Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)
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Re: [EDUC] Re: [EDUC] Re: [EDUC] Enseignement de l'informatique oui, B2i non
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- From: cnestel AT free.fr
- To: educ AT april.org
- Subject: Re: [EDUC] Re: [EDUC] Re: [EDUC] Enseignement de l'informatique oui, B2i non
- Date: Sat, 29 May 2010 21:58:10 +0200 (CEST)
----- Mail Original -----
De: "Yves Combe" <ycombe AT april.org>
À: educ AT april.org
Envoyé: Samedi 29 Mai 2010 20h06:35 GMT +01:00 Amsterdam / Berlin / Berne /
Rome / Stockholm / Vienne
Objet: Re: [EDUC] Re: [EDUC] Re: [EDUC] Enseignement de l'informatique oui,
B2i non
Michel Briand wrote:
> Bonjour Charlie
>
>> La plupart des acteurs impliqués sur le terrain dans l'accompagnement
>> des publics éloignés travaillent dans cette approche par les compétences.
> Pouf pouf pouf je me marre (si tu permets, bien sûr).
> Pour commencer il faudrait commencer par définir ce dont on parle. Et
> lorsqu'on parle de compétences dans l'éducation, chacun a sa définition.
> Ce n'est pas parce qu'on fait acquérir des compétences que l'on a une
> approche /par/ compétences.
> « the progression of small steps is designed to take the student
> from the various component skills and simple applications to more
> complicated examples that are accompanied by more sophisticated
> language.» (Engelmann http://www.zigsite.com/PDFs/rubric.pdf )
Oui, excepté que ces "compétences" sont d'une part définies, pour ce qui
concerne
l'enseignement secondaire, dans des "livrets de compéténces" qu'un grand
nombre
d'intersyndicales dans les bahuts ont appelé à boycotter (puisque les livrets
de
compétences ne seront obligatoires que l'année prochaine).
Je précise au passage que parmi ces "compétences", on retrouve étrangement
hors B2i
des items très proches de l'usage structuré du traitement de textes que nous
revendiquons. Seul hic c'est enseigné nulle part.
Ca pouvait l'être en techno, mais ça a été viré des programmes.
D'autre part, on ne le dira jamais assez les items du B2i ont été modifiés en
cours de
route, au prétexte qu'il s'agissait davantage de connaissances que de
compétences.
Il y a donc derrière cette histoire de dualité connaissances/"compétences" de
l'idéologie, notamment pour ce qui concerne les TICE (vocable que je réfute).
On a en
filigrane un tas de fanstasmes qui visent à détricoter les transmissions des
connaissances
et les fondamentaux au sein de l'école, au profit de l'usage des outils
numériques fournis
par des éditeurs qui remplaceraient les profs.
Un exemple, l'article de Jean Salmona de J&P Partners & ParisTech Review
intitulé
"Un système d’enseignement secondaire base zéro" qui quinze ans après les
néo-conservateurs
américains qui proposaient de remplacer le système éducatif américain par de
l'hyperlearning
propose quant à lui :
"Pour initier l’élève à un sujet donné, avant l’apprentissage par jeux vidéo,
Sirius
proposera des « cours » sous forme de séquences vidéo ainsi définies :
• La durée d’une séquence doit être celle pendant laquelle l’attention de
l’élève
est maximale (mettons 15 minutes).
• Les séquences seront confiées, par les producteurs-éditeurs, à des
intervenants
choisis essentiellement en fonction de leur « séduction » et de leur capacité
à garder
un élève sous leur « charme » (comme évoqué précédemment). Sirius pourra même
aller
jusqu’à découpler l’intervenant du concepteur de la séquence, et faire
présenter des
séquences, conçues par des spécialistes, par des personnes connues et aimées
de
l’auditoire visé, tels que des acteurs".
http://www.paristechreview.com/2010/04/14/un-systeme-denseignement-secondaire-basezero/
On pourait croire à une blague, mais regarde les sponsors du site.
Et l'on a retrouvé le même débat lors des assises de l’éducation numérique
dernièrement
à la cité des sciences.
http://regardssurlenumerique.com/blog/2010/2/1/eduquer-au-numerique_comment-on-fait_/
D'aucuns ont observé que c'est « à l’école et l’université de prendre en
charge cette
formation au numérique »
http://regardssurlenumerique.com/blog/2010/2/1/eduquer-au-numerique_comment-on-fait_/
Et il n'y a pas que le rapport du député UMP Fourgous qui constate que le B2i
ne fait l'objet
d'aucun apprentissage à proprement parler ». La question est donc posée de
savoir si « l'on peut noter un élève sur une « matière » non enseignée
explicitement. »
Relevé sur le site de l'EPI :
http://www.epi.asso.fr/revue/articles/a1003a.htm
Mais également repris dans un récent rapport parlementaire (Rapport
d'information en
application de l’article 145 du Règlement en conclusion des travaux de la
mission sur la mise
en œuvre du socle commun de connaissances et de compétences au collège et
présenté par M.
