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educ - Re : [EDUC] Compte-rendu, RDV avec G.Braun (cabinet du MEN)

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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Re : [EDUC] Compte-rendu, RDV avec G.Braun (cabinet du MEN)


Chronologique Discussions 
  • From: cnestel AT free.fr
  • To: Rémi Boulle <remi.boulle AT gmail.com>
  • Cc: educ <educ AT april.org>
  • Subject: Re : [EDUC] Compte-rendu, RDV avec G.Braun (cabinet du MEN)
  • Date: Sun, 10 Feb 2013 17:51:43 +0100 (CET)


----- Rémi Boulle <remi.boulle AT gmail.com> a écrit :
> Bonjour à tous,
>
> Jeanne Tadeusz et moi avons rencontré Gilles Braun Conseiller Technique
> pour le Numérique du Ministre de l’Education Nationale le 17 décembre.
>
> Voici, avec du retard désolé, un compte-rendu de cet entretien.
>
> Cet entretien faisait suite à la demande de RDV envoyée par l'April au
> Ministre. L'objectif était de parler du projet de loi sur l'éducation
> (refondation de l'école) et des prochaines actions prévues.

Bonjour,

Je suis très déçu que l'une des propositions de l'April n'ait pas été
soulevée : l'instauration d'options sciences de l'informatique en
collège.

Quant au reste quelques commentaires :



> === Exception pédagogique ===
>
> Selon lui, la loi sur l'école présente déjà quelques petites avancées,
> comme le fait que les sujets d'examens doivent être librement diffusable
> (même ceux avec un texte d'auteur hors domaine public dedans). Sur ce
> point, il y a beaucoup de blocages. Cependant, le gros du travail sur
> l'évolution de l'exception pédagogique se fera dans le cadre du projet
> de loi suite à la Mission Lescure.
>
> Le débat sera intense sur ces questions entre les différents ministères
> (éducation, enseignement supérieur et recherche, culture).
>
> L'April suivra avec intérêt les débats sur le projet de loi à venir et
> souhaite de fortes évolutions sur ce plan.

Les annales ce n'est pas le sujet de l'exception pédagogique.

a) Les sujets d'examens relèvent de la chose publique, à ma connaissance
ils ne relèvent même pas du droit d'auteur, mais du droit res communis.
Rien ne peut interdire leur diffusion et libre redistribution si ce
n'est le droit sui generis sur les bases de données des différents CRDP.
A noter problème identique pour la licence sur la base de Gallica de la BnF
qui permet d'enclore le domaine public et de mettre en place des partenariats
dits mensongeusement public-privé.

b) L'objet de l'exception pédagogique ne concerne pas les annales
mais les oeuvres soumises au droit d'auteur dont le droit de réprésentation
est sanctionnable de 3 ans de prison et 200 000 € d'amende (loi DADVSI).
C'est le cas, par exemple, de la licence de l'académie en ligne (CNED)
sollicitée par Peillon dans le cadre de sa stratégie numérique.

> === Usage de ressources libres ===
>
> Selon lui, il est souhaitable que les productions de l'Etat soit, autant
> que faire se peut, sous licence Creative Commons - NC.
> Cela devrait être le cas avec le CNDP et des ressources pour le premier
> degré et l'enseignement.

Cela veut dire quoi "productions de l'Etat" ? La loi DADVSI ayant
modifié de fait les décisions de l'OFRATEME, le droit d'auteur s'applique
donc aux enseignants.
De plus le CNDP est un EPCA (établissement public à caractère administratif),
si l'on ne peut pas exiger que toutes les ressources soient diffusées
sous une licence libre, il faut en retour exiger que les enseignants
qui souhaitent publier sous une licence libre ne soient pas victimes
d'une discrimination numérique.

De plus, j'aurais bien aimé que soit évoqué l'encouragement à la publication
collaborative des professeurs mais aussi des élèves.



> Sur ce point là aussi, il y a des travaux en cours du côté de la mission
> Lescure.

a) Le groupe Educ de l'April doit exiger d'être auditionné par la mission
Lescure et exiger qu'elle publie son compte rendu sous une licence libre :
(ce qu'a obtenu le Pirate dont je ne suis pas membre, mais là : chapeau ! :
https://www.partipirate.org/spip.php?article219)

b) Les lobbies des industries culturelles sont sur-représentés.
Et certains d'entre eux, comme la CGT du Spectacle qui influe la ligne
du Front de gauche (mais cela est vrai de tous les partis politiques) en
matière de culture, n'hésite pas à reprendre à son compte, tout en les
amplifiant, les mesures de la loi Hadopi en matière d'éducation.

Cf (il faut le LIRE tellement cela fait froid dans le dos) :
http://www.culture-acte2.fr/topic/audition-fnsac-cgt-cgt-spectacle-federation-nationale-des-syndicats-du-spectacle-de-laudiovisuel-et-de-laction-culturelle/

> Rappelons que la licence CC NC n'est pas libre. Ceci dit, nul doute que
> le MEN reçoit des messages allant à contre sens de cela de la part des
> éditeurs.

