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educ - Re: [EDUC] ITW de Jean-Pierre Archambault présiden t de l'EPI

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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Re: [EDUC] ITW de Jean-Pierre Archambault présiden t de l'EPI


Chronologique Discussions 
  • From: cnestel AT free.fr
  • To: Nicolas THOMASSE <nicolas.thomasse.calvix AT gmail.com>
  • Cc: educ AT april.org
  • Subject: Re: [EDUC] ITW de Jean-Pierre Archambault présiden t de l'EPI
  • Date: Mon, 7 Nov 2011 22:27:59 +0100 (CET)


----- "Nicolas THOMASSE" <nicolas.thomasse.calvix AT gmail.com> a écrit :

> En quoi est-ce ambiguë Charlie ?
>
> Il me semble que la position de l'APRIL a été exprimé très clairement
> lorsque tu as été invité à exprimé ton point de vue en direct sur
> Hacker le B2i..
>
> L'APRIL encourage autant que possible cette position, que te faut-il
> de plus ?
>
> Nicolas Thomasse

Je ne crois pas avoir été invité à m'exprimer devant le CA sur le seul
point B2i.

Je mettrai mon texte ce weekend.

Pour en rester sur le seul texte de Jean-Pierre Archambault, j'estime
que ces implications vont également bien plus loin que le seul
aspect B2i. Il résume les positions que j'ai toujours défendues ici
depuis la fondation du groupe Educ.

Examinons point par point ce que dit Jean-Pierre et les implications
que cela suppose :

- il ne s'agit pas de former que des utilisateurs
--------------------------------------------------

Si je considère qu'il faut bien sûr également former des utilisateurs
aux logiciels libres (j'ai mis en place dans mon collège un projet
pour que tous les élèves de sixième soient formés, hors des cours
institués, par les assistants d'éducation à l'usage structuré
du traitement de texte... ), cela ne devait en aucune manière être
dans l'éducation un enjeu stratégique.

L'enjeu stratégique devant être l'enseignement de l'informatique.

Cette position a April n'a jamais été claire.

- L'informatique n'est pas un simple média
-------------------------------------------
L'idéologie dominante au sein du système éducatif et qui fait l'objet
d'un consensus (y compris dans certains rapports parlementaires
et sénatoriaux PS et UMP) réduit l'informatique à l'école à
un "outil" voire un "media".

Certaines communautés éducatives du Libre ont montré par le
passé qu'elles étaient prêtes à accepter cette idéologie pour
asseoir la promotion du Libre sans voir :qu'

-----------------
- il y a donc inversement une certaine affinité, à nouveau sans
être schématique, entre l'informatique vue comme une boîte noire et les
logiciels propriétaires. »
----------------

Archambault écrit encore :

"« la philosophie même du Libre est en accord avec celle de l'Education
républicaine : donner la culture à tous, s'approprier les connaissances
et les diffuser… ".

Là, j'irai encore plus loin que Jean-Pierre. La notion même d'éducation
est quelque part antinomique avec l'école de la République en ce que
l'éducation relève de la sphère privée et l'école de la République,
de la chose publique, de la res publica ; c'est-à-dire de l'instruction
publique.

Mais sur le fond je rejoins bien sûr mille fois Jean-Pierre Archambault.

Voici ce qu'écrivait Condorcet, fondateur des principes de l'instruction
publique, à propos d'une prétendue propriété intellectuelle :

------------------

"Nous avons cru devoir terminer cet ouvrage par
quelques réflexions sur la propriété littéraire. Un
homme a-t-il le droit d'empêcher un autre homme
d'écrire les mêmes choses que lui-même a écrites le
premier? Telle est la question à résoudre. En effet,
on sent qu'il ne peut y avoir aucun rapport entre la
propriété d'un ouvrage et celle d'un champ, qui ne
peut être cultivé que par un homme; d'un meuble
qui ne peut servir qu'à un homme, et dont, par con-
séquent, la propriété exclusive est fondée sur la na-
ture de la chose. Ainsi ce n'est point ici une propriété
dérivée de l'ordre naturel, et défendue par
la force sociale; c'est une propriété fondée par la
société même. Ce n'est pas un véritable droit, c'est
un privilége, comme ces jouissances exclusives de
tout ce qui peut être enlevé au possesseur unique
sans violence.

Tout privilége est donc une gène imposée à la li-
berté, une restriction mise aux droits des autres ci-
toyens; dans ce genre il est nuisible non-seule-
ment aux droits des autres qui veulent copier, mais
aux droits de tous ceux qui veulent avoir des copies,
et pour qui ce qui en augmente le prix est une
injustice. L'intérêt public exige-t-il que les hommes
fassent ce sacrifice? Telle est la question qu'il faut
examiner; en d'autres termes, les priviléges sont-ils
nécessaires, utiles ou nuisibles au progrès des lu-
mières ?

Quand bien même il n'existerait pas de priviléges
en librairie, Bacon n'en eût pas moins enseigné la
route de la vérité dans les sciences; Képler, Galilée,
Huyghens, Descartes, n'en eussent pas moins fait
leurs découvertes ; Newton n'en eût pas moins trouvé
le système du monde ; M. D'Alembert n'en eût pas
moins résolu le problème de la précession des
équinoxes.

etc"

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5804698z.image.f262.tableDesMatieres
-----------------------

-------
Autre phrase d'Archambault sélectionnée par Jean-Christophe :

"« Par ailleurs, le libre ce ne sont pas que des logiciels, ce sont aussi
des ressources pédagogiques mutualisées comme le prouve Sésamath, par
exemple. Mais là, c'est encore un autre problème car, sur le terrain de
l'édition scolaire, il reste encore de sérieuses résistances… »

Cela implique qu'en matière d'Education il n'est pas possible
de se limiter à la seule promotion des logiciels libres sans
englober dans un même mouvement la promotion des ressources libres
et/ou en libre accès.

Dernier point :
--------------
En matière d'Instruction publique et d'éducation le consensus
entre toutes les associations est nécessaire.
Voilà pourquoi Jean-Pierre insiste sur :

"Sans être trop schématique, nous pouvons dire qu'il existe des affinités
entre ceux qui sont favorables à l'enseignement d'une culture informatique et
ceux qui préconisent l'usage des logiciels libres. C'est le cas notamment de
l'APRIL et de l'AFUL. "

L'objectif numéro UN en matière d'éducation de l'April
et de l'Aful doit être l'enseignement d'une culture informatique
pour tous et ce, dès le collège.



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