Re: [EDUC] Comment çà marche ?

[Olivier Guillard <mairie AT guillard.nom.fr>]

Bonjour Bruno,

en charge de mettre à disposition de l'école de mon village et de son équipe pédagogique les équipements nécessaires en matière notamment d'informatique, j'ai engagé une démarche de "librification" du parc de l'école l'an dernier.

J'ai opté pour "Mint", facile à déployer,  qui répond parfaitement aux besoins et qui est pour le moment est parfaitement accepté par l'équipe enseignante.

Ayant une longue expérience du logiciel libre au compteur, je procède moi même aux déploiements et propose des actions de sensibilisation/formation à destination des enseignants pour qu'ils "puissent aussi faire": une clé du succès à mon avis en la matière c'est d'avoir des relais locaux capables d'imprimer et d'accompagner ce type de changements. Une autre clé c'est l'ergonomie et la facilité d'utilisation des outils proposés : sur ce plan franchement, il est aujourd'hui plus facile de s'approprier et d'utiliser une plate-forme présentant un gestionnaire graphique comme cinnamon que la plupart des interfaces  propriétaires que je connais.

Bref, j'ose espérer que l'accord que la ministre du travail viens de passer avec microsoft ne va pas remettre en cause notre politique et notre travail. Si c'était le cas je pense que l'éducation nationale recevra un joli courrier lui signifiant qu'elle se débrouillera pour financer et gérer le parc de l'école de mon village.

Concernant "GCompris" que je découvre en lisant ces échanges, je constate que ce logiciel est directement disponible via le dépôt standard de Mint et au travers l'interface graphique de gestion des logiciel : bravo !

Fini l'époque ou il fallait télécharger les sources, paramétrer le Makefile, compiler et installer (oui, j'ai connu la préhistoire).

Mais fini aussi l'époque ou ma commune et l'éducation nationale avaient à gérer de très coûteux et très américains contrats de licences et des conditions d'utilisation illisibles et dangereuses. Et je ne parle pas de la protection des données privées ! Quand je pense que l'on a toujours pas compris aux plus hautes sphère de l'état (comme vous le voyez, je suis encore suffisamment candide pour laisser la porte ouverte au bénéfice du doute).

Pour ma part en tous cas, je vais pouvoir proposer le logiciel "GCompris" à l'équipe enseignante qui sera en mesure de l'installer en un click sur les postes de l'école, de le tester et éventuellement de l'adopter sans avoir à sortir une carte bleue -qu'elle n'a d'ailleurs pas- ni risquer je ne sait quel problème "d'infringement" : ça c'est une force et une valeur ajoutée incroyable. C'est aussi ça la force du réseau de distribution du libre que les plate-formes propriétaires ne peuvent structurellement pas proposer.

Après, il faut aussi savoir être honnête : pourquoi nos ministres ne soutiennent-ils pas ces initiatives tellement pertinentes et confortables sur le terrain et préfèrent signer des grand contrats exclusifs avec des éditeurs privés comme on vient encore de le voir ? Peut-être simplement parce qu'ils n'ont pas d'interlocuteurs pour pouvoir le faire : je ne crois pas que ce soit un problème structurel mais plutôt un problème culturel.

Pas de défaitisme : chacun là ou il est travailler pour faire efficacement avancer les choses et je suis certains que les acteurs du libre peuvent encore progresser pour proposer des offres plus lisibles pour les décideurs.

Amitié,

Le 16 décembre 2015 à 09:26, Bruno Coudoin <bruno.coudoin AT gcompris.net> a écrit :

Le 16/12/2015 08:14, Renaud de Colombel a écrit :
> Le 15/12/2015 19:17, Frucot Jean-Louis a écrit :
>> Oui, et cette gratuité "obligée" est un frein au développement des
>> logiciels éducatifs à mon avis !
> Bruno Coudoin, développeur principal du logiciel GCompris
> (http://gcompris.net) a fait un choix original : GCompris est
> distribué gratuitement sur Linux mais en version limitée (qui contient
> 81 activités sur les 144 disponibles) sur Windows et MacOSX, pour
> encourager le passage à un OS libre.
>
> Je n'ai aucune idée des revenus qu'il a pu en tirer (peut-être ne
> couvrent-ils qu'une partie des frais engendrés), il faudrait le lui
> demander.

Bonjour,

Effectivement j'ai mis ce mécanisme en place il y a plus de 10 ans. Ce
système fonctionne plutôt bien même si ça reste insuffisant pour me
rémunérer à temps plein. Je continue donc à travailler soir et week-end
sur GCompris. Il est probable que sans cette source de revenu
supplémentaire j'aurai abandonné le projet.

Bruno.


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      Olivier Guillard
        Maire Adjoint
Saint Léger en Yvelines