Re: [EDUC] La région Île-de-France communique sur sa vision du numérique à l'école

["d.michon" <d.michon AT laposte.net>]

J'aimerai bien personnellement bénéficier dans le primaire ne serait-ce 
que de seulement "340 €" par élève.

Dans nos communes nous sommes largement en dessous avec seulement au 
grand maximum 150 €, cahiers et fournitures compris ce qui ne nous 
laisse environ que 20 à 30 € / élève pour acheter des fichiers et 
procéder au remplacement par année scolaire d'une seule collection de 
manuels obsolètes ou hors programme édités au début des années 2000 et 
encore je parle pour les circos de la région parisienne ...

Une édition de fichiers pour TBi  ou des fichiers électroniques 
pseudo-interactifs comme ceux de MDi Belin, jacotop ne sont exploitables 
selon leurs licences, que pour une seule classe, à 150 € la licence pour 
une partie de l'année ou une petite série de discipline, ce qui veut 
dire par exemple l'histoire sans la géo, les sciences sans la techno, 
les dictées sans l'ortho ni la lecture ni la grammaire ni la production 
de texte etc...

Et pour une seule année d'exercice .

Faisons les comptes pour 50 tronçons de programme par niveau de classe 
(CP, CE1 ... CM2, clis, UPE2A , CMPi) en diverses disciplines et 
matières selon la manière dont vous l'entendez à 150 € l'une ?

Et encore faisons le distingo entre, exercices , documents pour la 
classe , document didactiques, instructions pour l'enseignant 
anciennement livre du maître, ressources pour la classe et j'en passe...
Soit chaque année 3 à 4 fois le coût précédent pour une seule classe par 
sans les cahiers, sans les machines, sans leur OS, sans les transports 
en commun ni les activités hors temps scolaire etc...

Normalement ces ressources ne devraient effectivement être exploitées 
que pour l'année en cours, pour une seule classe ou seulement un groupe 
de 10 élèves, souvent en complément de fichiers, et très incomplètes, 
sachant que le fichier numérique implique évidemment l'usage d'un 
"terminal compatible" par élève, et que lorsqu'un élève est en situation 
d'adaptation "intégrative" on hérite très souvent de l'impression en 
travers de son rendu de production, un superbe filigrane bien sympa bien 
en vue :
"Copier c'est voler ", acte flagrant de discrimination.

À noter que l'achat des documents didactiques sont souvent laissés à la 
charge des enseignants, plus rarement à la charge de l'école puisque 
cela implique que pour une seule et même ressource un partage sur 
l'ensemble d'une école entre plusieurs classe, voire de toute une 
circonscription et on imagine la catastrophe en cas de généralisation de 
l'usage de jetons d'accès en temps réel sur un réseau de circo ....

Lorsque j'étais en Guyane, chacun des enseignants dépense en moyenne 
300€ par mois pour sa classe puisqu'on nous annonce très souvent que les 
commandes du matériel, cahiers compris, prévu pour la rentrée et dont la 
moitié sont à la charge des parents comme au collège (on est bien dans 
le cadre de l'enseignement public ! ), ces commandes sont soit disant 
restées bloquées dans leur conteneur par les douanes, soit que toute le 
bon de commande avait été retardée et donc ne serait relancé que pour 
l'année civile suivante, c'est à dire à partir du mois de janvier...
Certaines communes s'exonèrent ainsi d'une dépense obligatoire à raison 
d'un semestre pour deux années tant leur budgets et subventions sont 
dérisoires.

D'autre part certains produits logiciels ne sont pas disponibles à la 
vente pour l'outre mer ... ce qui implique d'aller se servir en 
métropole, au moins en comptant sur ses relations personnelles, et de 
découvrir in fine que les licences ne sont valables que pour une période 
limitée, ou encore qu'elles ne sont accessibles qu'en ligne via un 
serveur lorsque la majorité des écoles sont encore dépourvues de 
connexion dans les classes, ou que l'accès pour l'outremer est interdit 
ou bloqué pour d'obscures raisons de monopoles octroyés par les éditeur 
à quelques fournisseur locaux mais seulement en format papier.

Souvent les librairies complémentaires nécessaires pour flash, adobe air 
etc... n'existent plus mêmes pour windaube. L'éditeur répond alors de 
renvoyer le bon de commande pour remboursement...et j'en passe.

Désolé si tout cela me fait enrager, mais à part l'octroi de subventions 
à quelques intermédiaires et les accords unilatéraux MEN vers GAFAM et 
les majors de l'édition nationale, peu de choses ne sont mises en place 
avec toute la transparence nécessaire.
Si une dénonciation de tout ce système n'aboutit pas , faudrait-il en 
passer par UFC pour se faire rembourser des l'ensemble des trop perçus 
ou des  surfacturations ?

En tout cas même la situation que j'avais vécu en industrie vis à vis 
des boîtes noires, dénoncée à l'époque par Richard Stallman n'avait 
atteint celle vécue actuellement en perte de temps comme en fonds 
personnels et publics dans notre école sous prétexte de la grande foire 
au tout numérique.

Vivement le libre et les REL en classe, maintenant !

Bonne journée à tous.
Didier Michon


Le 28/03/2019 à 23:36, Christian Pierre MOMON a écrit :
> Le 28/03/2019 à 23:22, Étienne ANDRÉ a écrit :
> > >   La région Île-de-France communique sur sa vision du numérique à
> > > l'école, avec des chiffres, des orientations, des initiatives et des
> > > liens :
> > > https://www.iledefrance.fr/toutes-les-actualites/manuels-scolaires-lyceens-gratuite-virage-numerique
> > >   À exploiter sans retenue…
> > Sur ces manuels numériques, commençons par signaler qu'il n'existe> *aucune* 
> > étude en France sur leur usage,
>   Bonne remarque.
>
> > Mais lisons donc ce qu'on nous raconte :
> > […]
>   Merci Étienne pour cette mise en relief très pertinente. Je ne me
> doutais pas que ça allait si loin. Un grand merci \o/
>
>   Librement,
>
>   Christian (Cpm).