Jacques Grosperrin) où l'on peut lire à peu près la même chose :
"La culture numérique implique l’usage sûr et critique des techniques de la
société de
l’information. Il s’agit de l’informatique, du multimédia et de l’internet,
qui désormais
irriguent tous les domaines économiques et sociaux.
Ces techniques font souvent l’objet d’un apprentissage empirique hors de
l’école. Il
appartient néanmoins à celle-ci de faire acquérir à chaque élève un ensemble
de compétences
lui permettant de les utiliser de façon réfléchie et plus efficace.".
http://www.assemblee-nationale.fr/13/rap-info/i2446.asp
A noter au passage que le rapport observe qu'un peu partout les chefs
d'établissements
valident les items du B2i à la volée pour ne pas les pénaliser :
"Aussi le nouveau dispositif d’évaluation tendrait à placer une lourde
responsabilité sur les
épaules des chefs d’établissement qui, rappelons-le, seront chargés de
valider (ou non) la
maîtrise du socle commun. Pour plusieurs interlocuteurs de la mission, les
chefs
d’établissement ne voudront pas faire « rater » le brevet à leurs élèves au
motif qu’une des
sept compétences n’a pas été validée et l’attestation sera « bradée » et
délivrée à 95 % des
collégiens. Selon eux, c’est ce qui s’est produit avec le brevet informatique
et internet, qui
doit valider, à partir de 2010, la compétence 4 relative à la maîtrise des
techniques usuelles
de l’information et de la communication et qui, à la session 2009 du diplôme
national du
brevet, a été obtenu par 93,8 % des candidats.".
> Comme l'april n'a pas pour but de clarifier ou de militer pour ce que
> devrait être l'enseignement en France, je propose de laisser tomber ce
> débat.
Je ne suis pas d'accord et ce, pour au moins deux raisons :
1. La liberté d'étudier les logiciels est l'un des degrés de liberté qui
définissent
les logiciels libres. De là, il découle que l'école doit pouvoir donner les
moyens
d'étudier les logiciels, notamment de savoir distinguer un code source d'un
fichier
binaire. Au moins cela.
Je rappelle au passage qu'une telle connaissance était intégrée dans le B2i
première version.
Et ce n'est pas par hasard qu'on a viré tout un ensemble de connaissances de
base du B2i
qui étaient non seulement compatibles avec une initiation à l'informatique,
mais également
une initiation aux logiciels libres, c'est kif kif.
C'est l'approche "outil" qui est proprio et antinomique avec le logiciel
libre.
J'ajoute au passage que la mise en place du C2i dans les universités et
écoles d'ingénieurs
semble moins olé olé que le B2i. Par exemple l'interopérabilité.
Deuxième raison. Je supporte difficilement de voir de l'idéologie dans les
prises de
positions que nous pourrions prendre. Par exemple, reprendre tel quel
l'argumentaire de
l'Epi sur la formation tout au long de la vie est une soumission idéologique
aux thèses
des néo-conservateurs.
Un minimum de réflexion critique et/ou de neutralité dans ce cas là s'impose.
Réfléchir aux contenus est donc fondamental. Ce qui m'amène à ne pas
souhaiter un
enseignement spécifique de l'informatique pour le niveau collège, alors même
qu'un
cadre existe pour ce faire : l'enseignement technologique.
> Une mise en place de l'enseignement de l'informatique ne se fera
> pas contre la structure actuelle de l'enseignement, qui est orientée
> «socle commun de compétence et de connaissance». Pour militer vers
> d'autres voies pour enseigner, c'est ailleurs, par exemple:
> http://sauv.net/
Pardonne-moi mais Sauver les lettres considèrent l'ordinateur comme un outil
entretenant
la confusion entre matériel et logiciel.
Cf. Ma réponse à JP Brighelli reproduite ici :
http://www.profencampagne.com/article-l-ecole-et-les-nouvelles-technologies-apprend-on-a-marcher-avec-une-voiture-45130751.html
> Je ne cherche pas le consensus à tout prix, mais je voudrais bien une
> approche pragmatique. Un petit pas dans la bonne direction plutôt que
> militer pour un virage à 180° avec un pas de géant. L'April pourrait
> dans sa position analyser les expériences du passé (en commençant par le
> plan informatique pour tous (1983) et en poursuivant par l'actuel
> b2i/c2i sans oublier de passer par la certification RIP et la mise en
> place (et son départ lamentable) de SIALLE) et s'en servir pour proposer
> de changer d'approche et de préférer un enseignement de l'informatique
> en tant que telle dans le secondaire, proposer un programme cohérent
> avec une vision de l'enseignement exigeante, et mettre en évidence tout
> ce que le logiciel libre dans son ensemble pourrait apporter dans le
> cadre de cet enseignement.
