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educ - Re: [EDUC] Lettre DAN & Google

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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Re: [EDUC] Lettre DAN & Google


Chronologique Discussions 
  • From: Nicolas George <ngeorge AT april.org>
  • To: Jonathan Bourreau <jonathan.bourreau AT gmx.com>
  • Cc: Liste Educ April <educ AT april.org>
  • Subject: Re: [EDUC] Lettre DAN & Google
  • Date: Sat, 28 Nov 2015 10:07:17 +0100

L'octidi 8 frimaire, an CCXXIV, Jonathan Bourreau a écrit :
> En effet cette dernière partie se met de plus en plus en place. J'ai
> rencontré une directrice d'école primaire qui était "pilote" dans
> l'Académie de Strasbourg pour un service Google Éducation complet :
> domaine, webapps etc... Et difficile de lui faire ouvrir les yeux sur les
> problèmes de libertés, de vie privée, de confidentialité et de propriété
> des documents de tout ce qui se retrouve sur les serveurs de Google.

Je suis peut-être en train de me montrer naïf, mais il me semble évident que
Google n'offre pas les mêmes conditions d'utilisation, et en particulier de
licence des contenus et de confidentialité, dans le cadre d'un gros contrat
comme celui-ci que pour ses services gratuits.

Sur le plan purement du principe, il est clair que les données personnelles
ne devraient jamais sortir de serveurs sous le contrôle de l'Éducation
nationale (les contenus, eux, devraient avoir le même statut qu'aux États
Unis : tout ce qui est produit par un fonctionnaire dans le cadre de ses
fonctions est dans le domaine public). Mais puisque ce n'est pas le cas, en
principe toujours, il n'y a pas de différence entre Google et Index
éducation (éditeur de pronote) par exemple.

Sur le plan pratique, d'ailleurs, je dirais que les données sont plus en
sécurité chez Google que c'est Index éducation, sans l'ombre d'un doute. Je
parle de risque d'accès frauduleux : les gens que Google recrute pour gérer
ses réseaux, c'est pas des nuls. Et d'ailleurs, même s'il y avait une
volonté politique forte derrière (ce qui n'est pas le cas et ne le sera pas
dans l'immédiat), il faudrait des années à l'Éducation nationale pour se
doter d'un service informatique compétent capable de garder les données
personnelles en sécurité.

Et je ne parle même pas du fait qu'un géant de la Silicon Valley serait plus
à même qu'un service de l'État de tenir tête à Monsieur État d'Urgence s'il
lui venait à l'idée, entre deux militants écologistes assignés à résidence,
de venir éplucher les fichiers de l'Éducation nationale à la recherche de
sans-papiers à expulser. (Bizarrement, je pense que la NSA se fiche des
données personnelles de nos élèves, et même de nos profs, et de toutes
façons, ça ne la gênerait pas beaucoup si les données étaient en France.)

Je dois dire que je ne m'explique pas pourquoi Google est devenu, dans
l'imaginaire de nombreux spectateurs informés, l'incarnation du mal. Il est
parfaitement vrai que Google se nourrit de nos données personnelles, mais à
ma connaissance ils n'en ont jamais jamais cachés et ont toujours utilisé
les données conformément à ce qu'ils annonçaient.

Quant à la participation à la communauté du logiciel libre... Je n'ai jamais
entendu parler d'Index éducation Summer of Code, et VP8-VP9, « on a des
fermes de calcul avec du temps en rab, on peut faire tourner des batteries
de tests pour vous si vous voulez », Chromium, Brotli et j'en passe, c'est
bien Google.

Cordialement,

--
Nicolas George

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