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educ - Re: [EDUC] Droit autour de l'installation du logiciel libre sur du matériel pédagogique

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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Re: [EDUC] Droit autour de l'installation du logiciel libre sur du matériel pédagogique


Chronologique Discussions 
  • From: "d.michon" <d.michon AT laposte.net>
  • To: educ AT april.org
  • Subject: Re: [EDUC] Droit autour de l'installation du logiciel libre sur du matériel pédagogique
  • Date: Tue, 5 Jul 2016 11:07:10 -0300

Je vois bien que nous n'avons pas tous les mêmes concepts de l'utilisation des logiciels libres en établissement... et à fortiori la même vision des finalités pédagogiques.

Cependant si l'informatique nous appartient pas, mais en fait il s'agit bien de choix et d'infrastructure informatique, alors les choix des supports et les contenus de nos cours non plus.

Et je continue de me demander à quoi peut nous servir l'utilisation des logiciels libres à part le moindre coût pour le contribuable, si nous n'affirmons pas que les solutions libres et les ressources ouvertes nous permettent surtout de rester innovant par la souplesse et les possibilités d'adaptation qu'elles représentent.... et de le prouver en mettant en situation et en pratique cette affirmation.

Figer le système nous ramène à militer pour du vent au profit de la promotion des solutions propriétaires et notre action n'a pas de sens.

Pour l'instant nous en sommes à argumenter en utilisant des stratégies persuasives qui s'appuient sur des situations comparatives n'ayant aucun rapport avec l'objet de la discussion, à savoir  l'enseignement et l'adaptation des outils informatiques aux obligations et aux exigences de différentiation des pratiques pédagogique.
Alors en suivant ces règles dirions nous que :

Nous irions dans un magasin de vêtements professionnel pour être habillés sans que soit pris en considérations notre taille et les obligations de l'activité  professionnelle pour laquelle nous nous équipons ?
La situation deviendrait rapidement ridicule pour un enseignant qui prévoit d'intervenir en atelier mécanique et qui ressortirait obligatoirement boudiné dans une combinaison de monitrice de triathlon avec trois tailles en dessous de la sienne, sous prétexte que le "vendeur de cravates" enregistre un indice de performance négatif en fournissant des cottes à la bonne taille qui nuisent à la gestion rationnelle de son stock.

On pourra argumenter que ce n'est pas nous qui taillons les vêtements, que nous sommes dédommagés de l'achat professionnel, et que ce n'est pas nous qui gérons le stock puisque nous ne sommes pas vendeurs.

Même situations en nous obligeant à utiliser un "vélib" avec obligation de suivre à la lettre une feuille de route d'un car pullman, en devant marquer tous les arrêts obligatoires aux portes des enseignes promues par l'opérateur.
Alors que nous cherchions à profiter de la liberté et de la souplesse offerte par ce moyen de circulation on nous dit que le vélo appartient à la commune et que nous ne sommes que de simples utilisateurs.
Si bien que nous devrons nous conformer au indications de parcours de l'opérateur et qu'ils ne nous restera qu'à  nous concentrer que sur le pédalage et la gestion des côtes.

La médiation scientifique quant à elle ne produit pas des valises pédagogiques surdéterminées déclinées en joujoux pédagogiques à mettre en vitrine, mais ce sont des outils et des supports pédagogiques qui sont élaborés pour pouvoir les rendre adaptable au public tout en tenant compte des situations problèmes qu'il vont provoquer.
Si les éprouvettes et les paillasses ne m'appartiennent pas, la disposition d'une salle d'expérience doit me permettre d'opérer, mais aussi d'élaborer toute une série de dispositifs propre à servir de support innovants en toute sécurité pour mes élèves et étudiants.
Faut-il commander à chaque fois des tubes pré soudés et pré coudés, une nouvelles salle avec des paillasses pré installées, ce à chaque fois que je change les variables d'une expérience et d'un exercice ?

Dans ces conditions, rappelez moi si l'innovation pédagogique est venue de l'utilisation d'outils disposés par des producteurs hollywoodiens ou si ces produits ont été élaborés ou adaptés à la demande suivant les indications, les remarques et les visions pédagogiques des enseignants ?

Chaque fois qu'un installateur ne ferait pas la différence entre services technique et obligations d'exploitation, j'entends d'ici les critiques d'une hiérarchie s'appuyant sur les fiches techniques du produit, pour prétendre qu'une séance ne doit s'opérer qu'en suivant la manière dont le prestataire l'a indiqué, que nos pratiques pédagogiques doivent en tenir compte en nous adaptant au produit qu'on nous a installé et non pas le contraire.


