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educ - Re : Re: Re : Re: [EDUC] Apprentissage code informatique : Qui doit s'en charger ?

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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Re : Re: Re : Re: [EDUC] Apprentissage code informatique : Qui doit s'en charger ?


Chronologique Discussions 
  • From: cnestel AT free.fr
  • To: Christophe Demko <cdemko AT april.org>
  • Cc: educ AT april.org
  • Subject: Re : Re: Re : Re: [EDUC] Apprentissage code informatique : Qui doit s'en charger ?
  • Date: Fri, 30 May 2014 23:09:56 +0200 (CEST)


----- Christophe Demko <cdemko AT april.org> a écrit :

Bonjour Christophe,

> Malheureusement, nous ne sommes plus au temps de Pascal où le
> scientifique était aussi technicien, agronome, philosophe,
> mathématicien... Napoléon disait aussi qu'il y avait deux disciplines
> fondamentales: le génie militaire et le génie civil.

Pardonne-moi, j'ai l'impression que tu ne me réponds pas en partant
sur tout autre chose.

Je vais donc avant de m'attarder sur ta digression que je trouve
intéressante de nouveau résumer mon propos.

a) Je considère qu'il est totalement illusoire de promouvoir le Libre
dans l'éducation sans son enseignement ;

b) L'EPI, dont tu reprends le propos milite pour un enseignement de
la science informatique, en convergence avec un certain nombre de
forces économiques (même si certains membres comme Maurice Nivat de
l'Académie des sciences contestent à juste titre le concept de numérique
et de codage) comme le Syntec (dont on se souvient des positions durant
les débats parlentaires sur l'école), Microsoft, etc.

c) Je défends la thèse selon laquelle l'informatique n'est pas réductible
à la seule science informatique, en ce sens où c'est aussi une technologie.
Si d'aucuns peuvent considérer comme Jean-Pierre Archambault que la science
est neutre en ce sens où l'enseignement d'une structure récursive ne préjuge
pas d'une application libre ou privatrice il n'en demeure pas moins
que la technologie elle, n'est pas neutre.

Par exemple dans le sondage du BVA-Syntec sur l'apprentissage du code
à l'école, on peut lire ceci : "Plus de 2 Français sur 3 se déclarent prêts à
utiliser des applications éducatives pour initier les enfants", or la question
posée incluait les tablettes : "seriez vous prêts à utiliser des applications
éducatives (applications pour tablette... ).
http://www.bva.fr/data/sondage/sondage_fiche/1536/fichier_barometre_de_linnovation_-_mai_2014_-_presentation89676.pdf

Penses-tu que les contenus de l'enseignement de l'informatique et du code
version
Syntec/Microsoft soient les mêmes qu'une approche inscrite dans la philosophie
du logiciel libre ?

J'attends de lire ta réponse avec impatience.

Cela étant dit, je ne partage pas les termes de ta digression.

Grosso modo, tu dis que nous ne sommes plus dans l'ère de l'humanisme,
en tant que "quête du savoir et la maîtrise des diverses disciplines".
http://fr.wikipedia.org/wiki/Humanisme

Je pense à l'inverse que nous sommes simultanément entrés dans l'ère
d'un hyper-obscurantisme mais aussi d'un hyper-humanisme pluridisciplinaire.
L'informatique étant elle-même la fille d'un réseau de disciplines.

En ce sens, ce que l'on pourrait également reprocher à certains thuriféraires
de la science informatique dans le secondaire, c'est de penser son
enseignement
dans le seul et unique paradigme du lycée napoléonien, comme une discipline
de plus d'une organisation pyramidale et arborescente des savoirs.
Alors même que la révolution informatique c'est la science en réseau, c'est
Vannevar Bush qui coordonne les équipes scientifiques durant la seconde
guerre mondiale aux Etats-Unis et qui écrit "as we may think" préfigurant
Internet et le web, les modes de production collaboratifs concomitants
à l'informatique de réseaux que d'aucuns appellent improprement "numérique".
http://www.larevuedesressources.org/as-we-may-think-vannevar-bush,2535.html

Il faut donc penser l'enseignement de l'informatique à l'école, certes
en termes de disciplines avec un corpus, des méthodes, mais également
en termes de transversalité, d'interdisciplinarité.

> Si l'enseignement au collège se différencie de l'enseignement du
> primaire en confiant les cours à des spécialistes, ce n'est pas par
> hasard.
> Sinon, pourquoi ne pas confier l'enseignement de la
> programmation aux professeurs de français ou de langues (le langage
> informatique est une langue avec son vocabulaire, sa grammaire)...

Mais c'est pas faux ce que tu dis là. Autant je suis pour deux disciplines
ayant à charge dans le cursus des fondamentaux de l'enseignement de
l'informatique
(libre bien sûr) : la science informatique, la technologie notamment
en collège (et bien sûr sous forme d'ingénierie dans les filières
technologiques) ; autant je pense aussi que toutes les disciplines sont
concernées.

> L'enseignement de la programmation dans le secondaire a toujours été
> confié aux professeurs de mathématiques qui ont su lutter par leur
> grosse influence pour qu'il n'y ait pas de CAPES d'informatique (il y a
> juste une option informatique à l'agrégation de mathématiques qui ne
> voit que le côté théorique des choses, façon maths discrètes). Leur
> façon d'aborder la programmation conduit généralement à des méprises
> dans la compréhension de ce qu'est une application logicielle. Je le
> mesure à l'aune des étudiants que nous récupérons à BAC+1.

Bien que partisan d'un enseignement de la science informatique qui inclurait
également une approche technologique au lycée, ces enseignements ne doivent
en aucune façon avoir pour seuls objectifs de préparer des étudiants en
première année d'informatique aux applications logicielles.
En revanche, apprendre à distinguer dès le plus jeune âge ce qui relève
de la partie matérielle, de ce qui relève de la partie logicielle ; ce qui
relève d'un système d'exploitation des applications ; l'encodage, formats
de données, interopérabilité : repérer un langage compilé d'un langage
interprété, savoir lire des éléments d'un code source ; apprendre des
rudiments (en collège) de programmation : oui ! Ce serait déjà
beaucoup.
>
> Concernant la suppression de la technologie dans le secondaire, ce n'est
> pas ce que je demande.

Très bien. Alors comment tu vois la cohabitation d'une nouvelle discipline,
sans suppression de la technologie en collège, en termes d'emplois du temps,
dans une perspective réelle et non purement théorique d'un élève ?

Librement,
Charlie



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