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educ - Re: [EDUC] Argumentaire pour fonction publique

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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Re: [EDUC] Argumentaire pour fonction publique


Chronologique Discussions  
  • From: Jean-François Lemoine <jlemoine AT blog.issi.me>
  • To: educ <educ AT april.org>
  • Subject: Re: [EDUC] Argumentaire pour fonction publique
  • Date: Thu, 25 May 2023 08:24:50 +0200 (CEST)
  • Authentication-results: yulpa.io; auth=pass smtp.auth=185.217.155.54 AT mut-zose1.yulpa.io

Bonjour Chani,
Bonjour à toutes et tous,

Cette situation fait écho ma propre mésaventure. Travaillant dans une université parisienne, j’avais passé depuis 15 ans (presque) tous les postes de mon service sous Linux. Aucun problème particulier en 15 ans, mes collègues en étaient satisfait⋅es.

En octobre de l’année dernière, les services informatiques ont commencé à refuser d’enregistrer nos nouvelles machines sur le réseau en invoquant le respect de la PSSI sans plus de détails (le document n’est pas accessible). J’ai demandé un arbitrage de la Direction Générale des Services, qui a tranché : toutes nos machines doivent être standardisées et repasser sous Windows. QUID des outils développés en internes ? L’avenir nous le dira…

Tout cela pour dire que, après que la décision fut actée sans jamais évoquer la question du Logiciel Libre, j’ai rédigé une réponse en m’appuyant sur les communiqués de presse de l’April. Je n’y aborde cependant aucun argument technique, puisque cet aspect l’avait été en réunion, et me concentre sur l’aspect réglementaire.

Je le partage ici en espérant qu’il puisse vous faire gagner du temps, mais il n’a eu pour nous aucun effet à ce jour…

 

Sans vouloir remettre en cause la décision prise, je souhaite préciser ce qui manque à ce compte-rendu.

La standardisation des postes du service, toute légitime qu’elle soit, met fin à une expérience de plus de 15 ans unique à l’université. La quasi-totalité de nos outils sont en effet basés sur des logiciels libres. Et il ne me semble pas que nous en soyons moins efficaces. Il me semble même que nous sommes (étions) la preuve qu’il est possible d’avoir une action efficace en utilisant des logiciels libres.

Outre leur qualité, ces logiciels véhiculent des valeurs auxquelles il est difficile de rester insensible. Je rappelle la communauté d’esprit entre leur philosophie et le monde universitaire : partage, collaboration, relecture par les pairs.

Loin d’être une lubie du service, cet engagement est ancré dans les nombreuses recommandations et injonctions qui s’imposent aux administrations :

  • l’UNESCO a classé le logiciel libre Patrimoine mondial de l’humanité en 2002 ;
  • la loi n°2013-660 de juillet 2013 relative à l’enseignement supérieur et à la recherche : « les logiciels libres sont utilisés en priorité » ;
  • le Référentiel Général d’Interopérabilité d’avril 2016, qui recommande uniquement le format de données Open Document pour les applications bureautiques ;
  • le rapport sénatorial sur « Le devoir de souveraineté numérique » d’octobre 2019, qui indique qu’il est urgent d’engager une réflexion au niveau interministériel sur la conduite d’une politique publique du logiciel libre ;
  • La mission d’analyse et de prospective relative à la mise en place d’une politique publique de la donnée et des codes sources de décembre 2020, qui inscrit sans détour le logiciel libre comme un des piliers d’une politique publique cohérente ;
  • la circulaire n°6264/SG du Premier Ministre d’avril 2021 qui rappelle que les administrations « devront rechercher en permanence la meilleure circulation de la donnée, des algorithmes et des codes, dans des formats ouverts et exploitables par les tiers. Cette ambition renouvelée implique, en outre, un renforcement de l’ouverture des codes sources et des algorithmes publics, ainsi que de l’usage du logiciel libre et ouvert, et l’extinction, à horizon 2023, des redevances perçues pour la réutilisation des données » ;
  • la mission d’information « Bâtir et promouvoir une souveraineté numérique nationale et européenne » de juillet 2021, qui suggère d’« imposer au sein de l’administration le recours systématique au logiciel libre, en faisant de l’utilisation de solutions propriétaires une exception » ;
  • le plan d’action « logiciels libres et communs numériques » de novembre 2021 conçu par le ministère de la Transformation et de la Fonction publiques qui contribue à la transformation numérique du service public ;
  • le Socle interministériel de logiciels libres, actualisé tous les ans, qui liste les logiciels libres recommandés pour les administrations publiques.

Sans mentionner la motion votée par le Conseil d’Administration de l’université le 13 mars 2023 qui demande que « l’établissement s’engage dès à présent dans le travail permettant de déboucher au plus tôt sur une solution libre et souveraine »…

 

Librement vôtre.



De: "Chani Dib" <chani.xy AT gmail.com>
À: "educ" <educ AT april.org>
Envoyé: Mercredi 24 Mai 2023 10:16:14
Objet: [EDUC] Argumentaire pour fonction publique

Bonjour,

J’espère que c’est le bon endroit pour cela.
Je suis enseignant-chercheur dans une école d’ingénieurs publique. Cette école a une politique tout Microsoft qui est devenue de plus en plus restrictive avec les années, et nous sommes arrivés au point où il nous est impossible de travailler avec nos outils libres car rien n’est interopérable.
Nous sommes nombreux à déplorer la situation et à tenter de changer les choses en interne, malheureusement jusqu’à maintenant sans succès.
Notre prochaine action est une pétition à notre directeur général. Cependant pour celle-ci nous avons besoin d’aide pour construire un argumentaire solide : législation française et européenne, directives, solutions techniques, et surtout démonter leurs arguments (généralement « sécurité »).
Le but est à la fois de critiquer la politique tout Microsoft, mais également, a minima, de les forcer à revoir leur politique d'interopérabilité (dernier exemple en date, le 2-factor authentication, pour lequel ils refusent d’autoriser les logiciels tiers type evolution, nous forçant à utiliser leur webmail).

Si des personnes veulent bien avec leur expérience nous aider à monter un argumentaire construit et référencé, nous serions très reconnaissants !

A bientôt





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