[EDUC] Faut-il réellement enseigner l'algorithmie en math en collège ?

[cnestel AT free.fr]

Bien que prof de techno, je participe avec une prof de math
à une expérience interdisciplinaire autour de la "modélisation".

La problématique de certains gamins en échec en math, notamment
en géométrie n'est pas tant leur incapacité à accéder à 
un raisonnement formel que de maîtriser le vocabulaire idoine
pour traduire dans un langage un raisonnement, par exemple sur
les propriétés d'un quadrilatère.

Nous avons par exemple mis en place des jeux, par micro-groupes,
inspirés du jeu mathématique Qui est-ce ? 
Mais en lieu et place de découvrir un personnage en posant des questions 
sur son physique, il s'agissait là de deviner une figure géométrique
que l'un d'entre eux avait choisie en ne répondant que par oui ou
par non...

Certains gamins n'ont pas compris que s'ils éliminent une/des figure(s)
une fois, ce n'est pas la peine de les (l')éliminer les fois suivante.

Or, je me suis rendu compte que j'en avais rien à foutre des algorithmes,
en tant que corpus à enseigner en tant que tel.

Il est bien plus important qu'un môme qui demande une première fois
"est-ce que la figure est tordue" pour signifier "est-ce un quadrilatère
croisé" acquiert au fur et à mesure le langage mathématique, et ce d'autant
plus que même la SIF (proche de l'EPI) reconnaît :

"Modéliser: un élève qui écrit, par exemple, un programme qui permet de 
mettre un nom commun
au pluriel, exprime sous la forme d'un algorithme formulé dans un langage 
formel un ensemble de
règles de grammaire, qui indiquent quels mots prennent un « s » au pluriel, 
quels mots prennent 
un « x », quels mots sont invariables, etc. Il apprend ainsi à utiliser un 
langage formel 
pour décrire un phénomène : il apprend à modéliser".
http://www.societe-informatique-de-france.fr/wp-content/uploads/2014/01/2014-01-CSP-programme-informatique-college.pdf

Certes mais n'en est-il pas de même avec le môme qui apprend à utiliser
un langage formel pour décrire les propriétés de quadrilatères ?

Quand je vois le temps que cette expérience nous prend, et les progrès
de certains gamins qui, en affinant leur vocabulaire accèdent à un
raisonnement formel, je me dis que si en plus on doit leur fourguer
des cours d'algorithmies en tant que tels, on obtiendra rien.

Car le temps n'étant pas extensible, il apparaît clairement qu'il
n'est pas possible de tout faire. Il faut donc fixer des priorités,
apprendre la géométrie ou l'algorithmie pour "coder".

Najat Vallaud-Belkacem propose d'introduire de l'algorithmie dans
les cours de mathémétiques. 

Qu'en pense les profs de maths ?
En quoi cela va-t-il aider de lutter contre l'échec scolaire en
math ?

Librement,
Charlie