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educ - Re : Re: [EDUC] Apprentissage code informatique : Qui doit s'en charger ?

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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Re : Re: [EDUC] Apprentissage code informatique : Qui doit s'en charger ?


Chronologique Discussions 
  • From: cnestel AT free.fr
  • To: Christophe Demko <cdemko AT april.org>
  • Cc: educ AT april.org
  • Subject: Re : Re: [EDUC] Apprentissage code informatique : Qui doit s'en charger ?
  • Date: Fri, 30 May 2014 13:45:02 +0200 (CEST)


----- Christophe Demko <cdemko AT april.org> a écrit :
> Pourquoi mettre en gras "les professeurs de technologies" et "tous types
> d'enseignants" alors que les professeurs spécialisés en informatique
> sont désirés par 79% des parents? Pour l'enseigner dans le supérieur,
> l'enseignement de l'informatique couvre bien sûr une petite part de
> technologie, mais elle couvre surtout une grande part qui a trait au
> raisonnement, à la déduction, à la logique... Réduire l'enseignement de
> l'informatique à une sous-branche de la technologie serait
> catastrophique pour l'apprentissage de nos enfants.

Bonjour,

Je n'interviens pas sur le sondage, étant des plus critiques sur
la démocratie d'opinions que j'apparente à une dictature médiatique ;
mais sur ton post qui relève à mes yeux d'un argument d'autorité sans
être démontré.

Imagines-tu un seul instant des physiciens interdire d'étudier en
technologie le fonctionnement d'une plaque à induction sous prétexte
qu'elle s'appuie sur un principe scientifique - les courants de Foucault -
qui ne seront abordés dans le cursus qu'en terminale S ? Et que dire des
plaques de cuisson en fonte basées sur l'effet Joule ou du fonctionnement
d'un réfrigérateur ?

Ce qui est vrai pour les objets techniques - les objets physiques - l'est
aussi
pour les objets informatiques.

Du point de vue de la pure science informatique, peu importe que l'information
soit codée sur des lettres ou sur des 1 ou zéro. Nous sommes d'accord.
Il n'en demeure pas moins que les élèves vivent dans un environnement
technologique
dont ils ne perçoivent pas la clé et composés de boîtes noires.

La notion de pixel, par exemple, ne t'en déplaise n'est pas une notion
scientifique, c'est une notion technologique qui renvoie à du hardware et
du software et qui s'appuie sur le plan du hardware à la synthèse additive
mise en lumière par Thomas Young, préfigurant ainsi la mécanique quantique ;
son codage sur 3 octets s'inscrit également dans l'histoire technologique
de l'informatique, de son ingénierie. C'est IBM qui a imposé l'octet
pour fabriquer les premières machines compatibles - jetant les bases,
comme l'indique le livre blanc du logiciel libre, de l'ingénierie
informatique en séparant le hardware du software.

Moi je veux bien qu'on enseigne aux mômes les bases de la logique formelle,
de la déduction, de la traduction des algorithmes en langages
de programmation mais d'opposer comme tu le fais la science informatique
à la technologie informatique me semble purement idéologique.

Tu es enseignant à l'université. Très bien, je l'ai été aussi et une
grande partie des fondateurs de l'April furent mes étudiants et pour
certains le directeur de maîtrise ou de DESS.

Et je me souviens encore, qu'un grand nombre d'étudiants non proches de
ce qui allait devenir l'April programmaient en C et utilisant le compilateur
proprio de Microsoft ou rendaient des travaux en format .doc.

Or je suis également professeur de technologie en collège. Et je pense
être peut être le seul en France qui aurait pu rester en fac en tant
que professeur associé à avoir désirer retourner en collège.

Et je te dis ceci :

a) il ne s'agit pas de réduire l'enseignement de la science informatique
à un enseignement de la technologie ;

b) la technologie n'est ni une sous-branche des mathématiques, ni une
sous-branche
de la physique, ni une sous-branche de la sociologie des modes de production,
ni une sous-branche de la science informatique, pas plus que la science
informatique est une sous-branche de l'informatique.

c) L'apprentissage du code comme le voient les multinationales du logiciel
privateur alliés de circonstance à certains membres de l'open source, dans
les modèles qui sont proposés, s'appuie surtout des langages interprétés
qui occultent le mode de production des logiciels compilés ; interdisant
de ce fait de mettre en lumière ce qui distingue un logiciel libre d'un
logiciel privateur ;

d) il n'est pas tolérable comme l'insinue une certaine campagne de presse
reprenant les arguments de certains de nos amis de l'EPI d'introduire
une nouvelle discipline science de l'informatique dans le cursus en
en supprimant une autre : la technologie.

A suivre.

Librement,
Charlie



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