Cela ne nous regarde pas. Nous devons nous contenter de demander une
exception pédagogique authentique et mettre fin aux discriminations numériques
à l'encontre des auteurs (auto-production ou autres) souhaitant dans
le monde éducatif publier sous une licence libre.


>
> === ENT (environnement numérique de travail)===
>
> Le ministère soutient l'usage d'ENT libres autant que faire se peut.
>
> Si les ENT libres sont majoritaires aujourd'hui (80%), il reste des
> soucis à l'usage, et notamment des questions de gouvernance et de
> gestion de communauté autour de ses logiciels.
>
> Selon lui, il n'est d'ailleurs pas inenvisageable que certains éditeurs
> décident d'ouvrir leur code pour rester dans le sens de l'histoire qui
> va vers l'ouverture du code. L'argent public devrait finalement servir à
> financer des logiciels libres.

Terrain miné !!!!!!!!!!!!!

Nous ne sommes pas scideralle qui, en matière d'ENT, raconte n'importe
quoi !!!

On ne le dira jamais assez : un "ENT" c'est un CMS (libre ou pas,
la plupart sont libres) doté d'une technologie de l'authentification
unique qui permet, via des API d'accéder à des bases institutionnelles
dont certaines condamnées par la Ligue des droits de l'Homme comme
le fichier Bases élèves, ou le Livret personnel de compétences lui
aussi des plus critiqués et, à des services privés, informatique
comme SaaS etc.

Nous ne devons pas militer pour des ENT "libres" mais contre
l'informatique déloyale.


>
> === Tableaux blancs interactifs et interopérabilité ===
>
> Selon lui, il n'est pas acceptable que les formats de TBI ne soient pas
> interopérables dans un circuit libre. Sankoré est un très bon produit à
> diffuser mais il manque une large communauté de développeurs, l'Etat n'a
> cependant pas vocation à la constituer.

Pipeau de chez pipeau. Il n'y a pratiquement aucune école française,
sauf exception, équipée de Sankoré. Je n'ai rien contre équiper
l'Afrique bien au contraire, mais pourquoi ce projet ne fonctionne-t-il
pas en France ?

Il faudrait peut être arrêter les mythes exotiques et se connecter
sur le terrain réel et incarné.

Le logiciel est "gratuit" mais ne fonctionne pas sur tous
les boîtiers.

>
> === Soutien aux professeurs développeurs de ressources ou logiciels
> libres===
>
> Dans les missions du professeur ne figurent pas nécessairement le
> développement de logiciels éducatifs. Les enseignants développeurs
> auraient leur place au sein des futures ESPÉ. Concernant les ressources
> numériques (cours...) préparées par les professeurs, il serait
> intéressant de passer à un modèle de type mutualisation sous licences
> libres.

Très bien. Mais encore ?

>
> === Enseignement de l'informatique ===
>
> Sur l'enseignement de l'informatique, la spécialité Informatique et
> Sciences du Numérique (ISN) va être étendue à toutes les séries des bac
> généraux et technologiques. Cela sera effectif très probablement en 2014
> avec, peut être, une académie "pilote" dès la rentrée 2013.
>
> Concernant la généralisation de l'enseignement de l'informatique (et non
> sur les usages du numériques) :
> -Pour un enseignement de l'informatique dès le primaire, une réflexion
> est en cours. En Collège, le lieu "naturel" est le cours de technologie.
> -La création d'un nouveau corps (CAPES+Agreg) est très lourde est dans
> le contexte budgétaire actuel, ce n'est pas à l'ordre du jour.
>
> Sur ce thème, le rapport de l'Académie des sciences récemment paru sera
> lu avec la plus grande attention par le Ministère. Seront ensuite montés
> des groupes de travail avec DGESCO (programmes scolaires) ensuite, qui
> seront d'ailleurs ouverts. Nous avons manifesté notre intérêt pour faire
> partie de ces groupes.*

Le rapport de l'Académie des sciences comporte pas mal de bombes à
retardement et demanderait de la part du groupe Educ de l'April :
une analyse critique.


>
> Est également envisagée au sein du ministère de créer des lycées de
> filières numériques pour préparer à des professions du numériques. Une
> expérimentation est envisagée pour la rentrée 2013, avec le
> développement de ce type d'établissement à partie de 2014.

Filière numérique, ce n'est pas enseignement de l'informatique.
Cela veut dire la plupart du temps : éducation aux médias.
Mais il faudra également être vigilent sur ce terrain.


> Sur la création d'un conseil du numérique éducatif, il sera constitué de
> relativement peu de membres (une dizaine a priori), nommés par le
> Ministre. La liste n'est pas arrêtée.

:)

> L'April s'est portée candidate pour en faire partie et représenter le
> libre éducatif.
>

Librement,
Charlie



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