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educ - Re: [EDUC] Sialle vous connaissez ?

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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Re: [EDUC] Sialle vous connaissez ?


Chronologique Discussions 
  • From: Yves Combe <yves AT ycombe.net>
  • To: educ AT april.org
  • Subject: Re: [EDUC] Sialle vous connaissez ?
  • Date: Thu, 04 Dec 2008 21:51:15 +0100

Philippe-Charles Nestel (Charlie) wrote:
Yves Combe a écrit :


Il serait peut-être possible de demander la fin de ce problème de licence en demandant au ministère de la Culture de clarifier la loi Toubon en excluant les licences de logiciels diffusés par internet de son champ d'action, compte tenu de l'aspect contrat internationnal dès lors qu'un téléchargement est proposé sur internet. Ce serait reconnaitre l'importance d'internet dans le diffusion des logiciels libres et ça mettrait fin au prétexte utilisé pour relicencier ces logiciels.


Yves,

A considérer, le cas improbable, où la loi Toubon devait s'appliquer aux licences informatiques, son entrée en vigueur est postérieure à la GPL v2 :

"L'Article 20 de la Loi n°94-665 du 4 août 1994 relative à l'emploi de la langue française (dite Toubon) stipule :

"La présente loi est d'ordre public. Elle s'applique aux contrats conclus postérieurement à son entrée en vigueur."
Réf : http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000005616341&dateTexte=vig

Or, la version de la GPL v2 date du 2 juin 1991 :
http://www.gnu.org/licenses/gpl-2.0.html
D'abord la licence est un contrat, qui pour s'appliquer nécessite l'accord des parties. Il y a d'ailleurs une mention dans la GPLv2 sur cet aspect (Article 5).

Je pense que ce contrat est supposé conclu au moment ou l'utilisateur accepte le contrat (implicitement) pour bénéficier de ses effets. Pas au moment ou la GPL a été créée.


La loi Toubon stipule dans son Article 2 : "l'emploi de la langue française est obligatoire dans la désignation, l'offre, la présentation, le mode d'emploi ou d'utilisation, la description de l'étendue et des conditions de garantie d'un bien, d'un produit ou d'un service". Elle ne concerne donc pas les licences de logiciels, mais les contrats signés en France, les manuels d'utilisateur, les publications, revues diffusées en France, etc.

Et dans son article 5 : "Ces dispositions ne sont pas applicables aux contrats conclus par une personne morale de droit public gérant des activités à caractère industriel et commercial (...) Les contrats visés au présent article conclus avec un ou plusieurs cocontractants étrangers peuvent comporter, outre la rédaction en français, une ou plusieurs versions en langue étrangère pouvant également faire foi".
Le principal point qui rend possible l'utilisation de la GPL en France, c'est l'aspect contrat internationnal, je suis en phase sur ce point. Partant de là un logiciel GPL développé entièrement par une société française et utilissé par une autre peut peut-être causer soucis, et encore ce n'est pas sûr. D'où je pense la création de la Cecill par l'inria et d'autres labos français. En pratique il suffit d'inclure dans le logiciel un bout de code GPL étranger (readline, ou autre) pour régler cette question.

Quoiqu'il en soit, si l'AFUL soutient la licence CeCILL, telle n'est pas la position de l'APRIL qui considère que la seule version officielle de la licence GNU/GPL est la version en langue anglaise.
http://www.aful.org/communiques/pr-20040823-cecill
Oui, je ne suis pas convaincu non plus que Cecill soit la réponse adéquate à cette question.
Quoi qu'il en soit, et quel que soit le jugement qui sera rendu, c'est bien sur les termes de GNU/GPL que se penchera le TGI de Paris ; ce qui, sans préjuger de la décision du Tribunal, validera la GNU/GPL dans le droit Français.
Parce que le code considéré est largement étranger, et que la question de la légalité de la licence ne se pose même pas. Il n'en serait (peut-être) pas de même si tout le code des freebox se trouvait possédé par une société française.

Cela étant dit je maintiens mon point de vue: il n'est certes pas sûr que mettre un programme en GPL risque de causer le moindre problème, mais au lieu de tourner autour du pot (Cecill, GPL, s'applique, s'applique pas ?) le plus simple serait de demander au gouvernement d'amender la loi Toubon pour clarifier ça, par exemple en considérant qu'un logiciel dont on cède les droits de redistribution est réputé voir sa licence s'exécuter hors de France et se trouve exclu des dispositions de l'article 5.

--
yves





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