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educ - Re: [EDUC] Y'en a qui font de la com'...

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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Re: [EDUC] Y'en a qui font de la com'...


Chronologique Discussions 
  • From: Judicael Courant <Judicael.Courant AT free.fr>
  • To: wgambazza AT yahoo.fr, educ AT april.org
  • Subject: Re: [EDUC] Y'en a qui font de la com'...
  • Date: Mon, 26 Sep 2016 12:23:18 +0200

Bonjour,

Le dim. 25 sept. 2016, William Gambazza <educ AT april.org> a écrit :
> pas jusqu'à saluer mais on ne peut pas reprocher à Microsoft de vouloir
> être seul sur la place et réclamer qu'il n'y ait que du Libre sans
> tomber dans le même travers de partialité.

Je ne suis pas d'accord :

* dire «il ne faut utiliser que le logiciel de Microsoft» est évidemment
inacceptable

* dire «il ne faut utiliser que LibreOffice» est certes inacceptable
aussi

* mais dire «il ne faut utiliser que du libre» me semblerait un choix
tout à fait acceptable et même très bon pédagogiquement : former des
élèves, c'est notamment leur apprendre à poser des questions, à
expérimenter. Quand on leur met un logiciel sans code source dans les
mains, toutes leurs réponses sur son fonctionnement se heurtent à un
mur. Ça ne me paraît pas très bon pour leur formation intellectuelle.

Il y a une différence majeure entre dire :

* «il faut acheter/utiliser tel ou tel produit» (on roule pour une
marque) ;

* et dire «il ne faut acheter/utiliser que du logiciel libre» (on
demande au produit d'avoir une certaine caractéristique).

N'en déplaise à Axelle Lemaire, exiger que le logiciel soit libre n'est
pas une pratique plus anti-concurrentielle qu'exiger des produits bio
pour les cantines de nos enfants : c'est un choix politique.

Exiger du logiciel libre est conforme avec le droit européen de la
concurrence selon la cour constitionnelle italienne. Source : le texte
de l'APRIL disponible sur
https://www.april.org/sites/default/files/20130612-note-legalite-disposition-legislative.pdf

En l'occurrence, des logiciels libres de traitement de texte, il y en a
plusieurs. Tout d'abord, trois logiciels issus initialement de
StarOffice, propriétaire à l'origine, ce qui montre que le logiciel
libre a plutôt tendance à favoriser la concurrence qu'à l'entraver :

* LibreOffice

* Apache OpenOffice

* NeoOffice

Mais aussi :

* Abiword (très peu gourmand en ressources)

* TeX/LaTeX/XeLaTeX/LuaTeX/ConTeXt (le must en matière de typographie)

* Lyx (basé sur LaTeX)

* Lout

* TeXmacs

Et il me semble nettement plus intéressant en tant qu'enseignant de
montrer LibreOffice Writer et LaTeX (très différents) plutôt que
LibreOffice Writer et Microsoft Word (très proches).

>> À part des militants, qui va aujourd'hui refuser les sirènes de
>> Microsoft® et dire à ses enfants d'utiliser LibreOffice plutôt que
>> Office365® ? Surtout si l'enseignant s'en sert.

Pour ma part, j'utilise des machines sous GNU/Linux non seulement parce
que c'est du logiciel libre mais aussi :

* Parce que ça marche.

* Parce que je peux à peu près comprendre comment le système fonctionne
(alors que le fonctionnement erratique de Windows m'échappe bien
souvent).

* Parce que c'est un système auquel on peut faire à peu près ce qu'on
veut et notamment automatiser les tâches pénibles et répétitives.

* Parce que mes logiciels tournent encore quand je change de version du
système (j'ai des petits scripts shell qui doivent avoir une vingtaine
d'année et qui marchent encore).

* Parce que c'est un système qui est un peu mieux sécurisé que
MS-Windows : sans même avoir d'antivirus, je n'ai pas de problèmes de
virus alors que sous MS-Windows, c'est manifestement fréquent (au
lycée, on a un virus qui fait des dégâts récurrents sous Windows et à
ce jour, aucune solution n'a vraiment permis de «vacciner» les postes
Windows).

* Parce qu'installer cinq nouveaux logiciels (ou les désinstaller) est
un vrai bonheur : on coche les cinq cases correspondant à ces
logiciels dans le gestionnaire de paquets, on ajoute un ou deux clics
pour confirmer et ça se fait tout seul, on peut aller boire un café ou
un thé. Temps total consommé : moins de 30s. Pour désinstaller, itou
(sous Windows on doit désinstaller les logiciels un par un ; quand il
y en a 5 et que chacun prend 2 minutes, on passe 10 minutes devant la
machine).

Pour installer sur 100 machines, le processus est à peine différent,
on le fait une fois, le plus long est d'allumer les 100 machines (ou
d'attendre qu'elles s'allument). Sous Windows, réinstaller une image,
ça demande de faire une image par type de postes (sur 5 salles de 20
machines, ça fait en général 5 images), plus le temps de
redéployer...

* Parce que c'est un système relativement réactif (en tout cas dans mon
lycée, sur une même machine, on peut être sur le web en 2 minutes en
démarrant sous Linux là où il en faut minimum le double sous
Windows...).

Le prix à payer : je ne peux pas utiliser les outils Microsoft qui
n'existent pas sous Linux. En fait, c'est plutôt un bénéfice
supplémentaire : ça m'a fait découvrir plein d'outils qui sont nettement
mieux fichus que ceux de Microsoft ! (avec en plus des documentations
compréhensibles, la possibilité de contacter les auteurs du logiciel
pour signaler des bugs --- les auteurs, pas le niveau 1 du service
client --- et comme corollaire, le fait que les auteurs se soucient de
ces bugs et tentent de les corriger).

Il m'arrive, de temps en temps, de céder aux sirènes du logiciel
non-libre et d'installer ici ou là un logiciel non-libre sur une de mes
machines. C'est bien souvent ce composant qui me pose des problèmes par
la suite...

Cordialement,

Judicaël Courant.
--
TEL : (+33) (0)4 72 50 48 13
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