Re: [LibreAsso] Re: [April] Fwd: Restos du coeur

[Jérôme <jerome AT aranha.fr>]

Le lundi 08 février 2010 à 11:33 +0100, Florent Viard a écrit : 
> Bonjour,
> 
> Il me semble que la même question avait été abordée concernant Emmaus
> qui font la même chose et que Emmaus avait répondu un truc du genre:
> "On veut réinsérer les gens, alors on leur donne des trucs
> *commerciaux* pas des trucs *libres* (cf * Au rabais*)."

Je reprends et dérive un peu le fil par ici...

Je pense que ça rejoint ce qui commence à être critiqué dans les
coulisses à pas mal d'endroit : 

Comment des ONG peuvent-être indépendante quand leur financement
provient de manière très importante et croissante des organismes,
sociétés et multinationales qu'elles sont plus ou moins sensées
combattre, et en tout cas dont elles combattent les inconséquences ?

Le "professionnalisme" des ONG n'a-t-elle pas en réalité plus
d'inconvénient que d'avantages malgré l'apparente efficacité ? Les
organismes "professionnel" ne sont-il pas justement sensés appartenir à
la "puissance publique", et les ONG ne justifient-elle pas la désertion
de celles-ci devant leur pleine responsabilités ? 

Les ONG sont-elles encore crédibles, ou quelque part ne font-elles pas
le lit de ce qu'elles sont sensées combattre ne serait-ce qu'en
étouffant les réactions ? A long terme, "sauvent" elles les gens, ou les
livrent-elles "a l'étouffé" pieds et poings liés aux prédateurs par
l'intermédiaire de crédits et autres ingérences interposées ?

Bon, la réponse n'est pas forcément simple ni manichéenne, mais la
question est légitime. Conserver son indépendance est difficile, souvent
douloureux, mais un choix crucial.

Être indépendant de nos jour est un défi, d'autant que ni les textes de
plus en plus contraignants, ni le lobbying omniprésent, ni le
comportement des gens dans notre belle civilisation occidentale
n'encourage le bénévolat.

A notre petite échelle, je pense que l'adoption de logiciels commerciaux
est aussi quelque part l'abandon, par faute d'énergie, à des solutions
que l'on pourrait appeler "de facilité", de type "prestations de
services", par des personnes qui ont déjà assez de responsabilités et de
soucis à gérer dans leur activité principale. Même si c'est une erreur.

-- 
Jérôme Dautzenberg