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educ - Re: [EDUC] Proposition et discussion sur souveraineté dans un monde numérique

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

Archives de la liste

Re: [EDUC] Proposition et discussion sur souveraineté dans un monde numérique


Chronologique Discussions 
  • From: Antony Auffret <aauffret AT lespetitsdebrouillards.org>
  • To: nicolas AT pettiaux.be
  • Cc: "educ@april" <educ AT april.org>
  • Subject: Re: [EDUC] Proposition et discussion sur souveraineté dans un monde numérique
  • Date: Wed, 1 Jul 2020 21:41:57 +0200

Bonjour,

Merci pour cette réflexion et puisqu’il y a une invitation à réagir :
Voici une réaction sur 3 points :
1 - une licence purement libre, n’est pas forcément égalitaire
2 - les GAFAM sont d’abord des datavores qui gagnent en privatisant notre micro-travail.
3 - il faudrait aussi instaurer un domaine public sur Internet et rendre inaliénable les relations sociales.

1 - Si l’argent public paye le développement de ressources (oeuvre de l’esprit, musique, film, peinture, photos,…) libres et gratuites sans conditions, une école privée, n’ayant pas à supporter les coûts de développement, pourra tout fait venir concurrencer l’école publique.

Ils sont nombreux les cas ou des « passagers clandestins » viennent profiter sur de l’effort public ou du bénévolat. Et bien souvent ce sont les grosses entreprises qui savent tirer profit des open data, du domaine public, des logiciels libre (le coeur des mac de chez apple c’est UNIX par exemple). Et les opendata c’est aussi le service public qui les fabriques, les paient et en assure la maintenance et la disponibilité. Permettre à des entreprise d’en gagner de l’argent pourquoi pas, mais ce serait juste si elle reversaient un peu au public.

Il faudrait peut-être inventer des licences à réciprocité :
1 - Les ressources sont libres
2 - si tu fais des activités gratuite ou à but non lucratif, tu ne paie rien
3 - si l’utilisateur fait des profits sur la ressource, il contribue financièrement au pot commun.

2 - Concernant les grosses entreprises datavores, j’ajoute que, oui, une fois l’infrastructure déployée, son utilisation coûte peu (financièrement), oui elle consomme de l’énergie en fonctionnement (et émet donc des gaz à effet de serre, 4% au total ais-je lu sur le rapport du shiftprojet soit autant que le secteur de l’aviation).

Non seulement, les usager payent une partie des coûts via l’abonnement, mais en plus, ces datavores utilise notre micro-travail : 
- l’entrainement des Intelligences Artificielles avec les captcha de google (ou on aide l’IA à reconnaitre des voitures, des feu sur des photos).
- On crée de l’intérêt pour Facebook (si vous n’avez pas d’amis sur Facebook, vous n’irez pas sur Facebook, vos amis sont la valeur de Facebook, vous-même travaillez pour Facebook en ce sens).
Ce micro-travail devrait aussi être rétribué sous forme de logiciel libre par exemple : en rendant libre les travaux sur les  IA développées par exemple.

3 - On pourrait aller jusqu’à considérer que les réseaux sociaux numériques ont privatisé le lien social. Et qu’il faudrait libérer ce lien social en déclarant le lien social comme étant du domaine public (comme une place, une plage, une forêt publique). Cela pourrait se traduire par un standard public de réseau social ou les usagers ne seraient pas captifs de l’un ou l’autre (twitter, Facebook), ou l’inter-opérabilité serait obligatoire, l’usager pourrait aller et venir à sa guise d’un réseau social à l’autre et finalement être plus libre. Certains RS pourraient avoir le statut d’espaces publics (portés par des collectivités publiques, ou mieux, par des ONG ou Associtions à but non lucratif, ds collectifs de gestion de communs). Les usagers iraient donc chez Facebook comme on va dans un bar (un espace semi public-semi privé), ils pourraient également aller sur la place publique à coté (comme le RS mastodon par exemple).

Quelques idées en passant,

Au plaisir de lire vos commentaires également,


-- 
Antony Le Goïc-Auffret - Recherche et Développement
Les petits débrouillards Grand Ouest
Enseignant - Université Rennes 2 - UFR Sc Humaines - Sc de l'éducation - CREAD - Usage Socio-éducatif des TIC.
06 85 17 62 95






Le 1 juil. 2020 à 11:25, Nicolas Pettiaux <nicolas AT pettiaux.be> a écrit :

Bonjour,

je suis persuadé que nos états y compris l'Europe ne pourront pas contrôler ni taxer (car cela revient au même) les GAFAM sans changer les règles du jeu ce que nos gouvernements et parlements peuvent toujours faire de manière unilatérale et sans concertation (on le voit presque tous les jours).

Le numérique a changé les règles économiques en introduisant des biens immatériels à coût résiduel de production strictement nul (tout ce qui est électronique une fois que les réseaux sont payés). Tous les GAFAM ont profité et profitent quotidiennement de cela.

je suis persuadé que la seule manière pour les états de récupérer la souveraineté est donc de changer les règles du jeu. Je voudrais vos amis sur l'idée suivante, ses succès éventuels d'adhésion et de mise en œuvre.

Notamment que

  1. toutes les ressources et œuvres crées ou soutenues car utilisées avec de l'argent public, ou il y en a en jeu, doit être disponible pour tout le monde sous une licence qui permet la redistribution sans limite de dérivés et si possible, qui empêche la réappropriation exclusive (= qui contient une clause SA ou copyleft). Les logiciels ne sont jamais que des œuvres.
  2. que dans les administrations et écoles, compte tenu du fait que l'effort le plus important pour un outil est presque toujours d'apprendre à bien l'utiliser (y compris un logiciel), ces clause de redistribution sans limite de dérivés et si possible, qui empêche la réappropriation exclusive ceci doit particulièrement, doivent particulièrement être rendues obligatoires.

Au plaisir de lire vos commentaires,

Nicolas

--
Nicolas Pettiaux, phd - gsm +32 496 24 55 01 - nicolas AT pettiaux.be
Avenue du Pérou 29 à 1000 Bruxelles - nicolas.pettiaux.be
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