Re: [EDUC] Codage à l'école : Snap! ou Scratch

[Nicolas George <ngeorge AT april.org>]

Le primidi 21 ventôse, an CCXXIV, Philippe Martorell a écrit :
> De quoi parlons-nous ? D'une vison entièrement professionnelle ou d'un geek
> ? Je ne crois pas. Nous parlons d'ouverture d'esprit, de découverte d'une
> façon de pensée un peu particulière, et ce à destination d'un public frais
> et pas encore formaté.

Oui, mais l'ouverture d'esprit, à mon sens, ne marche que si elle est un
minimum connectée à la réalité.

> Donc, les langages graphiques. Et là je ne parle plus d'enfants, mais de
> trucs compliqués.
> Ben oui, ça existe. Pas pour des spécialiste de la programmation, non, mais
> pour pour justement les "autres".
> Deux exemples qui font leur preuves.
<snip>

Ça existe bien sûr. Mais est-ce souhaitable ?

De mon point de vue, ces outils procèdent d'une logique de nivellement par
le bas et de vendeurs de soupe.

Les gros acteurs commerciaux de l'informatique grand public, à commencer par
microsoft et apple, ont pour argument central « avec notre truc, ça marche
tout seul, 'y a rien à apprendre », avec le corollaire que les
dysfonctionnements sont normaux mais seront corrigés à la prochaine version
[bruit de tiroir-caisse].

C'est évidemment un mensonge, et ça donne des résultats désastreux de gens
qui tapent un mémoire en word en centrant les titres à la barre d'espace.
Mais c'est un mensonge qui a pris, et le public a désormais le préjugé que
l'informatique doit marcher toute seule sans apprentissage et que les icônes
c'est plus facile que le texte. Le public applique ce préjugé également au
logiciel libre, qui doit suivre s'il veut une large audience.

Heureusement, l'enseignement n'a pas à se plier à ce préjugé. Sinon, on
n'étudierait plus Hugo et Molière en classe, seulement Zep et Kishimoto.

Attention, qu'on ne me fasse pas dire ce que je n'ai pas dit : il y a
d'excellentes bandes dessinées, qui mériteraient tout à fait d'être étudiées
en classe. Mais ça ne doit pas être la totalité ni même le coeur de
l'enseignement littéraire. Et le choix doit se faire en fonction de la
qualité propre de la BD et de son lien avec le programme et les thèmes
étudiés, pas juste parce que c'est une BD.

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