Accéder au contenu.
Menu Sympa

educ - Re: [EDUC] Accompagnement du changement [was message de présentation (gendarmerie]

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

Archives de la liste

Re: [EDUC] Accompagnement du changement [was message de présentation (gendarmerie]


Chronologique Discussions 
  • From: Louis-Maurice De Sousa <louis.de-sousa AT pi-et-ro.net>
  • To: educ AT april.org
  • Subject: Re: [EDUC] Accompagnement du changement [was message de présentation (gendarmerie]
  • Date: Tue, 23 Aug 2016 12:58:22 +0200

Le 23/08/2016 à 11:37, Laurent COOPER a écrit :
Bonjour à tous.

Une précision qui s'impose avant toute lecture. Je ne jette la pierre à
personne. Si vous en arriviez à penser autrement, cela signifierait que
je me suis mal sorti de l'exercice écrit qui supprime l'intonation
verbale et le langage corporel, omettant les inflexions et les attitudes.

Je m'en sors aussi, la plupart du temps, assez mal. Malgré de réels efforts. :-)

[…]

Il y a quelques mois, une amie m'a dit "je t'aime bien comme végétarien,
par ce que t'es un végétarien pas chiant". C'est marrant, mais depuis,
elle a beaucoup réduit sa consommation de viande.

J'espère que ces quelques lignes nourriront la réflexion sur la façon
dont nous pouvons promouvoir le logiciel libre. Sur les combats positifs
que nous pouvons mener.

Je suis d'accord avec toi à deux nuances prêt qui compliquent encore le discours pour le logiciel libre :
- partager un repas entre végétarien et consommateur de viande n'a d'incidence sur aucune des parties. Si, comme beaucoup de végétariens (par parenthèse, je suis le même chemin que toi :-)) tu n'es pas pro actif, ton attitude va au mieux, déclencher une discussion qui peut être apaisée. Que les gens mangent de la viande à côté de toi ne change rien pour toi. Chacun peut rester sur ses positions ou évoluer un peu. Tu peux même de façon occasionnelle manger de la viande. Cela ne changera pas ta volonté de t'en passer.
Pour libre/privateur c'est un peu différent. Que fais-tu si on te passes un fichier Photoshop® ? Un xlsx avec des macros qui ne sont comprises que par Excel® ? Une clé USB formatée dans un système que seul Windows® ou OSX® peuvent lire ? Le logiciel privateur créé un dépendance que ne créé pas la consommation de viande.
Je préfère la comparaison avec la cigarette. Il y a 20 ans, la restriction des espaces fumeurs étaient vécus comme une atteinte aux libertés. Mais quel fumeur acceptait l'idée qu'il ne polluait pas que *ses* poumons, ce qu'après tout il est en droit de faire (j'évacue volontairement le problème de l'assurance maladie), mais aussi les poumons des personnes, non-fumeurs, autour de lui ?
- comme tu le dis très bien, il faut du temps. Pour le végétarisme, si tu n'es pas dogmatique, tu as souvent le temps d'un repas pour échanger des arguments, discuter. Avec le logiciel privateur, pas souvent. Et quand on en a, c'est forcément très long et compliqué. Et comme pour la cigarette, le seul moyen d'être éventuellement écouté, est de créer une disruption. Montrer que le monde du logiciel privateur n'est pas le monde normal. Donc j'aime bien, devant une assemblée d'enseignants qui se voient « geek », dire « Microsoft®, c'est de la merde ». J'avoue :-). Ou, comme en juin dernier dans mon collège pour une mini formation interne, « les Windows® de ma salle ne marchent pas tous, mais je m'en moque, je ne m'en sers jamais. ». On sent dans certains regards, « Ah bon ? C'est possible un truc pareil ? ». Peut-être que des discussions pourront s'engager dans l'année qui vient…
De la même façon, j'ai toujours demandé aux fumeurs d'aller fumer dehors, qu'il vente, neige pleuve, ou qu'il y ait un soleil de plomb, lorsqu'ils venaient chez moi. Une façon de dire, « Tu fumes, c'est ton droit et *ton* problème. Cela ne doit pas devenir le *mien* ». Cela a surpris au début, et puis c'est devenu une pratique courante. Comme j'ai cessé de fréquenter bars et caves de jazz, il y a vingt ans trop enfumés. Lieux que je peux à nouveau fréquenter, mais je ne suis plus parisien. La vie est mal faite ;-)

Je n'ai, pour ma part, jamais eu la volonté d'imposer le logiciel libre, mais je n'accepte pas qu'on m'impose le logiciel privateur. Et comme toi, je regrette l'abscence d'accompagnement fait par la Gendarmerie. Sauf que, comme il t'a été répondu, il n'y en a pas eu avant, pour les outils privateurs, et il n'y en a pas eu après. De la même façon qu'il n'y a pas eu d'accompagnement des personnels de secrétariat ou de direction, dans les établissements scolaires, avec l'arrivée et l'imposition des outils bureautiques, de messagerie…

L'accompagnement, il est nécessaire pour les usages du numérique, pas seulement pour le logiciel libre.

Mais cela intéresse-t'il nos décideurs d'avoir des citoyens pensants ? :-)

La Gendarmerie c'est un corps d'armée, il y a une volonté au-dessus, et tout le monde exécute. Accompagnement ou pas, c'est pareil. L'Armée Française a une position radicalement opposée, en imposant des logiciels privateurs, pas plus accompagnés, on peut le supposer. Cette abscence d'accompagnement a aussi conduit à l'échec du passage de l'Assemblée Nationale au libre.

Comme toi, je ne crois pas qu'il faille spécialement se glorifier de ce qui s'est passé à la Gendarmerie. Il serait plus intéressant de faire un réel bilan, en faisant abstraction de ceux qui, de toute manière râlent parce que ça change leurs habitudes. Mais le feront-ils ? Ou, sous la férule de nouveaux gradés, abandonneront-ils se choix de la même façon toute militaire, à l'occasion d'une super promo de Microsoft® ? Les conditions du passage au libre à la Gendarmerie, le rendent fragile.

--

Louis-Maurice De Sousa



Archives gérées par MHonArc 2.6.19+.

Haut de le page