Re: [EDUC] OO vs MO

[Luc Fievet <luc.fievet AT gmail.com>]

En tant qu'employeur pour des postes à plutôt faible qualification de type tertiaire qui nécessite un usage des outils bureautique je peux effectivement témoigner qu'on se fout de savoir si les candidats ont appris tel ou tel logiciel. L'important est d'avoir des gens qui savent s'adapter car au-delà des outils bureautiques, chaque boite (ça dépend dans quelle branche mais on a parfois des surprises, j'ai vu une compagnie d'ambulance avec sa propre application de bdd pour gérer ses affaires) va avoir soit des outils maison soit utilise des outils plus ou moins exotiques comme les outils web : mail et chat bien sûr mais aussi gestionnaires de tickets, wiki etc... Du coup, un candidat qui débarque et qui dirait : moi je sais me servir de word et le reste j'y connais rien va clairement marquer des points négatifs. 

Savoir s'adapter et se démerder sont des qualités bien plus recherchées car elles présagent d'une bonne adaptation au poste de travail (et pas seulement sur des questions d'informatique. Quelqu'un capable de s'approprier un outil s'appropriera probablement plus facilement d'autres aspects du métier alors que celui qui se positionne dans un profil de pousse bouton ne fait pas envie, sauf à vouloir un pousse bouton qui sera payé le minimum et n'évoluera jamais et sera bientôt remplacé par un pousse bouton à l'étranger qui coûte moins cher. Je ne doute pas que comprendre comment un logiciel fonctionne et les principes qui agissent les systèmes facilitent l'adaptabilité. 

Toujours en me situant dans une perspective d'employabilité pratique, j'ai pu noter deux effets négatifs de l'inculture informatique. Le premier pas trop grave est la mise en avant de compétences minimes. Quelqu'un qui par exemple affirme maîtriser power-point est assez rapidement étiqueté comme utilisateur médiocre (dans mon cas pour n'engager que moi), encore une fois, la connaissance des outils ou de l'informatique permet de se positionner dans un espace de savoir estimer ses points forts et ses points faibles. Savoir pousser les boutons dans le bon ordre, c'est à la portée de n'importe quel singe bien dressé. 

Selon mon expérience, l'effet le plus brutal que le logiciel propriétaire inflige aux moins à l'aise avec un pc est le CV au format MS works (logiciel vendu avec le pc de super marché) dont les fichiers sont illisible avec un word (la version que mon employeur me fournit en tout cas). Je prend la peine de répondre aux candidats pour leur expliquer comment diffuser un cv lisible mais nul doute que le recruteur moyen dégage la candidature sans faire le moindre effort.

Le 2 février 2011 11:49, Mathieu Jourdan <mathieu.jourdan AT gmail.com> a écrit :

Bonjour,

Le 1 février 2011 20:31, Cedric Frayssinet
<cedric.frayssinet AT gmail.com> a écrit :

>
> Mail envoyé à l'instant sur la liste Scribe... Ça laisse dubitatif de lire
> cela...
> Cédric
>>
>> Revoilà le sempiternel débat Open-office, microsoft office.
>> Pour ma part, je travaille en collège, et en greta, où je donne des cours
>> de bureautique. La plupart des entreprises travaillent sur Microsoft office,
>> et nous demandent de former les adultes sur microsoft office, et pas open
>> office. alors pourquoi ne pas l'utiliser en collège? Il n'est pas nécessaire
>> d'acheter la licence tous les ans, mais une bonne fois pour toutes. Investir
>> quoi!
>> Open office fonctionne beaucoup moins bien que MO, et surtout crée ses
>> propres standards de fichiers, que l'on arrive bien sur pas à ouvrir sur
>> Office.
>> Autant former les élèves à ce qu'ils utiliseront plus tard dans leurs
>> entreprises (MO), tout en leur précisant qu'il existe des suites gratuites,
>> ce que je fais dans mon collège.
>> De plus, j'ai énormément de bugs avec open office sur scribe (mises à jour
>> trop fréquentes, incompatibilité avec MO 2007, que la plupart de mes
>> collègues ont téléchargé gratuitement l'année dernière)
>>
>> Bref, utilisons les outils professionnels, et proposons aux élèves les
>> solutions gratuites pour leur faire découvrir les autres possibilités, et
>> cessons ce vieux débat stérile
>>
>

Au-delà de l'opposition en suite privatrice et suite libre, formats
ouverts et brevets, ce qui me marque dans ces lignes est le passage
suivant :

"Autant former les élèves à ce qu'ils utiliseront plus tard dans leurs
entreprises (MO), tout en leur précisant qu'il existe des suites
gratuites, ce que je fais dans mon collège."

On notera au passage qu'il est attendu des élèves qu'ils s'équipent de
certains logiciels pour réaliser leur devoir sous prétexte qu'ils sont
utilisés par les entreprises. Exige-t-on MS Office au Pôle Emploi ?
:o)

Pas plus tard qu'hier je discutais avec une prof de maths qui
m'apprenait que le programme scolaire attendait des élèves qu'ils
rentrent des valeurs dans un programme d'une calculatrice et
interprêtent le résultat, sans qu'il soit question de comprendre le
calcul opéré par la machine.

J'ai eu une pensée émue pour Charlie...

Mathieu


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