[LibreAsso] Semences paysannes et logiciel libre

[Vincent Calame <vincent.calame AT exemole.fr>]

Bonjour à tous,

Dans la suite de la présentation de Michael qui nous a fait évoqué le bio, je me permets de vous signaler ce papier de Guy Kastler du réseau Semences paysannes intitulé « Le logiciel et le marché-libre doivent-ils libérer les semences ? ».

Avant de vous indiquer le lien de l'article (qui se trouve en bas du courriel), je me permets de faire deux avertissements et un commentaire :


Premièrement, le réseau Semences Paysannes est un réseau militant qui, comme son nom le laisse supposer, combat les OGM et la privatisation du vivant. Il mène une action politique avec une forte activité de veille juridique : tout comme l'April d'ailleurs, à ceci près que du fait de la loi actuelle, certains des acteurs du réseau agissent dans l'illégalité. Cela étant, c'est un réseau reconnu avec un travail de fond, ils ont fait partie de la délégation française à Nagoya sur la biodiversité.

Deuxièmement, sur la quinzaine de pages du documents, plus des deux tiers au moins sont consacrés au contexte juridique et économique dans lequel le réseau Semences paysannes se trouve, la portion sur les logiciels libres est assez congrue, Guy Kastler reconnaissant de lui-même son manque de compétences sur le sujet.


Après cet avertissement, vous pouvez vous demander pourquoi je vous transmets le document ? Ce n'est pas pour faire la propagande du réseau Semences Paysannes même si, en ce qui me concerne, ce sont des amis. C'est pour deux raisons :

Premièrement, c'est une illustration de comment un acteur militant extérieur comprend le mouvement du logiciel libre, l'interprète (bien ou mal, ce n'est pas la question) et comment il se l'approprie pour le comparer à sa propre situation.

Deuxièmement, il montre les limites d'un discours sur les valeurs car il montre comment un même mot peut être interprété de manière différente et comment cette différence d'interprétation peut conduire à des incompréhensions. D'une certaine manière, le paradoxe qui est à l'origine de notre groupe de travail, à savoir des valeurs communes et peu de travail en commun, repose peut-être sur le fait que nous avons les mêmes valeurs mais nous ne les faisons pas vivre de la même manière.

Je citerai comme exemple deux paragraphes du texte à la page 13 sur les mots communauté et échange :

«
Tous deux génèrent des échanges non marchands, basés sur la mutualisation et l'économie du don contre don. Mais dans un cas on échange un organisme vivant identifié à un lieu, une époque et un
système social. Dans l'autre on échange des données universelles reproductibles à l'identique en tout lieu, toute époque et par toute personne. Cette reproduction ne peut cependant se faire sans une machine, l'ordinateur, qui attache la naissance de ce système à l'époque industrielle.

Tous deux se développent au sein de communautés aux frontières plus ou moins perméables aux échanges extérieurs. Pour les unes, il s'agit traditionnellement de communautés locales, mais aussi
aujourd'hui de réseaux d'échanges polycentrés plus dispersés géographiquement et regroupés autour d'un même intérêt culturel. Pour l'autre, il s'agit d'une communauté mondialisée regroupée autour de l'accès à une même technique et de son partage.
»

Voilà, je m'arrête là et voici le lien :

http://www.semencespaysannes.org/bdf/bip/fiche-bip-182.html