Re: [LibreAsso] Agrément Jeunesse & Éduc Pop pour Framasoft : done !

[pyg Framasoft <pyg AT framasoft.org>]

Le 22/07/2015 11:25, LauwCost a écrit :

Le 22/07/2015 10:51, philippe.niquet AT free.fr a écrit :

Je ne pense pas que les associations (modèle loi 1901) ont intérêt à dépendre financièrement du seul secteur privé (marché ou fondations).

+1.
C'est toujours étonnant de voir à quel point les assos libristes sont réfractaires à la subvention (l'exemple de Framasoft ici mais c'est la même chose pour l'April). C'est du même ordre d'idée que la très grande frilosité des assos plus anciennes à dépendre de financements privés ! De part et d'autre, je pense qu'il y a beaucoup de fantasmes.

Me concernant, ça ne relève pas du fantasme, mais d'expériences vécues (certes il y a quelques années).
Je veux bien envisager de "retourner au charbon", mais uniquement si j'ai l'assurance au moins de ne pas perdre mon temps (je ne veux évidemment pas dire "à condition d'obtenir la subvention", hein !!! Je comprendrai tout à fait tout motif de refus s'il est motivé. Mais comme je l'ai dit, mon bilan, c'était des dizaines d'heures d'échanges, réunions, réseautage, mise en place de bilans, création de budgets, de planning, remplissage de dossiers avec de la sémantique toute particulière, etc. Tout ça pour aboutir à des critères d'évaluation du projet en bout de course qui ne correspondaient à rien.

Philippe à eu l'attention de communiquer des liens qui me semble pertinent (quand bien même ils sont obsolètes) sur des appels à projet plus pertinents.

Je ne les connaissais pas, je le reconnais sans honte. C'est donc que c'est possible.

Ces méfiances respectives trouvent des éléments d’explications dans les histoires et origines de chacun. Pour les assos d'éduc pop nées après la guerre, elles sont naturellement pro-état. Si je prends l'exemple de la Fédération Française des MJC, le modèle qu'elle visait à l'poque, c'était celui de l'éducation nationale pour le temps libre ! Côté libristes, les valeurs hacker et le libertaire très présent ancre une méfiance forte vis-à-vis de l'état...Ça, c'était la petite parenthèse culture expresse et caricaturale :-P  !

Oui, il y a une part de caricature (assumée ;) ). En tout cas, je ne me retrouve pas là dedans (la méfiance en l'État).

En ce qui me concerne, j'aurais tendance à penser que la diversification des finasseurs et un équilibre privé / public dont subventions est une bonne stratégie pour être moins fragile..c'est aussi un moyen de diversifier les réseaux...
Après, bien sûr, il faut aussi des moyens et des compétences pour pouvoir suivre et assumer...

Je pense que c'est aussi un vrai problème.
Travaillant dans un tiers lieu, je suis entouré d'associations. La plupart consacrent au moins un 50% ETP (voir un 100% ETP) sur la recherche/rédaction/suivi de subventions.
Je trouve cela totalement fou et inefficace. Je suis évidemment pour qu'il y ait des comptes à rendre sur l'utilisation de l'argent public, mais en ce qui concerne Framasoft, on a plus besoin de pouvoir embaucher un adminsys qu'une personne (aussi compétente soit-elle) en recherche de subventions.

En y réfléchissant, suite à vos remarques (Philippe/Laurent), je pense que ma défiance du système vient sans doute du fait qu'il est extrêmement complexe aujourd'hui de faire subventionner un poste/emploi (sauf FONJEP, qui me parait être une quasi-exception). Et il me semble que la plupart des sub financent de l'investissement, rarement de l'exploitation.

Or quand je vois par exemple sur le lien « Education populaire par et pour les jeunes : pratiques numériques, lieux innovants, médias de jeunes » donné par Philippe <http://experimentation.jeunes.gouv.fr/1260-education-populaire-pour-et-par-les-jeunes-pratiques-numeriques-lieux-innovants-et-medias-de-jeunes-apep.html> , je suis quand même gêné aux entournures par le "jeune". Nous, on tient à la liberté 0, donc si on fait par exemple un projet d'alternative à Blogger (parce que c'est Google et plein de pubs), il peut *évidemment* servir pour les jeunes, mais aussi pour les roux, les gros, et les mêmes pandas pour peu qu'ils sachent utiliser un clavier. Et donc derrière, l'idée d'avoir des évaluateurs (cf le lien ci-dessus), ça me met franchement mal à l'aise. Comment vont-ils vérifier que le service "sert" des jeunes ? Il faudrait pour cela demander leurs âges à nos visiteurs, ce qui serait borderline avec notre charte, et après, il faudrait que les évaluateurs les contactent (et là c'est carrément contraire à notre charte).

Bref, j'ai l'impression (je dis bien l'impression, je me plante peut être complétement) qu'il faudrait "plier" notre projet qu'il rentre dans une case décidée par un tiers. Et ça, je m'y refuse catégoriquement.

Je ne connais pas les raisons de la défiance de l'April par rapport aux subventions. Mais au titre de Framasoft (je ne parle pas ici au titre de toute l'asso, qui n'a pas de position officielle sur le sujet), je pense qu'on sollicitera des subventions quand :
  * les conditions imposées par l'institution accordant la subvention matcheront à 100% avec ce qu'on est prêt à faire. (je le répète, il me semble tout à fait normal que des conditions soient imposées : c'est de l'argent public, pas un don)
  * le temps de travail requis par la gestion administrative de la subvention pourra être quantifiée comme "raisonnable" par rapport à l'investissement humain global sur le projet (et là, je vais être violent, pour moi "raisonnable", c'est moins de 10%)

J'espère avoir été plus clair (et pas trop polémique ! :P ).
Je me répète : je ne dis pas "Les subventions, c'est le mal.", je dis juste que pour l'instant je n'ai pas trouvé de cas où on y aurait trouvé notre compte sans avoir à devoir créer ex-nihilo un projet rentrant dans des cases.
J'ai peut être mal cherché, et je ne demande qu'à me tromper, sincèrement.

pyg