrick <patrick.abul AT free.fr>
  • To: april AT april.org
  • Cc: debats AT april.org, educ AT april.org
  • Subject: Re: [April] "Droit à l'oubli" et logiciel libre
  • Date: Wed, 18 Nov 2009 13:23:23 +0100

Le mercredi 18 novembre 2009, Patrick a écrit :
> Le mardi 17 novembre 2009, Hugo Roy a écrit :
> > Lorsqu'arrive le moment fatidique où quelqu'un désire supprimer quelque
> > chose
> > qu'il a publié
>
> Dès lors que l'on publie quelque chose, ce contenu a-t-il vocation à être
> retiré de la publication ?
>
> On peut citer des cas emblématiques tels que les publications d'ados (ou
> majeurs immatures), ou celles de politiques (que les traces trahissent).
>
> Une fois que le droit à supprimer des publication est acté, quelles en
> seront les modalités ?
> Qui pourra dépublier ? Quels seront les critères de dépublication ? Comment
> organiser la chaîne de dépublication des contenus dupliqués ?
>
> L'auteur aurait une grande légitimité de pouvoir dépublier, qu'il subisse
> des pressions, ou qu'il se ravise sur un contenu lancé à la légère.
> L'éditeur, c'est à dire l'admin tout puissant, sur des critères techniques
> ou d'appréciation de la loi qu'il en ferait. Enfin l'autorité judiciaire
> garante de l'impartialité de la loi, lorsqu'elle est saisie d'un recours.
>
> Les contenus pourront être dépubliés selon qu'il plaît à l'auteur, qu'il
> déplaît à l'éditeur, ou qu'il contrevient à la loi. Le législateur, s'il a
> soulevé les débats par des exemples emblématiques, n'a pas fourni de cadre
> au fond d'un tel texte. Il n'est pas exclu d'abord, le retrait de thèses
> dérangeantes, pour ce qu'elles déplairaient à un pouvoir. Il n'est pas
> exclu ensuite, le retrait d'informations désservant l'immaculée ambition
> d'un individu. Il n'est pas exclu aussi le retrait d'éléments pouvant avoir
> un quelconque intérêt scientifique, comme ces pièces manquantes qu'on a
> brûlées pendant des siècles.
> La presse est une des premières victimes, et à ce titre ses auteurs, les
> journalistes. Qu'en est-il des retraits auquels on les soumet ?
> Professionnels, ou éthiques, il y a tout d'abord les erratas, généralement
> bien camouflés lorsqu'ils ne concernent pas un pouvoir. Une information
> fausse pourra être désormais retirée, retirant de même tous les débats
> contradictoires qui y seront attachés : il manquera la pierre d'angle de
> l'accusation. Indirects et flous, il y a l'ensemble des éléments qui, pris
> dans un contexte particulier, dans l'espace ou dans le temps, en viendront
> à interagir avec l'information diffusée, et qui auront un intérêt
> quelconque à supprimer ou dévier une telle information, non par la
> contradiction longue et complexe, mais par l'anéantissement brutal et
> total. Enfin, inquisitoires, il y a les pressions, qui font qu'un article
> publié puisqu'il peut être dépublié et ne plus exister, freinera bien des
> contre-pouvoirs dans leur volonté de s'exercer. Notre société nouvelle, qui
> assimile de plus en plus souvent le débat au bruit, est symptômatique d'un
> tel mépris de la contradiction, dont le retrait sonnerait le glas.
>
> Un tel dispositif ne peut exister sans des droits et une traçabilité
> attachés aux contenus, même les plus insignifiants. En effet, si vous
> voulez supprimer une blague ou un commentaire, il vous faudra démontrer vos
> droits et retrouver toute trace du contenu. La licence libre se trouve
> disqualifiée. Trop compliqué de tracer un contenu dont les modifications
> sont possibles à grande échelle et sans contrepartie autre que la
> conservation des conditions initiales. Impossible de maîtriser la
> dépublication d'un contenu qui peut être dupliqué à l'infini.
>
> On trouve ainsi une revanche du monde dit réel sur celui des idées, dit
> virtuel.
> Les paroles sont des actes. Les écrits, qui ont pour vocation à les
> transmettre et à durer, depuis qu'ils ont inauguré l'Histoire, ont toujours
> été menacés. Internet ne sera pas une nouvelle ère, qui remettra pas ce
> constat en cause.

Des liens intéressants ici :
http://docsdocs.free.fr/spip.php?article413
"l'article L. 312-9 du code de l'éducation afin que l'initiation des élèves à
l'usage d'Internet couvre autant les questions liées au téléchargement
illégal (prescription introduite par l'article 16 de la loi n° 2009-669 du 12
juin 2009 favorisant la diffusion et la protection de la création sur
internet, dite « HADOPI 1 ») que celles, tout aussi essentielles, de la
protection des données personnelles et, plus généralement, de la vie privée"
... ferait mieux, comme l'a fait le Président des Etats-Unis devant une salle
de classe, dans une video médiatisée, d'apprendre aux petits et aux grands, à
ne pas publier n'importe quoi !

Cordialement.



--
http://abul.org
Le verrouillage nuit à la création.
http://www.laquadrature.net/
Aujourd'hui il y a 5488 adhérents à l'April : http://www.april.org


  • Re: [April] "Droit à l'oubli" et logiciel libre, Patrick, 18/11/2009

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