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educ - Re: [EDUC] Re: [EDUC] Re: [EDUC] Enseignement de l'informatique oui, B2i non

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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Re: [EDUC] Re: [EDUC] Re: [EDUC] Enseignement de l'informatique oui, B2i non


Chronologique Discussions 
  • From: Guyot <linux AT cvgg.org>
  • To: educ AT april.org
  • Subject: Re: [EDUC] Re: [EDUC] Re: [EDUC] Enseignement de l'informatique oui, B2i non
  • Date: Sat, 29 May 2010 08:41:34 +0200

Le Saturday 29 May 2010 00.20:22 cnestel AT free.fr, vous avez écrit :

> Et si Microsoft, le Café pédagogique et leurs alliés se sont engoufrés dans
> le B2i, ce n'est pas le fruit d'un hasard. Il s'agit d'une volonté
> délibérée de former des consommateurs/utilisateurs de logiciels avec comme
> idéologie sous-jacente "pour conduire ma voiture je ne regarde pas ce qu'il
> y a sous le capot".

Bonjour,
Excusez-moi de m'immiscer dans votre discussion. Il va de soit que je partage
le fait qu'il faut apprendre ce qu'il y a sous le capot. Mais alors deux
problèmes se posent :

1) Certains élèves ont envie de conduire un ordinateur car ils ne l'ont
jamais
fait. Je m'explique par l'exemple de l'image. Le fait de "consommer" du
logiciel pour transformer des images est certainement insuffisant. Savoir
comment est construite informatiquement une image est bien mieux, certes.
Mais certains élèves n'ont jamais vu d'images que sur un navigateur et
apprendre à les transformer constitue pour eux un savoir. Ce que vous
appelleriez probablement de votre côté un savoir-faire est pour eux un
véritable savoir.
2) "Apprendre ce qu'il y a sous le capot" est une formule qui chez nous (en
Suisse) est mise en avant par les Écoles Polytechniques. C'est louable dans
l'esprit, mais l'est-ce dans les fait ? Quand on discute avec les professeurs
de ces écoles, on apprend que leurs objectifs est "de former des spécialistes
pour répondre aux besoins des entreprises". Évidemment, c'est leur fonction,
mais cela a une incidence intéressante pour les lycée par exemple, puisque ce
sont les Écoles Polytechniques qui forment les enseignants en informatique.
Or, le programme proposé est très clairement uniquement de la programmation
pour répondre à leurs propres besoins. La conséquence est alors que les
élèves du point 1) sont exclus par manque de savoir (ou savoir-faire).
Pratiquement, pour des cours à options, ils ne s'inscrivent pas, pour des
cours obligatoires, il ne suivent pas.

D'où la question (à laquelle je n'ai pas de réponse véritable) : où est
l'exclusion ? Exclure des élèves du savoir parcequ'on ne leur montre pas ce
qu'il y a sous le capot ? Il s'agit bien d'une exclusion. Exclure des élèves
parce qu'on leur montre que ce qu'il y a sous le capot sans que cela ne
puisse faire sens pour eux ? Il s'agit bien d'une exclusion.

Trouver la voie médiane ? Peut-être pensez-vous qu'en tant que Suisse, je
vais
précher le compromis ... Je pense que certains applicatifs sont aujourd'hui
si complexes que savoir simplement les utiliser constitue vraiment un savoir.
Certes limité, certes imparfait, certes insatisfaisant. Mais c'est tout de
même un savoir. D'un autre côté, comme tout savoir limité, il peut être
handicapant précisément parcequ'il est limité. Il faut donc me semble-t-il
ici comme partout, est c'est la force des logiciels libres, construire ses
cours pour diversifier ce qu'on transmet, pour valoriser la diversité des
approches. Mais il s'agit certainement de mon côté suisse qui réapparaît une
fois de plus, puisque la diversité linguistique, culturelle et régionale est
chez nous une valeur importante.

Vincent Guyot
Enseignant (physique)
Lycée Blaise Cendrars
vincent AT cvgg.org
www.cvgg.org
www.informethics.org
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