Accéder au contenu.
Menu Sympa

educ - Re: [EDUC] Coup de gueule ou cri du cœur/ contribuer à un LL par un établ. public

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

Archives de la liste

Re: [EDUC] Coup de gueule ou cri du cœur/ contribuer à un LL par un établ. public


Chronologique Discussions 
  • From: Olivier Guillard <mairie AT guillard.nom.fr>
  • To: educ <educ AT april.org>
  • Subject: Re: [EDUC] Coup de gueule ou cri du cœur/ contribuer à un LL par un établ. public
  • Date: Thu, 1 Mar 2018 14:40:25 +0100
  • Authentication-results: vip.april.org; dkim=pass (2048-bit key; unprotected) header.d=guillard-nom-fr.20150623.gappssmtp.com header.i= AT guillard-nom-fr.20150623.gappssmtp.com header.b="y783YMaA"; dkim-atps=neutral

André

Merci pour tes retours et très utiles précisions.

Concernant les rôles de l'ordonnateur et de l'agent comptable en particulier, tu as bien raison en effet. Cela dit ce que je tiens à suggérer de mon côté est que ce deux acteurs n'interviennent en réalité que dans le cadre de l’exécution d'un budget qui lui a été décidé et voté en amont. C'est donc avant tout à ce niveau là que ça se passe, ainsi toutefois qu'au niveau des modalités d'attribution des marchés  (plus ou moins adaptés selon les montants, c'est tout à fait exact là aussi) mais inscrits normalement eux aussi au budget voté.

Sur cet exemple :
> Pour verser 150 € parce que le collège a fait prendre l'habitude à toute la salle des profs d'utiliser
> intensivement les Framachins, la procédure adaptée sera : on le fait épicétou.

Il peut y avoir des subtilités selon la caisse qu'on sollicitera pour sortir les 150€, mais on est là dans le détail.

L'autre point sur lequel j'attire l'attire l'attention est celui-ci :

Si nous souhaitons que des écosystèmes à même de promouvoir et de diffuser le logiciel libre puissent se mettre en place (aka : viables économiquement), alors il faut que les acteurs susceptible de les porter puissent identifier leurs marchés.

Et je crois que sur ce point, tout le monde peut contribuer simplement en adoptant une approche responsable, considérant notamment ce constat sur le modèle économique de nombre de gros éditeurs qui me semble refléter une certaine réalité :

Le génie des gros fournisseurs est non seulement qu'ils vendent non pas des services mais des licences qu'il peuvent répliquer à l'infini et qu'en plus ils font travailler les profs à les installer, les configurer et passer eux même les antivirus quand il y a un problème.

Bien à toi,

---
Olivier



Le 1 mars 2018 à 10:11, Étienne ANDRÉ <etienne AT intendancezone.net> a écrit :
Re,

----- Mail original -----
> De: "Olivier Guillard" <mairie AT guillard.nom.fr>

> en complément de ton descriptif je crois indispensable de noter
> plusieurs choses :

De mon côté, je pense nécessaire d'apporter quelques précisions juridico-lexicales, sans lesquelles on a fait très vite fausse route en matière de dépense publique


> L'esprit :
>
> - qu'on le veuille ou non l'argent est en effet "sacré" aujourd'hui,
> ce qui se traduit partout par des pilotages essentiellement
> financiers: le public dans une démocratie ne déroge certainement pas
> à une telle règle (on a la société qu'on mérite).

Certes. Je voulais dire que "l'argent public" est une notion toute spécifique, et cela remonte à... holala le décret impérial de 1862 ne fait que reprendre l'esprit de la loi de 1822, elle-même basée sur les dispositions de l'époque révolutionnaire, qui mettaient en textes les pratiques de l'Ancien régime remontant probablement aux chefs de tribus Franques. Cet argent a été piqué dans la poche du contribuable, on le traite avec égard, je n'avais pas voulu dire autre chose de mon côté.

> En matière de marché et de décision publique, on ne s'arrête pas à un
> devis (qu'il faut d'ailleurs déjà trouver surtout dans l'écosystème
> du libre), on commence déjà par regarder ce qui répond au besoin,
> on regarde aussi le service, le support, la maintenance et la
> gestion des risques -assurance-, le calendrier d'engagement et
> d'amortissement, les échéances (notamment politiques), ....

Je n'avais pas fait référence à la notion de "marché". Toute commande publique, dès le premier euro, est un marché. Simplement les procédures sont plus ou moins allégées selon l'importance de l'opération. Pour verser 150 € parce que le collège a fait prendre l'habitude à toute la salle des profs d'utiliser intensivement les Framachins, la procédure adaptée sera : on le fait épicétou.

