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educ - Re: [EDUC] Enseignement de l'informati que à l'école (was : Réponse à Bastien)

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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Re: [EDUC] Enseignement de l'informati que à l'école (was : Réponse à Bastien)


Chronologique Discussions 
  • From: cnestel AT free.fr
  • To: educ AT april.org
  • Subject: Re: [EDUC] Enseignement de l'informati que à l'école (was : Réponse à Bastien)
  • Date: Wed, 29 Sep 2010 23:32:24 +0200 (CEST)


----- "François Poulain" <fpoulain AT metrodore.fr> a écrit :

> Bonjour,
>
> Le Wed, 29 Sep 2010 21:01:13 +0200 (CEST),
> cnestel AT free.fr a écrit :
>
> > De ce fait, l'enseignement de l'informatique ne relève en France
> > que des seuls mathématiciens en tant que science des algorithmes,
> > alors même que l'informatique relève également des sciences de
> > l'ingénieur et donc de la Technologie.
>
> Question de n00b : Pourquoi ne devrait il pas s'agir de sciences (du
> traitement automatique) de l'information ?
>
> François

Salut,

Après plusieurs décennies dans ce monde étrange qu'est l'éducation
nationale, j'ai fini par comprendre que la machine obéissait à
des règles spécifiques parfois éloignées d'une logique de sens commun.

Il faut prendre compte, comme dans toutes les sociétés humaines,
les luttes de pouvoir, de contrôle de territoires, les enjeux
institutionnels, etc.

Dans le livre blanc sur les modèles économiques des logiciels libres,
on peut lire ceci :

"La notion de Logiciel Libre a été formalisée dès les années 1980, et
les pratiques correspondantes sont sans doute encore plus anciennes.
On peut même dire que le Logiciel Libre est né dès que la notion de
« produit logiciel » indépendante du matériel a été perçue par les
développeurs et les utilisateurs.".
Réf :
http://www.april.org/Livre-Blanc-des-Mod%C3%A8les-%C3%89conomiques-du-Logiciel-Libre

Je m'attarde ici à la notion de "produit logiciel", corroborée
par l'histoire de l'informatique qui relate qu'à partir du moment où
en 1960 IBM créa les premières machines compatibles pour la série des
360, imposant par là-même l'octet, les bases de l'industrie du génie logiciel
étaient nées comme activité spécifique, disjointe du matériel.

Les sciences et techniques industrielles ont vécu, année après année,
une désaffection des élèves pour ces filières. De nombreux postes ont
sauté, le milieu s'est rigidifié.

La machinerie éducative fonctionne sur une logique dite curriculaire
où entre en ligne de compte de multiples facteurs : horaires, ensembles
planifiés de contenus, stratégies de formation des personnels, pré-requis
tout au long du cursus, etc ; le tout structuré, selon les disciplines,
les territoires, sur des langues de bois ou jargons techniques
spécifiques.
Ainsi, le concept central des sciences et techniques industrielles,
c'est l'objet technique ; tout notre environnement est composé d'objets
techniques. La technologie étant la science des objets techniques.

Quid de l'informatique en tant que produits logiciels dans ce dispositif ?
Produits qui ne modifient pas directement les forces de la nature !
Ce ne sont donc pas des objets techniques et ne relèvent pas par
conséquent de la technologie.

Voilà en gros le raisonnement de l'Inspection Générale STI.

De plus, Fillon, pour mettre en place sa réforme du socle commun,
s'est tourné vers l'Académie des Sciences et Technologies, pour ce qui
concerne les enseignements scientifiques, technologiques et les TICE
(quatrième pilier du socle commun).

L'Académie des Technologies a, par deux fois, pris position, voire
même inspiré, la Directive Européenne sur les brevets logiciels.
De son point de vue, les logiciels en tant qu'outils, en ce qu'ils
répondraient à des besoins, à des usages, pouvaient être brevetés ; pas
les algorithmes qui relèveraient de l'informatique en tant que science
(issue des mathématiques).
L'académie des technologies dans son Avis à Fillon considéra donc que
l'informatique à l'école, ainsi que dans les enseignements technologiques
devait se limiter à l'usage d'outils.

De son côté, l'Académie des sciences, dans un Avis à Darcos insinua via
quelques mathématiciens proches de Jean-Pierre Archambault, qu'on ne
pouvait pas se limiter au seul usage des outils, il fallait aussi aborder
les savoirs sous-jacents à ces usages : les algorithmes.

Après l'échec de la réforme des lycées de Gaudemar qui avait accordé un
module informatique dans le pôle sciences en seconde, il fut concédé
l'introduction de l'algorithmie dans les programmes de math de seconde.

Là dessus des copains à Michel Delord (un vieux membre de l'April) dont
Jean-Pierre Demailly un membre permanent de l'Académie des sciences
(également membre occasionnel sur la liste ASTI à l'initiative de Jean-Pierre
Archambault) ont commencé à pousser partout des gueulantes contre
la diminution des programmes de géométrie (liés à de la logique formelle)
au profit d'outils (machines à calculer comme support de cours d'algorithmie,
etc),
tandis que d'autres continuaient de réclamer un authentique module
informatique qui fut concédé pour les terminales scientifiques.

Pour autant, d'après ce que j'ai pu comprendre, il y a très peu d'informatique
système dans ce module. Alors même que c'est dans l'approche système que
s'inscrit l'histoire des logiciels libres.

Le Parlement Européen, en considérant que les logiciels ne modifient
pas directement les forces de la nature, ne revêtent pas de caractère
technique.

Retour à la case produits logiciels.

Pour qu'on puisse enseigner l'informatique à l'école, hors de la seule
sphère des sciences du calcul -algorithmie ou mathématiques appliquées -,
il faut donc qu'elle soit également reconnue sous le statut de
produit logiciel ; ce qui doit amener les sciences et techniques
industrielles à changer de paradigme, la technologie n'étant plus
seulement la science des objets techniques (mécanique, énergies, matériaux),
mais également la science des oeuvres de l'esprit fonctionnelles,
les logiciels.

De plus, la notion de même de code source entre totalement en
adéquation avec l'étymologie du mot enseignement : signes.

Bon voilà, rapidos.

Charlie



















  • Re: [EDUC] Enseignement de l'informati que à l'école (was : Réponse à Bastien), cnestel, 29/09/2010

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