Re : Re: Re : Re: [EDUC]1 ère version argumentaire LL<=> enseignement de l'i nformatique

[cnestel AT free.fr]

Louis-Maurice,

> > Je pense au contraire qu'une éducation à l'informatique libre participe
> > à faire sauter le verrou.
> 
> Pas moi. On peut très bien construire un enseignement de l'informatique 
> du primaire au secondaire sans que la nécessité de l'ouverture du code 
> apparaisse. Sans que les problématiques posées par Richard Stallman ne 
> soient abordées. Le piège est donc possible.
> Dans l'autre sens non.

C'est justement parce qu'il est possible de construire un enseignement
de l'informatique dans un environnement privateur, et/ou en occultant
la question du libre qu'un enseignement/éducation à l'informatique
avec des technologies libres s'impose.

Un membre de la liste EPI écrivait encore récemment :

"Autant je suis POUR découpler le combat du libre de celui de
l'instauration d'une discipline informatique à part entière, autant
ça me paraît vraiment important de s'engager clairement en faveur du
libre sur ce genre de contenus.".

Il importe donc que le groupe Educ de l'April construise ses propres
positions en refusant de séparer l'enjeu des logiciels de celui du
libre sur les contenus, d'une part, et celui d'un enseignement de
l'informatique d'avec les logiciels libres.

Mais le seul danger n'est pas limité aux positions de l'EPI il est aussi
et surtout dans la stratégie numérique de Peillon, illustrée encore
récemment par un rapport sur la structuration de la filière du numérique
éducatif et industriel commandité par le ministère.
http://www.education.gouv.fr/cid73971/la-structuration-de-la-filiere-du-numerique-educatif-un-enjeu-pedagogique-et-industriel.html

Lis le chapitre 112 intitulé : "Le rôle particulier des produits, ressources 
et 
services « libres » 

Libres est écrit entre guillemets comme pour bien signifier que les auteurs
du rapport ont mis des guillemets.

Regarde un peu les conneries que l'on peut lire dans ce rapport auxquels
ont collaboré des inspecteurs généraux :

" Les compléments apportés à un produit libre pour en faire un nouveau produit
aux fonctionnalités supérieures ou spécifiquement adaptées à un public 
scolaire peuvent 
être payants lorsque la licence du produit initial le permet ; le produit 
résultant n’est 
plus « libre » ".

Mais surtout, tu ne peux pas éliminer les enjeux pédagogiques, les 
enseignements
car pour les auteurs de ce rapport, il ne s'agit pas d'enseigner par exemple
dans un cours de technologie : la technologie numérique, mais de promouvoir
les enseignements AVEC le numérique et ce pour assoir une logique de marché.
Il s'agit de mettre en place un véritable obscurantisme.

En ce sens, l'enseignement de l'informatique et des technologies numériques
sont fondamentales à la formation des citoyens. Mais il importe que ce ne soit
pas dans un environnement privateur si cela voit le jour.

Les logiciels libres et l'école partagent les mêmes valeurs d'émancipation.

Librement,
Charlie