Je ne suis pour un matière spécifique informatique en collège.
Il faut casser la dichotomie "informatique en tant que science" (c'est-à-dire
branche des mathématiques) mise en avant par l'Académie des sciences, d'une
part de l'informatique en tant qu'"outil" mise en avant par l'Académie des
Technologies. Sans oublier le troisième larron, l'informatique en tant que
média mise en avant par les documentalistes.
Si on se situe dans cette logique, on restera dans une approche proprio.
Pour l'Académie des Technologies (à l'origine des programmes scolaires), la
technologie
c'est la science des objets techniques. Et c'est comme ça qu'elle est
désormais
enseignée et présentée en collège.
Les logiciels ne sont ne sont que des outils répondant à des usages bien
précis
et/ou incorporés dans des blocs fonctionnels.
Cette vision de l'informatique est compatible avec la brevetabilité des
logiciels
prônée par l'Académie des technologies qui peut, à l'occasion de, reconnaître
que
lorsqu'il s'agit d'un pur algorithme il s'agit de l'informatique en tant que
science : non brevetable.
A partir du moment donné où l'on accepte de considérer que la Technologie
n'est pas
seulement limitée à l'étude des objets techniques (biens palpables et ou dotés
de caractéristiques physico-chimiques pouvant être assimilés à des
marchandises)
mais qu'existent également des objets technologiques non palpables comme les
produits
logiciels qui sont des oeuvres de l'esprit qui peuvent être étudiés comme
tels, s'ouvre
alors authentiquement la porte des logiciels libres dans l'école.
En ce qui concerne le lycée, mon point de vue est différent. Je suis bien sûr
pour un
enseignement dédié à l'informatique dès la seconde avec des contenus dédiés
aux
différentes options.
> L'April pourrait peut-être aussi, mais la question est différente,
> demander que la formation professionnelle des enseignants contienne
> véritablement une formation aux logiciels libres, dans un cadre large
> (outils bureautiques/internet/formes de collaboration et plus) et dans
> un cadre plus disciplinaire (formations aux logiciels libres
> spécifiquement utilisable dans telle ou telle matière). Bon ça suppose
> que les enseignants reçoivent une formation autrement que "sur le tas".
Sur certains aspects le C2i est plus avancé. Il faut aller bien au delà
de la bureautique qui reste profondément ancrée, pour ce qui concerne
le traitement de textes, dans un paradigme arborescent.
L'approche lexicale nécessaire aux hypertextes, aux indexeurs plein
textes doit être impérativement développée.
> Enfin l'April pourrait demander que le ministère se dote d'une véritable
> politique en matière d'équipements et de logiciels, qui pourrait inclure
> les aspects suivant:
Ce que tu prônes là est bien radical plus que le simple fait de débattre des
contenus.
Il s'agit d'une remise en cause de la décentralisation qui débouche sur
des inégalités territoriales et l'absence de vision politique en matière
d'équipement.
> la maintenance des ordinateurs n'a pas à être une responsabilité des
> enseignants. L'état doit clarifier avec les collectivité locales cet
> aspect et mettre en place (ou faire mettre en place par les
> collectivités locales) des équipes dont c'est le métier.
> - la neutralité des établissements scolaires doit rendre évidente le
> choix des logiciels libres pour leur fonctionnement courant, y compris
> sur les postes "côté pédagogie".
100% d"accord.
> les enseignants qui participent ou développent des logiciels libres
> pourà l'enseignement doivent être soutenus par une poilitique claire:
> forge d'accueil, recommandation de plateforme (éviter les expériences
> sésamath en flash ou eloges en director), décharges éventuelles, etc..
> les logiciels libres doivent avoir droit à une certification claire
> comme elle a été mise en place via le RIP.
A discuter.
Librement Charlie
- Re: [EDUC] Re: [EDUC] Re: [EDUC] Enseignement de l'informatique oui, B2i non, cnestel, 29/05/2010
- <Suite(s) possible(s)>
- Re: [EDUC] Re: [EDUC] Re: [EDUC] Enseignement de l'informatique oui, B2i non, cnestel, 30/05/2010
- Re: [EDUC] Re: [EDUC] Re: [EDUC] Enseignement de l'informatique oui, B2i non, Guyot, 30/05/2010
- Re: [EDUC] Re: [EDUC] Re: [EDUC] Enseignement de l'informatique oui, B2i non, cnestel, 31/05/2010
- Re: [EDUC] Re: [EDUC] Re: [EDUC] Enseignement de l'informatique oui, B2i non, Yves Combe, 31/05/2010
- Re: [EDUC] Re: [EDUC] Re: [EDUC] Enseignement de l'informatique oui, B2i non, Csgd94120, 31/05/2010
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