> Sur le plan technique ensuite:
>
> - l'ordonnateur paie toujours une facture,

Argh, cette phrase contient une grave erreur ! L'ordonnateur ne paie rien, il décide de la dépense. Le paiement est l'apanage de l'agent comptable public, qui vérifiera la régularité formelle de la dépense. C'est l'un des points que je dessinais dans mon précédent message : l'agent comptable n'est pas juge de l'opportunité de la dépense, mais hélas trop de mes collègues s'en mêlent. Je le fais d'ailleurs moi-même mais toujours sur le mode du conseil, de la remarque. Ce qui nous fait un double filtre : même si le décideur effectif est disposé à consacrer un peu du budget qui lui est confié pour soutenir le LL, un comptable mal luné peut encore parfois saboter l'affaire.

> mais aussi seulement si, il a mandat

Heu, le mandat est établi par l'ordonnateur. Il est l'autorité d'exécution du budget, libre dans le cadre de ce qui a été voté par l'assemblée délibérante. Il a besoin toutefois d'être habilité par le CA à passer les marchés et contrats afférents, tout particulièrement lorsqu'ils sont d'incidence pluri-annuelle, puisque dans ce cas l'engagement pris par l'établissement dépasse le cadre du budget normal, justement.

> et bon de commande établis dans les règles pour ce
> faire.

C'est l'ordonnateur qui établit le bon de commande, même si dans la plupart des situations il donne délégation à des personnels de terrain pour les opérations tout-venant.

> Par exemple, il ne s'agit pas juste de "faire copain avec des chefs
> d'établissement" mais aussi de les écouter pour que se structurent
> des offres basées sur du libre qui répondent à leurs contraintes et
> besoins.

Mhhh, ça a existé : Gestion des Elèves Par Internet, GEPI, logiciel libre (ou alors très proche de l'être), proposait gratuitement et avec dix ans d'avance des fonctionnalités qu'on paie aujourd'hui à prix d'or à un duopole d'éditeurs. Zéro soutien de l'intitution, ça suffit pour faire mourir un tel projet en quelques années.

Moi-même, avec OpenAcadémie, nous sommes des révoltés absolument tarés, et continuons malgré tout, alors qu'on en est arrivés au stade de penser sérieusement que nos carrières sont pourries par la hiérarchie qui n'apprécie pas qu'on ait le culot de parler aux ordinateurs, ce qui devrait rester un privilège des guignols de la DSI.

> Concernant les collèges et lycées, sauf erreur les
> décisions ne se prennent d'ailleurs pas seulement à ce niveau là :
> il faut aussi voir du côté du département et des communautés
> d'agglo.

Et de la région. Il arrive que les collectivités de rattachement se mêlent de cela, soit en fournissant aux établissements des machines préinstallées en Logiciels Libres (gauche), soit en passant des open-bar avec Krosoft (droite). Dans la plupart des cas, elles ne font rien, et laissent les établissements se dém.brouiller avec leur budget.

> Au risque d'être carrément iconoclaste : peut-être faudrait-il que
> les enseignants soient un peu plus paresseux pour ce qui n'entre pas
> dans le champs de leur compétence afin de laisser place à l'éclosion
> des services de qualité et de proximité que "le marché" serait
> peut-être prêt à leur fournir ?

Ce n'est pas raisonnable. Parce que le prof de base n'est pas compétent en informatique (s'il l'était il exigerait que tout le parc migre sous Linux et il le ferait d'ailleurs), MAIS il veut garder (l'impression grotesque de) la maîtrise totale de son outil. Pour cela, aucune autre possibilité que d'utiliser religieusement exactement la même chose que ce qu'il connaît et a toujours connu. Beaucoup de profs ne comprennent pas pourquoi on ne garde pas Windowe Expie, "ça marchait bien". Se former ? Considérer que l'informatique est un domaine connaissant des évolutions méritant qu'on s'y penche ? Naaannnn.

Donc la solution consistant à dire "une SSLL met toutes les machines sous Linux, ça ne tombera plus jamais en panne et les gamins ne colleront plus de saletés dans les machines" se heurtera frontalement à deux problèmes : 1) le refus total de (auto-)formation pour comprendre trois concepts basiques ; 2) au premier câble de souris coupé au cutter, Linux sera en panne et donc merdique, ça marchait mieux avant, etc.

Personnellement, j'attends la prochaine attaque virale qui détruira vraiment les systèmes ouinedose, rendant l'ensemble du parc inutilisable pendant plusieurs semaines (en la redoutant parce que mon poste de travail...) Dans les hôpitaux anglais, je me suis laissé dire que l'intérêt pour Linux avait du faire un bond important au cours de l'année 2017.

librement,

--
Étienne ANDRÉ
http://www.intendancezone.net
Tél direct 01 48 99 99 22

--
Pour vous désinscrire de cette liste : https://listes.april.org/wws/sigrequest/educ

Pour connaître la configuration de la liste, gérer votre abonnement à la liste educ et vos informations personnelles :
http://listes.april.org/wws/info/educ






--
      Olivier Guillard
      Adjoint au Maire
Saint Léger en Yvelines



Archives gérées par MHonArc 2.6.19+.

Haut de le page