Ce n'est que l'infrastructure et le matériel qui sont du ressort des services de maintenance.
Mais les choix des ressources et des solutions sont bien du ressort des acteurs et des usagers.

Cette situation oblige bien à tenir compte d'une multitudes de situations pour gérer l'accueil en salle informatique des usages génériques et des usages "customisés". Ce qui est bizarre, c'est que ces remarques ne sont pas tenables pour certaines entreprises ou des services logistiques, ce qui provoque un dialogue de sourd, alors que dans d'autre cas la souplesse des solutions libres est concertée et l'étude de la mise en œuvre est rendue possible.

Alors au choix :
Choix politique, compétences, dogmatique ?

Nous inciterons donc avec notre groupe local à déserter les salles informatiques et à s'équiper en machines personnelles ou reconditionnées puisque notre profession d'enseignant nous en donne le droit et la possibilité.

Cordialement
Didier Michon

Le 05/07/2016 04:11, fabio a écrit :
Bonjour Stéphane, bonjour à tous,

Je vois que la question a lancé un vaste débat ...

Je ne comparerais pas l'informatique à la cuisine mais suis en accord avec l'approche de Laurent. Je pense qu'il faut mettre en avant notre liberté pédagogique qui consiste à exprimer des besoins éducatifs et pas des besoins d'outils. Quand le besoin s'exprime sous la forme "J'ai besoin de tel outil, ou de tel système ...", nous sommes déjà en train d'exprimer une solution technologique et pas un besoin métier et quoi qu'on en dise, les outils n'appartiennent pas aux enseignants, c'est de l'argent public donc des équipements publics avec derrière des organisations, plus ou moins compétentes, pour s'en occuper.

La différence entre l'informatique et la cuisine tient du fait que l'on a une connaissance assez précise du résultat obtenu en cuisine : si je suis intoxiqué, je n'ai pas de mal à m'en rendre compte.

En informatique, c'est une toute autre affaire. Comment blâmer un collègue qui travaille avec un outil propriétaire dans un contexte parfaitement intrusif sans en avoir conscience, sans avoir la connaissance des incidences de son usage. La première réponse est donc dans l'information.

Beaucoup de logiciels propriétaires font peu de cas de la vie privée des utilisateurs, voilà un première exigence légitime que l'on peut soulever dans l'_expression_ de nos besoins (souvent une simple lecture des CGU suffit à convaincre).

Une deuxième exigence peut être le respect de l'environnement. A-t-on besoin de fonctionnalités qui dépassent largement nos besoins et qui entraînent des coûts énergétiques inutiles.

Une troisième exigence pédagogique (même si elle peut faire tousser certains d'entre nous) peut être dans la possibilité pour nos élèves de pouvoir utiliser leurs productions chez eux : pas de coûts de licences à imposer.

Une quatrième exigence est d'être interopérable et là nous avons une référence de choix : respect du RGI.
http://references.modernisation.gouv.fr/sites/default/files/Referentiel_General_Interoperabilite_V2.pdf

Si mon besoin s'exprime dans le cadre de ma liberté pédagogique, il est inattaquable. S'il s'appuie sur des valeurs éducatives, il devient incontournable.

Je n'ai volontairement pas évoquer le logiciel libre dans mon propos, il s'impose à la lecture des arguments ...

Mes amitiés,
Fabio


Le 01/07/2016 16:31, Stéphane Moulinet a écrit :
Bonjour,

Qui aurait des pistes sur le cadre juridique autour de l'installation de
logiciels (dans notre cas libre) par un enseignant sur du matériel
pédagogique.

Il y a-t-il un encadrement différent entre l'installation d'une
application (ex Libre Office) ou un système d'exploitation (ex
GNU/Linux) ?

Le cadre juridique serait-il différent pour les écoles, collèges,
lycées, sachant que les propriétaires du matériel ne sont pas les
mêmes...

La question se pose bien sûr dans le cas, où l'on ne donne pas
explicitement le droit à l'enseignant d'installer...

De plus, certains n'ont tout simplement pas l'envie de faire les
démarches, de convaincre, mais se lanceraient bien dans des
installations.

J'ai déjà rencontré de telles personnes et je me dis que ça pourrait
aussi en motiver d'autres, qui en ont marre de ne pas être admin sur les
postes des salles dans lesquelles ils travaillent et qui doivent
attendre le prochain master pour bénéficier de nouveaux logiciels /
mises à jour...

Librement,

stéphane



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