Re: [EDUC] Droit autour de l'installation du logiciel libre sur du matériel pédagogique

[Thierry Munoz <thierry.munoz AT free.fr>]

Salut à tous,

Le 02/07/2016 15:53, Stéphane Moulinet a écrit :
> Dans une école, il faut convaincre la DSI de la municipalité.. Si c'est
> non, on fait quoi, on déprime ?

Encore faut-il qu'il y ait une DSI ou ne serait-ce qu'un "responsable" 
informatique au sein de la municipalité...
À moins que la DSI ne soit de fait un revendeur informatique local ayant 
intérêt à refourguer du Windows (car c'est le plus répandu) pour 
justifier l'achat de matériel/licences ou qui cherche à se simplifier la 
vie en installant ce qu'il connaît le mieux (parce que c'est aussi ce 
qu'on lui demande tout le temps) ... Prestataire qui souvent essayera de 
décrédibiliser les enseignants opposants en les taxant d'amateurs (car 
non techniciens) avec leurs solutions libres.
Effectivement il y aurait bien des raisons de déprimer mais c'est un 
combat quotidien.

Ce qu'il manque ce sont des experts indépendants (ayant pour principal 
objectif l’intérêt public) pour conseiller les municipalités en charge 
des écoles. Mais là encore on se retrouve avec un problème d'échelon car 
si pour les collèges et les lycées ça pourrait être possible (et 
encore... quand on voit les choix faits par certaines régions ou 
départements... ça peut être pire en imposant la même solution privative 
à tous...) du fait de la "mutualisation", quid pour les municipalités 
qui se retrouvent isolées pour prendre les décisions ?
Heureusement qu'il y a des citoyens "éclairés" (pour ne pas dire 
illuminés ;-)   ) qui luttent contre ce fatalisme ambiant en essayant 
d'informer les élus. Je pense que comme beaucoup méconnaissent 
l'informatique, ces élus sont assez réceptifs dans la mesure où ils ne 
sont pas trop influencés/prisonniers par le son de la cloche dominante. 
Et en tant qu'enseignant, il y a une place à prendre (on est loin de 
notre mission première) car nous avons en général une légitimité pour le 
faire, d'autant que nous avons des relations (plus ou moins bonnes selon 
les endroits) avec les élus. En démontrant que ça marche dans nos 
classes (parce que nous avons pris l'initiative d'installer/utiliser des 
logiciels libres), le maire sera sensible à certains arguments (plus de 
problème de licences, coût moindre...) qui peuvent changer la donne.
J'oublie quand même un point important intermédiaire qui est de 
convaincre en amont l'ensemble (ou du moins la majorité) des autres 
collègues : il faut aussi les accompagner au changement en faisant 
sauter leurs appréhensions face à l'inconnu/nouveauté (c'est 
relativement facile si on ne bouscule pas).
Cordialement,

Thierry Munoz