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educ - Re: [EDUC] Rapport CNN -> 1 - Enseigner l’informatique : une exigence

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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Re: [EDUC] Rapport CNN -> 1 - Enseigner l’informatique : une exigence


Chronologique Discussions 
  • From: Thierry Vedel <vedelta2000 AT amemath.fr>
  • To: Educ <educ AT april.org>
  • Subject: Re: [EDUC] Rapport CNN -> 1 - Enseigner l’informatique : une exigence
  • Date: Tue, 04 Nov 2014 20:18:26 +0100

 

Bonsoir,

Prof de math, à la retraite. J'ai enseigné, activités hors temps scolaire à l'étranger, les bases de Logo à des primaires, Turbo-Pascal à des élèves de lycée, travaillé, en temps scolaire, sur les images satellites (satellitaires) avec des secondes, sur des résolutions de problèmes avec des outils informatiques en première (LL sous Linux), quand une épreuve de TP de math était prévue au Bac, enseigné les bases du tableur aux premières L (LL sous Linux).

Je ne participe pas aux discussions sur Educ car je préfère l'action.

A mon avis, l'enseignement de l'informatique est indispensable pour former des citoyens (acteurs de la vie de la citée, de la communauté ... et non consommateurs). Si on est acteur, on doit maîtriser nos "outils". Par conséquent nos outils doivent être libres (rigolo, je commence à débattre).

Concrètement, quelques exemples :

le premier algorithme qu'on apprend à l'école primaire est l'additon pourquoi ne pas en profiter pour écrire cet algorithme dans un langage informatique et faire des additions sur un ordinateur (là, je crois, on fait mouche);

J'ai trouvé ce "cours", enseigner l'informatique sans ordinateur : http://www.framablog.org/index.php/post/2009/10/09/enseigner-apprendre-informatique-sans-ordinateur .A  mon avis, c'est un très bon exemple d'activité ludique et formatrice en primaire et collège;

Logo est un très bon langage pour apprendre la géométrie, Scratch intègre Logo (il paraît qu'il n'est plus vraiment libre, mais il existe un "fork");

GeoGebra, excellent outil géométrique et bien plus, très puissant grace au tableur intégré (on peut tracé une famille de courbes très facilement grace au tableur, par exemple), il connaît  l'algèbre, l'analyse, Je ne connais aucun programme équivalent, c'est du libre, ça se développe très vite, grace à la communauté internationale, (3D en cours, je ne suis plus et donc ne sait pas où ça en est). Ca c'est un argument pour le Libre.

OpenStreetMap en géo ...

Quand on enseigne on partage (compartir en espagnol). Le privatif nous interdit de partager donc nous ne pouvons plus enseigner. Si le théorème de Pythagore était breveté ...

Elucubrations de Thierry Vedel.

 

 

e 04-11-2014 18:17, Thierry Munoz a écrit :

Le 04/11/2014 12:48, fabio a écrit :
Bonjour à tou(te)s,

Enseigner l'informatique pose la question générale de l'enseignement. Je suis désolé de commencer par ce poncif mais je voudrais étayer ma position à travers ce préalable que vous pouvez passer si vous avez peu de temps.

================= préalable ==================================

La grande difficulté est à mon sens de sortir de cette logique inopérante et inefficace des disciplines (lettres, maths, ...). En effet, à tout niveau, quelle que soit la discipline, notre apprentissage doit aboutir à la résolution d'un problème : synthétiser un document en lettres, résoudre un problème de robinet, réparer ou construire un objet technologique, comprendre comment une guerre a eu lieu pour ne pas reproduire ces circonstances, comment gérer son budget, etc ... Il est complètement illusoire de penser que l'on fait uniquement des maths en maths, uniquement des lettres en lettres ou uniquement de l'économie en économie. Et pourtant, rien de plus compliqué que d'associer des disciplines de l'éducation nationale dans un objectif commun !

La réponse est simple, nous ne pouvons pas tout savoir et notre première capacité va être de déléguer une partie des apprentissages à quelqu'un que l'on juge plus compétent parce que mieux formé ! Cette nécessité d'expertise se fera encore plus sentir au fur et à mesure que l'élève ou l'étudiant progresse dans sa scolarité. Chacun de nous en a bien conscience. On aboutit alors, en caricaturant un peu, à une science sans conscience !

