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educ - Re : [EDUC] Correlyce et Open-ENT

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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Re : [EDUC] Correlyce et Open-ENT


Chronologique Discussions 
  • From: cnestel AT free.fr
  • To: Franck Silvestre <franck.silvestre AT ticetime.com>
  • Cc: educ <educ AT april.org>
  • Subject: Re : [EDUC] Correlyce et Open-ENT
  • Date: Wed, 12 Dec 2012 19:14:21 +0100 (CET)


----- Franck Silvestre <franck.silvestre AT ticetime.com> a écrit :

> Côté Usages
> Les résultats à ce jour ne sont pas à la hauteur des espérances initiales.
> Sans rentrer dans le détail, je pense que la raison principale est d'ordre
> structurel : le projet est articulé autour de marchés d'intégrateurs,
> financés par les collectivités, "dirigés" par le MEN (via le SDET) et un
> peu imposé aux établissements qui sont sensés être autonomes. Ceci ne crée
> pas un cadre propice à l'adoption rapide, à l'agilité des acteurs...
> entrainant des lenteurs dans la prise en compte des demandes d'évolutions
> et dans les corrections des anomalies, en bref des lenteurs dans la prise
> en compte de l'usager.


"lenteurs dans la prise en compte des usagers" ; point de vue de la seule
problématique
bande passante, le mot est bien faible...

Outre le fait, à l'instar du mot "numérique", le terme "ENT" désigne un
ensemble de choses
hétérogènes. Tout le monde utilise le même mot, mais personne ne parle
forcément
de la même chose ; d'où l'usine à gaz.

Et puisqu'on évoque aussi dans cette enfilade les plates-formes Corrélyce,
Courdecol13
et Coréprim, je ne peux que constater que la mise en place de ces dispositifs,
en tous cas pour ce qui concerne Courdecol13 pour les collèges des
Bouches-du-Rhône,
relève soit au mieux de la dilapidation de fonds publics et au pire, de
subventions
déguisées aux éditeurs de contenus en ligne.

Si l'on considère que chaque collège des Bouches-du-Rhône est équipé de plus
d'un
ordinateur fixe pour trois élèves, sans compter les portables dont ceux des
profs
qui fonctionnent en même temps et au même moment dans toutes les salles de
cours,
tout un chacun peut se rendre que du point de vue de la bande passante, en
l'absence de lignes à très haut débit, les connexions internet rament à donf'.
Il m'arrive même de regretter ma salle de cours d'il y a une quinzaine
d'années
avec sa connexion RTC par modem et son serveur équipé d'un IP-Masquerading.

Les milliers d'euros attribués à chaque collège pour la location de contenus
de type
TELL ME MORE et/ou autres, via Courdecol13, sont nécessairement dilapidés
puisque cela ne peut pas marcher. Ce qui gène en rien les professionnels
non membres de l'éducation participer à des colloques, des salons,
des conférences sur l'école numérique.

Autre point. Qu'est-ce que pour l'éducation nationale un ENT ?

Pour résumer au maximum, c'est :

- tantôt, si l'on se place du point de vue du ministère : un ensemble
d'applications
sur "intra" ou "extranet" accessibles par une authentification unique dont le
cahier
de texte électronique, le livret personnel de compétences (qui semble pour le
moment
en stand-by), le logiciel de validation du B2i) ; avec certification Afaq R
218 - 01
pour les ENT n du second degré, par l'AFNOR. Par exemple Fronter qui propose
ses services
(Fronter revendique 20 millions d'élèves dans toute l'Europe) via des API sur
les portails 4
des établissements a été labellisé.
Réf : http://fronter.info/downloads/Fronter_Brochure_FR_lowres.pdf

- Tantôt n'importe quelle autre application qui peut être accessible elle
aussi,
via des API, sur le portail des établissements comme Google Aps Education.
Réf : http://www.google.com/a/help/intl/fr/edu/k12.html

On le voit, l'éventail est très large puisque des portails, comme c'était le
cas
de Prométhée sous GNU GPL était labellisé ENT par ses promoteurs.
La labellisation AFNOR recommande que "L’ENT propose l’accès à des services
essentiels,
sans réauthentification" et utilise les technologies SSO".

Ce que l'on trouve donc le plus au sein des établissements, ce ne sont pas
des ENT, dans le sens que lui accorde l'Education Nationale, mais des portails
(généralement des CMS, un simple SPIP pouvant faire l'affaire) avec
différentes
applications maintenues par les Rectorats (par exemple dans mon Rectorat
la plateforme d'e-learning Chamilo), les collectivités territoriales
(par exemple Courdecol13), par des entreprises privées (ex : Pronote) ou
installées sur la DMZ en local sur les proxies des établissements.

Parler d'ENT "libre" comme je l'ai lu sur certaines listes éducatives
me paraît donc très compliqué si l'on considère qu'en réalité un ENT
c'est un réseau d'applications accessibles via une plateforme.

Non seulement pour qu'un tel dispositif fonctionne, notamment pour ce qui
concerne
les applications pédagogiques multimedia, un très haut débit est nécessaire,
sinon cela ne fonctionne pas. Mais en plus un certain nombre de ces
applications
qu'elles soient libres ou pas, sont jugés intrusifs et liberticides, par
exemple le LPC vivement critiqué par la Ligue des droits de l'Homme, ou encore
le cahier de texte électronique que les professeurs jugent comme étant
une véritable calamité chronophage.
La plupart des profs de mon collège jugent par exemple le cahier de texte
numérique comme une véritable calamité anti-pédagogique dans la mesure où
les élèves en difficulté ne jugent plus utiles d'écrire le travail à faire
dans leur agenda.

Enfin pour finir, je me demande si l'ENT que j'ai toujours considéré
comme une usine à gaz n'est pas mort né.

Avec les tablettes numériques, il y a de fortes probabilités que l'on
s"achemine sur des contenus intégrés et fermés, loués à l'année avec
des mises à jours annuelles et occasionnelles. Le problème de la bande
passante sera ainsi résolu.

Quand au cloud com à l'informatique comme service SaaS
que proposent certaines entreprises - et de ce point de vue, Google
avec Android et Google Aps est en embuscade - nous devons le combattre,
et nous en tenir à la proposition de Richard Stallman pour l'Education
au cas où un SaaS serait néanmoins incontournable : il doit être sous
le contrôle de la puissance publique et pas d'une entité privée.


Librement,
Charlie



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