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educ - Re: [EDUC] Doc de travail 1. Quels fondamentaux devrait-on enseigner ?

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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Re: [EDUC] Doc de travail 1. Quels fondamentaux devrait-on enseigner ?


Chronologique Discussions 
  • From: "Séverin Lemaignan" <skadge AT gmail.com>
  • To: educ AT april.org
  • Subject: Re: [EDUC] Doc de travail 1. Quels fondamentaux devrait-on enseigner ?
  • Date: Thu, 20 Mar 2008 14:42:13 -0300
  • Domainkey-signature: a=rsa-sha1; c=nofws; d=gmail.com; s=beta; h=message-id:date:from:to:subject:in-reply-to:mime-version:content-type:content-transfer-encoding:content-disposition:references; b=GtGc0yniT5+6tVilE9XQtL4hO+SiNUul7jF1g9paWBwvDosearRKQ7MZS8f58czwcbf+y5y3nuA768JAwWIpnAJG1fRwmmXUIRBBk6h5FfdVS5TJOFz/JZ7yxumIcDzU+z5JtKJx/ooslbVTnRJXnAbvNL7Kf9hCgd0uFrm3N4E=

Salut !

Bon, vos trois longs mails ne facilitent pas la tâche pour s'insérer
dans le débat, mais leur longueur est justifiée à vue de la question !

Quelques remarques, malgré tout. Et avant cela, un petit mot sur qui
je suis, puisque je ne crois pas encore avoir participé à cette liste
: Séverin Lemaignan, qui outre être un libriste convaincu depuis un
moment, est pas mal impliqué dans l'association Planète Sciences, au
sein de laquelle des réflexions sur l'éducation à l'informatique ont
pas mal eu lieu (mais par contre pas dans cadre spécifique de
l'école), et participant, il y a 3 ou 4 ans de ça, au master EIAH de
Paris 5, consacré spécifiquement aux liens entre éducation et
informatique, en terme de conception d'outils informatiques pour
l'éducation, d'étude des mécanismes intellectuels qui sont à l'oeuvre
quand on se retrouve face à un ordinateur, etc. Voilà pour la
présentation minimaliste.

Maitenant, par rapport aux idées et questions que vous soulevez :

D'abord, merci, Charlie, pour ton mail de "preliminaires", qui permet
de bien preciser, je trouve, le contexte. Je le reformulerais
peut-etre comme ca, de manière un peu longue :

L'informatique a évolué, en particulier dans la mesure où elle est
passé d'un outil largement métier (de la CAO des ingénieurs au
traitement de texte des secrétaires) a une position centrale dans la
vie sociale, dûe essentiellement à Internet (je ne parle pas des
"reseaux sociaux", mais bien de fonctions sociales en terme, en
particulier, de communication, d'identité numérique, de source
d'information, et de participation à des oeuvres collectives).

Parallèlement aux changements très importants amenés par Internet, un
autre aspect, aux conséquences elles aussi sociales (dans le sens où
elles influent la manière dans la société s'organise) est apparu
récement : le "virtuel" change, dans une mesure que l'on ne comprend
pas encore complètement (parce que très récente), notre rapport à l'un
des principes essentiels de nos sociétés occidentales : le rapport
libéral entre ses membres (je ne parle pas du "libéralisme" en tant
que doctrine apparue au cours du 20eme, mais bien du fait que nos
rapport sociaux s'organisent largement autour de l'echange de biens ou
services entre les hommes). Ce rapport liberal reposait sur une
caractéristique importante des biens ou des services échangés : leur
rareté. Ce que je t'échange n'a de valeur pour toi que parce que tu
n'en bénéficies pas, et je demande quelque chose en échange parce que
en te donnant ce bien ou ce service, je perds quelque chose.
Aujourd'hui, en informatique - et les logiciels libres l'on mis
magnifiquement en lumière-, la virtualisation des biens leur supprime
leur caractère de rareté. Conséquence, une société qui doit faire face
à la question du piratage ou des brevets logiciel (ou "brevets sur
l'intelligence") par exemple. Ces deux questions ne sont pas
anecdotiques du tout, et sont les premières manifestations de
changements plus importants sur notre manière de vivre ensemble, je
crois.

Voila, une introduction qui explique pourquoi je crois que l'éducation
à l'informatique, telle qu'on la propose aujourd'hui à l'école, se
trompe d'enjeux. Je ne crois pas qu'il soit nécessaire, par exemple,
de comprendre ce qu'est le codage en binaire pour des élèves de
collège et même de lycée. Ce type d'aspect technique peut-être abordé
plus tard, par ceux qui décideront de faire de l'informatique leur
métier.

Par contre, comprendre comment Internet fonctionne, à un niveau
macroscopique (qu'est-ce que c'est qu'un réseaux, que signifie le fait
que ce soit un réseau maillé, où sont stockée les informations, qui
les génère, qui les contrôle ? ou d'autres questions comme : qui
suis-je quand je me connecte à Internet ? comment "j'existe" dans ce
monde virtuel ? ça rejoint ensuite les aspects d'identité virtuelle,
etc.)
Comprendre aussi ce qu'est un programme (allez, une fois n'est pas
coutume, je trouve que ce que dit Nicolas Sarkozy sur cette aspect est
interessant), la dualité que vous évoquiez entre matériel et logiciel,
la notion de standards, d'interopérabilité,...
La notion de système d'exploitation est importante aussi, mais de
moins en moins simple, à mon avis, au fur et à mesure que les
applications Internet se développent (je vous envoie ce mail depuis
Gmail depuis un cybercafé en Argentine : Gmail, c'est un composant sur
Internet qui en fait de compte me "connait" mieux que le systeme
d'exploitation. J'y stocke bcp de mes données, et c'est une
application qui elle même tourne sur un autre système d'exploitation à
l'autre bout de la Terre. Qu'est ce qui est le plus important à
expliquer là dedans ? ou est, en fin de compte, le système
d'exploitation qui m'interesse et que fait-il ? bref... pas forcément
si simple que ça).

Si je devais résumer de manière un peu brusque ma vision des choses,
l'informatique devrait plus avoir lieu en cours d'éducation civique
qu'en cours de techno :-) et le brouillon de cours d'info proposé par
Patrice (pour faire réagir, comme tu dis !) est, de ce point de vue,
trop "technique", trop "l'informatique, un outil pour votre métier" et
pas assez "l'informatique, un enjeux social".

Quoi qu'il en soit, c'est un champ de réflexion où je pense que
l'APRIL a toute sa place !

Une autre courte remarque, par rapport à cette phrase de Charlie :
>Quels que soient les applications et les cas de figure, l'exemple que je
>viens
>de citer se résume à deux notions : le graphe hiérarchique et le graphe non
>hiérarchique.
En fait de graphe non hiérarchique, ce que tu évoques me fait penser
aux ontologies (
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ontologie_%28informatique%29 ), qui sont
l'objet de bcp d'attention dans les communautés du Web semantique,
et... des EIAH, les Environnements Informatiques pour l'Apprentissage
Humain :-)

Bien amicalement,
Séverin



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