[EDUC] Hamon, Draft d'un CP commun qui pourrait être signé par des différentes associations

[cnestel AT free.fr]

N'hésitez pas à apporter votre contribution, vos critiques...
Je dois dire que je suis assez fier de moi. J'ai réussi à marquer
une position sur le SaaS.

C'est ici :
http://lite4.framapad.org/p/lettre_education_numerique

Ma version :
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Monsieur le ministre,

Vous avez récemment annoncé un appel aux associations[1] pour structurer une 
offre 
nationale [2] d'initiation à la programmation informatique dès l'école 
primaire 
sur le temps périscolaire. 

Nous nous réjouissons de cette initiative même si nous eussions préféré 
qu'elle 
s'accompagne, pour ce qui concerne le primaire, de mesures tendant  à 
généraliser 
une  initiation sur le temps soclaire,  dans le cadre de la main à la pâte[3] 
 par exemple. 
Là, l'accompagnement éducatif périscolaire eût pris tout son sens.

Nous nous réjouissons également de la prise en compte des recommandations du 
CSP[3]  
pour que  l'élève ne soit  pas seulement consommateur d'"outils numériques" 
mais  
également en situation  d'en connaître les principes sous-jacents.

Ce combat pour une culture générale informatique en profondeur est le nôtre 
depuis 20 ans.

Il rejoint la lutte que nous menons pour le déploiement des logiciels libres 
dans 
l'éducation. 

L'accès au code source est une condition nécessaire aux apprentissages 
informatiques. 
Il permet aux apprenants  de mieux comprendre comment fonctionnent les 
programmes 
et leur permettent de progresser.
 
Les logiciels libres sont de facto ceux les plus utilisés par les animateurs 
d'ateliers 
pédagogiques sur l'informatique : qu'il s'agisse du logiciel Scratch, des  
suites pédagogiques 
Gcompris ou Abuledu, du système d'exploitation Sugar du projet One Laptop Per 
Child (OLPC), 
tous sont plébiscités par des enseignants et des développeurs passionnés, 
enclins à ouvrir 
les yeux de nos élèves sur un monde dans lequel ils seront acteurs avant 
d'être consommateurs.
 
Mais vous avez également annoncé un équipement de 70 % des élèves du primaire 
et de collège 
à l'horizon  2020 en PC-tablettes dotés de ressources pédagogiques 
numériques.  

A  l'enveloppe de 20 millions d’euros venant du Fonds National  
d’Innovation[1]  
pour l'apprentisage du code et à l'entrepreneuriat, le site d'actualité 
infor­ma­tique ZDnet  
rapporte qu'une enveloppe de 700  millions d'euros de fonds devrait être 
allouée aux com­mandes  
pour l'apprentissage de l'informatique dans les collèges et lycées[5] ainsi 
que pour 
l'équipement néces­saire (tablettes-PC et connexions haut débit).

Cette nouvelle n'est pas sans nous inquiéter. : 
    
-  Nous  craignons que la location de ressources pédagogiques numériques 
imposent sur 
   les PC-tablettes des dispositifs de contrôle d'usage[6]

- Nombre d'appareils sous Android sont fournis avec des programmes 
exécutables qui 
  correspondent à du code source libre, mais ces appareils ne permettent pas 
à l'utilisateur 
  d'installer des versions modifiées des exécutables. Seule une société 
particulière a 
  le pouvoir de les modifier.[7].

- Les cahiers de charges des Appels à projets dans le cadre des 
investissements 
  d'avenir pour  l'e-education recommandent des solutions open source dans 
des approches 
  « Software as a Service » [8]

Nous craignons une externalisation totale de l'informatique du service public 
d'éducation. 
En effet, avec le déploiement des solutions Software as a Service, peu 
importe que les 
programmes qui s'exécutent sur un serveur "dans les nuages" soient "libres" 
ou pas. 
Ils produisent les mêmes effets de perte de contrôle pour les utilisateurs 
que 
les logiciels privateurs. 

