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educ - Re: [EDUC] Informatique et Profs du secondaire (was : Précisions (2) sur l'enseignement de l'informatique)

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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Re: [EDUC] Informatique et Profs du secondaire (was : Précisions (2) sur l'enseignement de l'informatique)


Chronologique Discussions 
  • From: cnestel AT free.fr
  • To: educ AT april.org
  • Subject: Re: [EDUC] Informatique et Profs du secondaire (was : Précisions (2) sur l'enseignement de l'informatique)
  • Date: Thu, 17 Mar 2011 12:46:13 +0100 (CET)


----- "Vincent Mollimard" <Vincent.Mollimard AT esstin.uhp-nancy.fr> a écrit :

> Pour le coup je suis moins euphémistique que toi. Les connaissances en
> info des profs du secondaires sont quasi nulles, même si on peut trouver
> quelques individus. En fait les connaissances des profs du secondaire
> sont surtout applicatives. En programmation, réseau, archi système, etc,
> c'est le désert.
> C'est pour cette raison que dans ce cas précis, la consultation me
> semble une démagogie inutile.

Il faudrait que tu arrêtes de raisonner par induction (c'est-à-dire
en procédant par généralisation hâtive. Exemple : "les profs du
secondaire sont").

C'est dommage car cela détruit tout l'argumentaire que tu développes
et que je partage par ailleurs.

Tu confonds à mon humble avis le discours officiel de l'institution
sur les TICE qui ne vise qu'à promouvoir des usages d'applications,
le plus souvent liés à une logique commerciale (soutenir les
éditeurs, etc) d'avec les enseignants informaticiens amateurs.

En premier lieu, il ne faut pas craindre une culture d'amateurs.
C'est pourquoi j'ai organisé avec mon fils aux RMLL une conférence
entre Bernard Stiegler, Antoine Moreau à laquelle devait également
participer Richard Stallman. La même conférence fut donc reportée
en septembre à Paris avec la participation de Richard et de Laurent
Chemla.
On peut penser ce que l'on veut de Stiegler, mais son discours
sur l'amateur-de ne pouvait pas laisser la communauté du Libre
indifférente.
Sans amateur d'art quelconque, il n'y a pas de culture (telle est
la thèse de Stiegler que je partage) et donc sans amateur
de l'informatique il n'y a pas de logiciels libres. Ce qui était
intéressant dans le discours de Stiegler, c'est qu'il voyait dans
le mouvement pour le logiciel libre, l'illustration de sa thèse
sur l'amateur de.

Il y a donc dans le corps enseignant du secondaire sans doute
une même proportion d'amateurs de l'informatique (dans le sens
système que tu développes et que je partage) que dans le reste
de la société, sinon plus.

Que l'on songe seulement que la plupart des logiciels libres
développés en interne, par des membres de l'Education, tiennent
davantage du système que des applications. N'oublions pas que
durant plus d'une décennie ce sont des enseignants, souvent
bénévoles, qui ont fait tourner les réseaux de leurs
établissements.

Il ne faudrait donc pas confondre l'institution dans sa
dimension nihiliste dès qu'il s'agit d'informatique, et
surtout pas les discours institutionnels sur les TICE,
d'avec les personnes humaines travaillant au sein de cette
institution.

La focalisation sur les profs n'est pas acceptable.

Quant au reste je partage entièrement ton analyse
(modulo quelques remarques)
>
> Que nous faut-il ?
> Un contenu ?
> -> L'IG c'est son boulot, il sont payés pour, pas moi. Qu'il le
> fassent en demandant conseil aux gens « qui l'enseignent "juste après" » :
> très
> bien, je suis pour.

Modulo le fait que cette option sera sous l'égide de l'IG
de math. On reste encore ancré dans une idéologie : l'informatique
fille d'un seul parent hermapĥrodite : les mathématiques.
>
> Des gens pour l'enseigner en terminale ?
> -> Soit ils existent déjà :
> -> problématique de validation des acquis et/ou de mobilité
> professionnelle.

Entièrement d'accord. Durant des années j'ai été chargé
par le département informatique de Paris 8 de recruter les
meilleurs développeurs des serveurs Minitel RTC et BBS, souvent
sans le BAC et exclus du système scolaire, afin de constituer
des dossiers de validation des acquis et leur accorder
des équivalences de deug, licence, maîtrise pour qu'ils
puissent échanger leurs connaissances d'autodidactes avec
les étudiants traditionnels.
Mygale de Fred Cirera est l'un de ces exemples, même si
ce n'est pas moi qui ait cherché Fred Cirera.

Mais ce qui est possible dans une fac expérimentale avec
statut d'université populaire issue de mai 68 n'est sans doute
pas possible avec la même souplesse au sein de l'institution
secondaire. Mais rien n'interdirait de rechercher les personnels
en interne...



> -> Soit il faut les former :
> -> donc planification sérieuse, pas au dernier moment et avec de
> la visibilité. Et là aussi les MdC/PU devront s'impliquer.
>
> Si on me propose clairement une évolution professionnelle vers un
> enseignement de l'informatique, je regarderais ça de très près.

Là tu te poses trop en star. Tu sais très bien et/ou devrais savoir
qu'Allègre a supprimé l'option informatique des lycées au profit
de l'usage des TICE. La réintroduction d'une possibilité d'enseignement
de l'informatique dans le secondaire a été une bataille de
longue haleine, menée entre autre par l'EPI et J.P. Archambault auxquels
il faut rendre hommage, tant la résistance à tout enseignement
de l'informatique au sein de la technostructure est forte.

Pour le moment, il ne s'agit donc que d'une option facultative,
ouverte aux seules Terminales Scientifiques.
Dans les circonstances actuelles je ne vois pas comment un enseignant
pourrait accomplir la totalité de son service, dans un lycée,
au sein de cette option.
Voilà la réalité incontournable avec laquelle il faudra compter.
Ce sera donc, sauf exception, des compléments de service.



> Mais de grâce,
> moins
> d'affichage, moins de concertation pipo et plus d'efficacité.
> Pour l'instant, la gestion opérationnelle et prospective de l'IG ne
> m'incite ni à m'impliquer ni à la confiance.
> Je préfère faire de l'informatique directement avec les élèves (aka
> étudiants mais en plus petits ;-)) en dehors de toute structure
> institutionnelle.

Pardonne-moi mais là tu écris quelque chose de trop important
pour le laisser sans réponse.

La véritable question qui se pose pour moi depuis quelques
années, question que je n'ai pas encore tranché, est celle que
tu poses.

Je t'incite donc à venir continuer d'en débattre sur la liste
educ.

Il s'agit là d'une qu
estion de fond qui concerne les positions
de l'association :

Devons-nous nous rompre avec l'institution scolaire et considérer
que c'est foutu ou considérer qu'il y a encore un faible espoir ?

Il me semble nécessaire que tu continues à développer ton
point de vue.

Charlie




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