Pourtant, quelle chance serait de pouvoir continuer à travailler comme à l'école primaire, lieu idéal de la transversalité !

Les outils informatiques offrent maintenant cette possibilité ! L'expertise manquante se trouve maintenant, en partie, sur le net ou dans l'usage de certains outils informatiques et il y a la, à mon sens, un énorme terrain à défricher. Le rôle de l'éducateur reprend son sens en accompagnant l'élève ou l'étudiant dans son parcours d'apprentissage et on ne réclame plus chez un professionnel de l'éducation d'être un spécialiste de maths ou de lettres, mais d'être le garant d'un développement citoyen, actif, critique, soucieux d'une démarche scientifique ...

Donc une vision bipolaire des compétences nécessaires : pédagogue dans le bon sens du terme et expert d'un domaine appelé à construire des contenus et accompagner les professeurs (éducateurs, instituteurs ...)

Mais voilà, même si j'étais ministre de l'éducation nationale, il me serait impossible de bouleverser l'éducation à ce point.

========= fin du préalable ========================================

Alors il faut être pragmatique mais garder en vue ses idéaux. Donc pour ma part, je ne souhaite pas que l'informatique devienne le pré carré d'une discipline quelle qu'elle soit.

Je pense qu'au contraire, c'est l'occasion de mettre en place un ensemble de personnel référent qui aurait comme vocation de préparer et animer des formations auprès des professeurs à tout niveau, d'accompagner l'introduction des pratiques dans les disciplines ou à l'école, d'intervenir ponctuellement dans les classes sur un sujet ou un autre et surtout de préparer des contenus, travail qui demande un temps réaliste que ne peut fournir un enseignant alors qu'il a déjà une ou des classes à gérer !

Il existe bien sûr des embryons de ce type de dispositif, comme les dispositif TICE, mais qui sont bien en deçà, en terme de moyens (pas questions ici de remettre en cause la qualité du travail fourni par les collègues), des objectifs à atteindre.

Je pense qu'il faudrait proposer un vrai dispositif à travers des équipes (pas forcément que des enseignants) qui auraient en charge
- l'intervention pendant les heures de cours dans le domaine informatique
- l'accompagnement des enseignants dans la construction de projets
- la gestion de ressources à disposition des enseignants d'après les besoins exprimés
- la réalisation de contenus à partir de besoins exprimés par les enseignants
- la formation des enseignants dans le domaine informatique et de son usage
- la mise en place du réseau pédagogique, le soutien aux établissements pour les appels d'offre, ...

Nul doute, qu'à partir de ce moment, le libre prendra naturellement toute sa place quand nous aurons des équipes qui auront, parmi ses objectifs principaux, la nécessité de réfléchir globalement aux usages de l'informatique sans être conduites par les objectifs d'une discipline, ou des intérêts personnels.

Mes amitiés,
Fabio
Bonjour à tous,

En tant qu'enseignant du primaire, je partage entièrement la façon de voir de Fabio (merci pour cette intervention) : il faut des personnes ressources pour aider les enseignants en dehors des profs "bénévoles / militants" afin qu'ils s'approprient d'abord les outils dans leur gestion au quotidien de la classe. L'enseignement de l'informatique ne devrait venir que dans un deuxième temps. Beaucoup de collègues (au primaire) voient ça comme la nouvelle marotte à la mode, non sans raison, et sont très sceptiques pour différentes raisons : réalités du terrain (équipement, formation,...), méconnaissance des enjeux économiques et citoyens (manque de culture informatique). Faisons d'abord en sorte que l'usage "réel" des outils se fasse en classe avec nos élèves en aidant leurs enseignants (qui ne doivent pas subir mais être partie prenante pour que ça fonctionne). Une fois que les enseignants seront à l'aise dans l'utilisation quotidienne de l'informatique avec et devant les élèves (car beaucoup travaillent chez eux avec leur PC), la porte sera ouverte à l'enseignement de l'informatique. Par contre, ils devraient être davantage informés sur les enjeux / problèmes soulevés par l'utilisation de logiciels privateurs. Selon moi, beaucoup ne le feront que quand ils seront confrontés à un problème (perte d'un travail dans un fichier illisible, bug non résolu, support défaillant,...) ou quand ils utiliseront d'autres logiciels que ceux auxquels ils sont habitués (car vendus avec leur matériel) et qui sont aussi performants et simples d'utilisation. La découverte des limitations des solutions propriétaires et la découverte/utilisation de nouveaux outils libres peuvent être "déclencheuses" de questionnements, de remises en question de croyances (je paye donc c'est mieux, le libre c'est pour les barbus ou cette marque c'est cool ou du sérieux, ...).