Apprendre l'informatique dans un tel environnement non libre revient à 
apprendre 
la dépendance.

"Le dommage est amplifié lorsque l’utilisateur est une institution publique 
ou une école" 
- déclare Richard Stallman fondateur du mouvement pour le logiciel libre -, 
"Les services 
publics existent pour les citoyens — et non pour eux-mêmes. Lorsqu’ils 
utilisent 
l’informatique, ils le font pour les citoyens. Ils ont le devoir de garder un 
contrôle 
total sur cette informatique au nom des citoyens.
La souveraineté et la sécurité informatiques d'un État supposent le contrôle 
de l'État 
sur les ordinateurs effectuant des tâches de son ressort. Cela exige d'éviter 
le logiciel 
en tant que service (SaaS), à moins qu'il ne soit géré par une agence de 
l'État[9]". 


La  technologie  numérique transforme notre société très rapidement, et les 
écoles ont 
une influence sur le futur de la société. Leur mission est de  préparer  les 
élèves à 
jouer leur rôle dans une société numérique libre  en leur enseignant les 
savoir-faire 
qui leur permettront de prendre  facilement  le contrôle de leurs propres 
vies.  

La  philosophie du plan que vous avez annoncé, Monsieur le Ministre, crée une 
ouverture 
que nous attendions depuis longtemps. Il importe que les solutions 
technologiques qui 
seront retenues ne soient pas  incompatibles avec  la libre circulation et le 
libre partage des  savoirs.


Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de notre haute 
considération.


Signé :
 
    
Notes

[1]  Investissements d'avenir : lancement de l'appel à manifestation  
d'intérêt "culture de l'innovation et de l'entrepreneuriat" :
 
http://www.economie.gouv.fr/investissements-avenir-lancement-appel-manifestation-interet-culture-innovation-entrepreneuriat
 
[2] 
http://www.lejdd.fr/Societe/Hamon-Le-code-informatiqu-a-l-ecole-des-septembre-675912
   
 
 [3] Main à la pâte :
http://www.education.gouv.fr/cid54820/la-main-a-la-pate.html
Maisons de la science proposant des formations et ressources pédagogiques 
aux sciences informatiques aux enseignants de CM1-CM2-6e-5e :
http://www.irem.univ-bpclermont.fr/spip.php?article892
 
 [4] Conseil supérieur des programmes, Projet de socle commun de 
connaissances, de compétences et de culture, 8 juin 2014 :
 "L'élève sait que  les équipements informatiques utilisent une information 
codée et il est initié au 
  fonctionnement, au processus et aux règles des langages informatiques ; il 
est capable de réaliser 
  de petites applications utilisant des algorithmes simples."
http://cache.media.education.gouv.fr/file/Organismes/47/7/CSP_-_Projet_de_socle_commun_de_connaissances,_de_competences_et_de_culture_334477.pdf

 [5] Code à l’ecole : les associations dans le flou
 
http://www.zdnet.fr/actualites/enseignement-du-code-et-e-education-une-enveloppe-de-700-millions-d-euros-pour-quoi-faire-39803845.htm
 
http://www.zdnet.fr/actualites/code-a-l-ecole-les-associations-dans-le-flou-39803961.htm
 
[6] http://www.april.org/synthese-drm-dispositifs-de-controle-dusage

[7] https://www.gnu.org/philosophy/open-source-misses-the-point.fr.html

[8] "Les projets sont incités à tenir compte des recommandations des 
institutions
nationales et internationales en faveur des solutions « open source » et de la
banalisation, dans le secteur du logiciel, des approches « Software as a 
Service ».
http://www.caissedesdepots.fr/fileadmin/PDF/02._Activites/Emprunt_national/aap2_e-education.pdf

[9] https://www.gnu.org/philosophy/government-free-software.fr.html