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educ - Re: [EDUC] Bonjour!

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

Archives de la liste

Re: [EDUC] Bonjour!


Chronologique Discussions 
  • From: Gérard Blanchet <g.blanchet AT slaes.net>
  • To: educ AT april.org
  • Subject: Re: [EDUC] Bonjour!
  • Date: Sun, 11 Jan 2015 20:29:08 +0100

Bonsoir,

Je viens de m'inscrire à la liste educ de l'April.
Je suis effaré du débat en cours.
J'ai pris ma retraite en 1997, j'étais professeur de l'option informatique à Clermont-Ferrand, l'année suivante j'ai découvert les logiciels libres.
J'ai été secrétaire puis président de Linux-Arverne et vice-président de l'Aful.
J'ai été un animateur au niveau national du groupe de travail du SNES qui avait réuni SPECIF-EPI-SNESup
pour un enseignement de la discipline informatique dans tout le cursus scolaire et au moins pour commencer au lycée
avec des enseignants formés à cette discipline au niveau CAPES et agrégation.
Je sais que l'April milite pour cela, mais au moment où je parle en 2000 l'AFUL avait refusé cela pour ne pas que soit remis en cause
l'accord qui avait été signé en 1998 avec le MEN.
Quand j'étais VP de l'AFUL il y avait eu une tentative de Microsoft de passer un accord avec le MEN.
Nous avions réuni à la bourse du Travail à Paris tous les syndicats enseignants, les 2 fédérations de parents d'élèves de l'époque l'EPI et l'April.
Nous avions fait un communiqué commun, il doit encore se trouver dans les archives de l'AFUL.
Où je suis effaré c'est que rien n'a bougé depuis cette date malgré le boulot énorme de l'EPI et de l'April.
Je vais essayer de dire pourquoi, de mon point de vue, de ce piétinement voire de cette régression :
1) Le point primordial me semble-t-il c'est l'absence d'enseignants formés (et donc forcément à ce qu'est le logiciel libre) à cette discipline.
En effet outre d'enseigner leur discipline, et les impacts dans la société de considérer l'informatique comme égale des logiciels privateurs (effet frigidaire), ces
enseignants pourraient aider leurs collègues à comprendre pourquoi c'est le logiciel libre qui correspond complètement aux missions de l'école
c'est à dire permettre de comprendre et de démonter la boite noire mais aussi de partager leurs créations et celles de leurs élèves en utilisant des
formats ouverts permettant justement ce partage.
Je sais aussi que c'est un dada de Charlie : les nouvelles enclosures. Avec leurs collègues de philo, d'histoire, de littérature, les profs d'informatiques imprégnés de logiciels libres
pourraient expliquer cela et ensuite permettre de le faire partager à leurs élèves pour qu'ils sortent de leur statut de consommateurs des derniers gadgets à la mode.
Nous avons abandonné le terrain politique (au sens noble et non au sens politicien) à nos adversaires. L'April a défendu ce principe du logiciel libre bien commun de l'Humanité.
A l'heure où Pierre Dardot et Christian Laval viennent de sortir un bouquin remarquable "Commun' aux Editions de la Découverte, osons poser cette problématique du Commun avec nos collègues,
dans ses aspects juridiques et philosophiques, et construisons justement, avec eux, ce commun informatique là à partir de leurs besoins et sans faire confiance à des services informatiques sous influence.
2) Et ce qui découle de cela c'est que les militants du logiciel libre ont trop considéré les aspects techniques du logiciel libre et non les aspects républicains et de philosophie de partage de celui-ci.
Dans la période que nous vivons je suis aussi effaré de voir que sur cette liste ce sont les mêmes débats qu'il y a 15 ans.
Ne voyez-vous pas que si l'on ne veut pas que ce soit la réponse sécuritaire avec un Patriot-Act à la française (déjà voté d'ailleurs avec tous les députés de gauche)
qui prévalent, un gros travail idéologique doit être mené auprès d'abord de nos collègues et faire en sorte que leur formation analyse ce que représente le mouvement du logiciel libre
pour l'avenir de l'école de la république.
3) Il me semble que l'APRIL pourrait prendre l'initiative de réunir les forces que nous avions rassemblé sur le point ponctuel d'accord Microsoft-MEN mais
avec l'ordre du jour :
- nécessité de l'enseignement de l'informatique dans l'enseignement du second degré avec des enseignants formés comme dans toutes les disciplines
- formation des enseignants de toutes les disciplines et de tous les ordres non seulement aux aspects utilitaires de l'informatique mais pourquoi les logiciels libres et les formats ouverts
sont les seuls à même de répondre aux missions de l'Ecole et de permettre aux jeunes générations d'être en position d'acteurs de leurs créations.
- formation continue des enseignants en place sur ces mêmes thèmes mais aussi éducation populaire de l'ensemble des parents d'élèves, des responsables d'association, de syndicats de partis politiques.

Amicalement et Librement.
Gérard
.

Le 11 janvier 2015 03:12, André Salaün <andresalaun AT free.fr> a écrit :
Le Sun, 11 Jan 2015 01:03:48 +0100
Larbi BOUAICHA <larbi.bouaicha AT free.fr> a écrit:

> Je suis moi même parent d'élève et j'essaye de faire avancer cette
> notion dans les écoles que mes enfants fréquentent auprès de la
> mairie

Sauf que ce n'est pas à la mairie de décider des logiciels que nous
utilisons, pas plus que des livres d'ailleurs ou de la taille des
cahiers.
Ce n'est pas la première fois que j'ai à faire cette réponse à des profs
du secondaire. Et je trouve à ce sujet la position de certains assez
curieuse.

Quant aux systèmes d'exploitations privateurs  s'il ne constituaient
pas un packaging avec le matériel, ce serait la même chose. Je n'ose
même pas parler des tablettes.

Le problème pour les os n'étant pas les "professeurs des écoles" mais la
structure même du marché comme à l'extérieur de l'école, avec en
prime, éventuellement, une incompétence certaine des décideurs locaux
et l'idée que des trucs bancals ça suffit pour de "jeunes enfants".
Comme si la qualité d'un infrastructure devait être liées à la taille
des utilisateurs.

J'ajouterai qu'à l'école, si quelqu'un est compétent pour maintenir un
réseau, c'est encore pire que dans le secondaire, puisque c'est 0h
0min 0 sec qui peuvent être accordées pour réaliser cette tâche. Il faut
donc s'accrocher sérieusement. Et je sais de quoi je parle.

--
A.Salaün

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