Je verrais donc 2 "catégories" de personnes ressources :

A) Ceux qui aident les enseignants dans leur pédagogie au quotidien :
- soutien en classe,
- formation / information/ découverte des logiciels : faire découvrir SACoche, Étherpad, Géogébra... à mes collègues leur a donné ne serait-ce que l'envie de s'y mettre (mais il faut une formation derrière sous peine de découragement). Et ceci est possible avec des outils libres car ça ne coûte rien de les essayer et que c'est pérenne car on ne risque pas de perdre un travail, un investissement en temps de travail à cause d'une version ou de la disparition d'un logiciel.
- "programmation"ou adaptation simple d'outils en fonction des demandes enseignants (ajouts de plug-ins / de fonctionnalités spécifiques à l'établissement / personnalisation) : chose qui serait profitable à d'autres du fait de la mutualisation offerte par le libre.
- assistance sommaire pour répondre à des problèmes d'utilisation comme savoir imprimer sur l'imprimante réseau, dépanner un problème de connexion ... : ça peut paraître superflu pour des initiés mais ces tracas quotidiens d'utilisation sont un frein énorme (très souvent surestimé par méconnaissance ou peur de l'inconnu) pour "des non-techniciens" ou des personnes qui ne sont pas à l'aise avec l'outil.

B) Ceux qui sont des techniciens "purs" et qui seraient responsables de la mise en oeuvre matérielle (achats, investissements) :
- En amont, au niveau des décideurs des collectivités locales et de l'Éducation Nationale (administrateurs ET enseignants sur le terrain), il faudrait d'abord des conseillers (indépendants des entreprises, qui ne dépendent pas uniquement de l'EN ou des collectivités territoriales vu qu'aucun n'a les mêmes intérêts et missions) pour les éclairer objectivement (rien n'est ni tout noir ou tout blanc ou miraculeux) dans le choix des solutions pour les établissements. Il faudrait qu'ils aient une vision globale et réaliste des contraintes/obligations de chacune des parties.
Il faudrait qu'ils soient conscients des besoins réels (a-t-on besoin de supercalculateurs à l'école ? un réseau, un luxe dont on peut se passer ? ...) des écoles, des coûts en favorisant la réutilisation de l'existant, la souplesse dans l'ajout/le déploiement de logiciels qui se grefferaient facilement au système en place, en limitant l'achat de licence, ....
Je risque de me répéter mais je regrette qu'une solution comme Amonecole+ soient si peu connue eu égard à ses nombreux avantages. Ça fonctionne très bien pour nos 14 classes avec un seul serveur dans nos locaux et pour actuellement une quarantaine de postes en clients légers (et quasiment avec seulement du matériel de récupération !). Avec ce système, il suffit de brancher un nouveau poste (qui doit pouvoir démarrer sur le réseau), sans avoir à installer quoi que ce soit (même pas besoin de disque dur !), pour qu'il soit opérationnel : si ça c'est pas de l'optimisation en temps et en argent !!! De plus, la diversité des outils utilisables / installables (un ENT complet comme Iconito ou Envole, en passant par SACoche, Gépi, Wordpress, ... et les logiciels tels que LibO, Géogébra, ....) est remarquable tout comme le confort d'utilisation avec une seule et même identification pour l'utilisateur quel que soit le logiciel utilisé (pas de multiplication d'outils avec des accès divers). Fin de la parenthèse Amonecole. Non je n'ai aucune action "chez EOLE" dont je profite "gratuitement" (même si l'EN finance une grosse partie avec d'autres collectivités d'après ce que j'ai compris). Leur partage (grâce aux logiciels libres, on y revient), vu le peu de financements alloués dans ce domaine..., nous permet de fonctionner de façon plus confortable et efficace pour les collègues (et moi aussi au final, avec une gestion réduite du parc grâce aux clients légers).

- À côté de ces conseillers, il faudrait localement (pour une maintenance rapide) rapide d'autres techniciens qui auraient un rôle de prestataire afin de réaliser les installations et d'équiper les écoles (en suivant les préconisations, un cahier des charges établi par les décideurs), d'assurer la maintenance matérielle et la partie logicielle (sécurité, sauvegardes, installation/ajout de logiciels intégrés, démarrage en début d'année avec importation des listes de classes, d'utilisateurs...).

C'était à mon tour, ma petite contribution...
Cordialement,

Thierry






Le 03/11/2014 21:29, William Gambazza a écrit :
Bonsoir à tou(te)s,
j'essaie de relancer le débat et de créer les threads nécessaires parce
que pour l'instant il n'y a même pas débat sur cette question.
Il me semble pourtant, et je ne crois pas être seul ici, que ce débat
DOIT avoir lieu ici et que notre groupe DOIT fournir ses propositions
mais pour cela il nous faut poser les choses clairement.
Je ne suis pas non plus dupe sur l'éventuel devenir de ces
recommandations une fois parvenues sur le bureau d'un ministère mais je
suis convaincu que ce rapport fera lui aussi date et qu'il serait
dommage, une fois de plus, de passer à coté en tant que groupe EDUC...
non ?

Bref, ceci étant dit, commençons avec ce 1er point de recommandations
indiqué dans le titre.
Quid de l'enseignement de l'informatique, je sais c'est un pavé dans la
mare mais en même temps si on n'en parle pas ça le restera longtemps et
ce serait dommage. On doit pouvoir arriver à un consensus sur ce sujet,
le temps tourne.....

Personnellement je n'y suis pas opposé et je considère effectivement que
dans notre société cela devient urgent quel l'école traite cet aspect de
la vie citoyenne.
Le problème, si c'en est un, se situe dans les modalités et là j'avoue
ne pas parvenir à fixer mon opinion.
J'entends bien les arguments pour l'intégration à l'enseignement de la
technologie qui, sans faire de jeu de mot, semble le plus
"techniquement" réalisable, mais cela pose tout de même plusieurs
questions :
  -> au détriment de quoi dans cette discipline déjà fort chamboulée
lors des derniers changements de programmes à ce que j'ai cru comprendre ?
  -> quid de la formation des collègues qui n'ont pas forcément le
bagage nécessaire, ni même l'envie (même si par expérience je sais que
ce dernier critère ne fait pas vibrer dans les hautes sphères)
  -> A quel niveau ? Cela pose déjà la question du quoi et là par
contre, hormis demander qu'il y ait du Libre je vois pas trop en quoi
l'April aurait à se positionner.....

Généraliser l'ISN ? -> pourquoi pas c'était ce qui était prévu à la
conception si je me rappelle bien mais là aussi le contenu devra être
différencié et modifié par rapport à la version actuelle. En l'état je
doute que les non-scientifiques soient attirés par cette option. Il
faudra toutefois veiller à ce que ce contenu traite plus clairement
qu'actuellement l'univers du Libre et là nous devrions insister pour que
le Libre y soit prioritaire dans les pratiques puisque les élèves y sont
invités à échanger et à travailler ensemble sur des projets. Quoi de
mieux comme situation pour présenter le Libre et ses valeurs ?
Introduire/élargir le coté "usages" comme l'indique Fabio me semble
cohérent, pour les mêmes raisons, afin d'attirer les autres filières
vers cette option mais reste à le définir ....

Bref, voilà mon humble contribution au débat.
Qu'en dites-vous ?
Je m'en vais rédiger un ou deux autres threads mais perso je ne
couvrirai pas tout ;-)

Librement
William




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